Vielsalm solidaire avec les Syriens et les habitants d'ALEP où « le grand vainqueur, c’est la mort ! »

Comme d’autres communes, Vielsalm a répondu le 20 décembre 2016 à l’appel d’une quarantaine d’associations pour manifester son soutien à la population martyre d’ALEP et demander aux autorités belges et européennes de faire pression pour rendre possibles l’évacuation des civils d’ALEP, la création de couloirs humanitaires et le déploiement d’observateurs de l’ONU.

Une pétition a recueilli un paquet de signatures sur le site de l’ONG Médecins du monde.

Plus de 60 personnes avaient répondu à l’invitation d’Amnesty International Vielsalm – Manhay et ont été accueillies par un de ses responsables, James Noirbenne et par le bourgmestre Élie Deblire, en présence de quelques amis candidats réfugiés et réfugiés syriens.

Ce rassemblement était animé par la Choraline chantant la solidarité, la paix et l’amitié. Guy Deblire a lu le beau texte que vous trouverez à la suite de cet article.

Une minute de silence a été observée pendant laquelle des participants se sont couchés sur le sol, recouverts d’un drap blanc, symbolisant les corps des morts d’ALEP.

Un petit réveillon solidaire de Noël, avant l’heure…

Qui pourra vraiment nous dire un jour l’étendue du drame de la population syrienne ? Coincés entre les exactions du dictateur Bachard al-Assad, sa cruelle soldatesque, une opposition en déroute (et désunie malheureusement depuis le début), les milices sanguinaires de l’État islamique, les combattants venus d’Iran et d’ailleurs et les bombardements de l’aviation russe, les Syriens ne pouvaient que fuir par millions leur patrie. Pour se retrouver dans d’immenses camps de réfugiés au Liban et en Jordanie notamment et, pour les plus chanceux, en Europe occidentale. Et l’Union européenne a encore été bien chiche à leur égard !

Et que dire d’un ministre belge, Théo Franken qui refuse obstinément de se plier à des décisions de justice lui enjoignant d’accueillir une famille d’ALEP qui a pu compter sur l’aide d’un cabinet d’avocats ? 

« Le grand vainqueur, c’est la mort »

L’écrivaine syrienne Samar Yazbek a publié récemment Les portes du vivant aux éditions Stock, un beau livre en hommage aux combattants des premiers jours pour une Syrie libre et démocratique, et à une population victime d’une machine de guerre atroce et violente. La Syrie, pour elle, n’est plus qu’un champ de ruines dont « le grand vainqueur, c’est la mort ».

Et c’est difficilement supportable de voir reconnaître par des dirigeants européens comme Donald Tusk, le président du Conseil européen, l’impuissance de l’Union européenne à défendre une solution négociée au conflit syrien et à mettre fin aux massacres à ALEP et dans d’autres villes qui durent depuis si longtemps déjà…

En espérant que 2017 verra triompher les valeurs de paix, de solidarité, de tolérance et de justice sociale, mais c’est sans doute encore trop tôt…

Jacques Gennen, 26 décembre 2016

 Texte lu par Guy Deblire

Help Syria

« La route défoncée était bordée de débris.

Tout devant nous, était destructions et abris provisoires et les gens qu'on rencontrait avaient encore cet air absent, concentré sur ce qui venait d'arriver et dont ils ne se détachaient pas.

Dès qu'on sortait d'un bâtiment en ruine, la vision de la rue était dantesque.

Certains quartiers sont rasés à un mètre du sol, dans d'autres quelques pans de mur subsistent.

Les bâtiments qui paraissent intacts ont en général leurs toitures endommagées et il n'y a plus de carreau aux fenêtres.

Les gens vivent par groupe de plusieurs familles soit dans les caves, soit dans quelques chambres qu'on a rendues habitables par une réfection provisoire de fenêtres.

Les conditions d'hygiène sont déplorables, de nombreux cas de dysenterie sont déclarés.

C'est en ces termes que le secrétaire du régent Charles, André de Staercke, s'exprimait lors de la traversée de l'Ardenne mi-janvier 1945.

71 ans et quelques mois nous séparent de ces événements qui ne sont pas sans rappeler ce que depuis un certain temps nous découvrons dans les médias à propos de la Syrie et de la région d'Alep en particulier.

71 ans plus tard, le monde n'a pas tiré les leçons de ces atrocités.

Et pourtant, le monde est le monde.

Les hommes y vivent, y courent, y peinent, y rient.

Le monde est le monde et les hommes y cherchent une force, une joie , une espérance, une certitude.

S'ils sont avides de se créer une petite place au soleil, ils restent habités par le désir de voir "autre chose" s'y passer...un quelque chose qui le fasse ressembler à ce que le monde serait s'il était parfait.

Est-ce une utopie de le réaliser ?

Est-ce une utopie de croire qu'il est encore possible pour ce peuple syrien, ce peuple qui souffre comme nos parents et grand-parents ont souffert en leur temps, de croire en un autre monde, un monde de paix ?

C'est un peu pour cela que ce soir nous sommes réunis, pour leur insuffler cette petite lueur d'espoir dont ils ont tant besoin. »