Les hôpitaux de Vivalia, l’aide médicale urgente et l’hélico du CMH de Bra-sur-Lienne

(Venez nombreux à la fête à l’Hélico organisée à Tohogne le 7 avril 2013, à partir de 12h, par Jean Maquoi et son dynamique comité)

La non–prise en charge d’un blessé de la route polytraumatisé par les services d’urgence de Bastogne, de Libramont et de Marche a défrayé la chronique ces dernières semaines.

Je rappelle brièvement les circonstances : Le SMUR terrestre du CMH de Bra-sur-Lienne est appelé en renfort (l’hélico ne peut voler en raison des conditions atmosphériques) sur les lieux d'un accident (un mort, deux blessés).

l'équipe de Bra s'occupe du second blessé et prend contact successivement avec Bastogne, Libramont et Marche pour une prise en charge par un service d'urgence.

Bastogne ayant déjà accueilli un blessé, ne peut prendre en charge le deuxième ; Libramont contacté à son tour, croyant que le blessé était acheminé par hélico, renvoie vers Marche prétextant qu’à la suite de travaux, l’hélico ne peut pas se poser sur le site de l’hôpital ; Marche déclare ne pas pouvoir accueillir le blessé parce que son service de réanimation est rempli.

Le blessé sera finalement conduit à Arlon et est heureusement tiré d’affaire…

Dans les jours qui suivent,  l’Avenir du Luxembourg très bien informé des circonstances de l’incident sans doute via une source interne à Vivalia, lui donne un impact médiatique considérable.

Au point de faire peur à bon nombre de ses lecteurs inquiets des déficiences d’une prise en charge en cas d’accident…

Il convient de les rassurer : la Province de Luxembourg n’est pas un désert hospitalier et il y a dans chaque hôpital de bonnes équipes médicales et infirmières de même qu’un service d’urgences et un SMUR qui dans leur travail au quotidien, font du bon boulot.

Un, deux, trois ou quatre sites aigus?

Mais cet incident met une fois de plus en évidence les difficultés organisationnelles et structurelles de Vivalia.

La dispersion des effectifs médicaux et infirmiers sur 4 sites aigus au lieu de donner toutes les garanties d'une bonne prise en charge, réduit en réalité les moyens disponibles et les capacités de prise en charge dès que l’on sort de l’ordinaire, si je puis m’exprimer ainsi, des services d’urgence et des salles d’opération.

Sans compter que malgré les progrès permis par la création d’une intercommunale unique, des rivalités médicales entre sites subsistent encore…

En 2005, je plaidais déjà pour la création, à terme, de deux hôpitaux aigus dans la Province (aujourd’hui, d’aucuns évoquent même l’idée d’un seul gros hôpital aigu…).

Dans mon esprit, il s’agissait d’offrir aux médecins et au personnel infirmier un avenir professionnel assuré au sein d’un hôpital disposant d’un plateau opératoire et médicotechnique au top et d’équipes étoffées et disponibles, dans un environnement performant.

L’objectif ? Améliorer encore le service aux habitants et offrir de meilleures conditions d’exercice de leur art aux médecins et aux infirmiers, faire mieux encore avec une utilisation plus rationnelle des moyens disponibles…

Seule cette réforme du paysage hospitalier permettra à Vivalia de rester attractive pour des médecins spécialistes de qualité et d’offrir aux habitants la meilleure médecine hospitalière possible.

Bien entendu, cette réforme ne pourra aller de pair qu’avec le maintien sur chaque site d'un hôpital de proximité avec polyclinique, services médicotechniques, certaines hospitalisations de jour, services spécialisés pour personnes âgées et personnes handicapées, etc.

la garantie d'une bonne aide médicale urgente...

Ce que les habitants de la Province souhaitent surtout, c’est la garantie en cas d’infarctus ou autre gros problème de santé ou encore d’accident, d’être pris en charge dans le quart d’heure par une équipe médicalisée compétente pour être conduits dans un hôpital à même de les prendre en charge.

Ce souhait n’est pas rencontré aujourd’hui malgré les initiatives prises par Vivalia.

Ce mardi 26 mars 2013, je participais pour la dernière fois à une réunion du conseil d’administration de Vivalia. Il y a encore été question du problème de prise en charge évoqué au début de cet article. Des explications ont été données.

Il a été décidé de créer un groupe permanent de contact entre Vivalia et le CMH de Bra-sur-Lienne. Certes, c’est toujours utile de favoriser une bonne communication, le CMH de Bra le demande depuis longtemps, comme je l’ai souligné lors de mon intervention.

(Le CMH n'intervient qu'avec le feu vert du service 100 (112) et transporte le blessé ou le malade vers un hôpital de destination le plus adéquat en fonction de l'état du patient et à même de s'en occuper selon les dispositions de la loi sur l'aide médicale urgente. Photo CMH, Bra-sur-Lienne)

Mais les refus d’accueil du blessé que j’ai évoqués en début d’article témoignent d’un tout autre problème, d’ordre organisationnel et structurel. Vivalia est au pied du mur.

D’accords (de Savy, de Ste-Ode, etc.) en désaccords, de report en report en raison d’échéances électorales, d’études coûteuses en études coûteuses, Vivalia n’a guère avancé. On attend à présent le plan Vivalia 2025 qui sera présenté fin avril…

Jacques Gennen, 27 mars 2013

Pour lire ou relire une autre chronique consacrée à l'aide médicale urgente et au secours médical héliporté en Province de Luxembourg, cliquez ici.

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(Bra-sur-Lienne dispose d'une solide équipe de médecins et d'infirmiers soumis à de fortes exigences de qualité et de formation... Photo CMH Bra-sur-Lienne, une partie de l'équipe médicale et infirmière)