Stéphanie Heyden, Françoise Caprasse et les droits des femmes

Une « conférence-débat », c’est ce qu’annonçait la Maison de la Laïcité du Val de Salm – Haute Ardenne pour le mercredi 22 mars 2017.

J’y suis allé avec quelques craintes : celles d’avoir affaire à des pinailleuses autour de thèmes archi-débattus. 

Je me trompais ...

On a eu droit de la part de Stéphanie Heyden et de Françoise Caprasse à un feu d’artifice d’humour, d’autodérision, de réparties et de sketches qui font mouche avec des références puisées dans leur vie familiale et professionnelle.

Nos deux complices ont démontré, s’il en était besoin, qu’il est possible d’aborder avec de l’humour et de l’esprit, des thèmes difficiles et graves.

Des thèmes comme le droit à l’IVG ou sa mise en cause ici et là, les violences conjugales, les violences verbales et le harcèlement, le viol, le mariage forcé, l’excision, les stéréotypes de genre …

Et encore: les emplois à temps partiels et précaires surtout réservés aux femmes, le manque de crèches, la sous-représentation des femmes dans les conseils d’administration et dans le monde politique, les inégalités salariales, et j’en passe. 

Bien sûr, elles ont souligné les progrès réalisés, mais pour ce qui est de l’égalité entre hommes et femmes, il reste encore bien du chemin à parcourir. Stéphanie et Françoise ont étayé leurs propos par des exemples concrets de chez nous et d’ailleurs.

Les religions et leur modèle patriarcal n’ont pas trouvé grâce à leurs yeux, faut-il le dire !

Les deux duettistes ont quand même déniché un modèle matriarcal : la société des Moso, une petite minorité ethnique chinoise à laquelle, lors de son 50e anniversaire, l’UNESCO a donné le titre de communauté modèle, sans rapport de domination entre hommes et femmes, sans mariage, sans paternité, avec une sexualité libre, une société où la femme est la cheffe du clan…

Bon, manifestement, Françoise et Stéphanie n’en demandent pas tant mais elles ont souligné avec force que, comme le rappelait récemment la journaliste Audrey Pulvar, « le féminisme, ce n’est pas une question de bonnes femmes, c’est une question de société. C’est une vision plus égalitaire, plus apaisée et plus constructive du monde ».

Stéphanie nous a même offert une lecture pétillante de "Raoul" de Sacha Guitry et de "Les femmes et le secret" de Jean de La Fontaine.

Au cours du débat animé par Stéphanie Ringlet, une jeune femme travaillant dans un milieu professionnel masculin nous a rappelé, exemples à l’appui, que le sexisme au travail était toujours une réalité dans bon nombre d’entreprises.

C’est certain qu’il y a encore de petites choses à améliorer dans ce « two women show »  – ne soyons pas trop dithyrambiques –, mais il est quasiment prêt pour tourner dans des établissements scolaires ou ailleurs, une belle manière d’éveiller ou de réveiller les consciences !

Pour terminer, voici une petite vidéo qui ne manque pas de sel !

Jacques Gennen, 26 mars 2017 

Video: