L'accueil de jeunes réfugiés à la Baraque de Fraiture

Un appel aux volontaires vient d’être lancé par la Croix-Rouge en collaboration avec la Commune.

Voici le texte de l’appel : « Toute personne qui désire s’investir dans ce beau projet d’aide à l’intégration sociale de ces jeunes demandeurs d’asile est invitée à prendre contact avec l’Administration communale, auprès du service de Cohésion sociale (Sandra Verrecas – 080 29 28 02 – sandra.verrecas@vielsalm.be). 

 Vous serez alors invités à une prochaine réunion où nous vous présenterons les différentes actions prévues ainsi que les aides nécessaires (animation, cours de langues, accompagnement, conduite,…) pour la bonne organisation du centre d’accueil. »

Peut-être des Salmiens ou des Salmiennes pourront-ils être tuteurs? Comme le rappelle le délégué général aux droits de l'enfant, "Ils sont plusieurs centaines partout en Wallonie et à Bruxelles à attendre un tuteur, un adulte référent qui les aidera bien sûr dans leur parcours administratif dont on peut imaginer qu'il sera chaotique mais surtout un adulte bienveillant qui mettra un peu d'humanité dans leur quotidien bouleversé, dans leur vie d'enfant."

Sans oublier, comme le souligne Marie Rose Moro sur yapaka.be, qu'en contexte migratoire, valoriser la langue maternelle mais aussi l’histoire de la famille, sa culture... aide l’enfant à s’ouvrir à la culture d’accueil, à développer son identité. 

Séance du Conseil communal du 25 janvier 2016 (extrait de mon compte-rendu)

L’accueil des réfugiés à la Baraque de Fraiture

C’est Myriam Van Esbeen qui lance le débat : « Je suis interpellée par des habitants de Regné à la suite des événements qui se sont déroulés à Cologne. Qu’est-ce qui est mis en place pour la surveillance des réfugiés à la Baraque de Fraiture ? »

Elie Deblire : « Je vais régulièrement visiter le centre. Je n’ai jamais recueilli de préoccupations de ce genre. Il n’y a pas de problème avec les personnes de l’extérieur. 

Je vais lancer un appel à la constitution d’un comité de bénévoles. Seuls, 65 jeunes sont accueillis par la Croix-Rouge à la Baraque de Fraiture. Il s’agit essentiellement d’adolescents que l’on appelle les MENA, les mineurs étrangers non accompagnés. 

La plupart sont des Afghans, mais il y a aussi des Irakiens et des Syriens. La police est régulièrement présente. La Croix-Rouge est toujours à la recherche de centres scolaires. Une vingtaine de ces jeunes pourrait être scolarisée par l’Athénée royal, à Manhay. »

Jacques Gennen s’adresse à Myriam Van Esbeen : « Il n’y a évidemment pas lieu de s’inquiéter. Nous avons dans la région une longue tradition d’accueil. 

Depuis de nombreuses années, des centaines d’adultes sont accueillis au centre FEDASIL de Bovigny et, que je sache, à part quelques incidents, il n’y a jamais eu de problème à Gouvy ou chez nous. »

François Rion s’adresse également à la conseillère de Regné : « J’aurais mieux aimé que tu remplaces le mot surveillance par le mot accueil. 

Personne n’oserait jamais affirmer qu’il n’y aura pas le moindre problème. Quelle que soit la nationalité, il peut toujours y avoir des difficultés. On a le cas avec des Belges en Belgique aussi. »

Le conseiller écolo poursuit son intervention en soulignant l’intérêt de la décision prise par le ministre de l’Intérieur d’organiser une bonne information des demandeurs d’asile sur ce qu’est la Belgique et sur les principes démocratiques à respecter chez nous. 

Il ajoute qu’il y a des différences fondamentales entre les demandeurs d’asile selon leur pays d’origine et précise : « Dans certains pays d’Afrique, on ne se dit pas bonjour en se regardant dans les yeux alors que chez nous, c’est plutôt l’inverse. Cela peut paraître un détail mais si les uns et les autres ne connaissent pas cette différence par exemple, cela peut très vite être source de malentendus. Il est difficile de faire comprendre ce genre de choses aux uns et aux autres. »

Myriam Van Esbeen : « La misère est partout et on ne peut pas accueillir tout le monde. C’est à eux de s’adapter. J’ai peur que nos valeurs disparaissent. Il faut leur faire comprendre quelles sont nos valeurs. »

François Rion remet les montres à l’heure : « Nos valeurs ne courent aucun risque. S’adapter ? Encore faut-il leur donner les moyens de s’adapter et ce n’est pas en leur envoyant des flics à tous les coins de rue qu’on va les encourager à s’adapter ! »

 

(Nos valeurs, ce sont aussi l'accueil, la solidarité, la tolérance, la fraternité... Crédit photo @Reuters)

Élie Deblire : « Je souhaite que vous preniez le temps de discuter avec ces personnes, quand la barrière de la langue le permet. Les éducateurs sont bien conscients de la formation à donner à ces jeunes sur notre façon de vivre, notre culture et de l’importance des cours de langue. 

J’insiste encore sur l’importance du comité d’accompagnement à mettre en place et qui permettra d’associer des représentants de la population à la mission et aux activités du centre. Ces jeunes devraient rester chez nous pendant deux ou trois ans au moins. Si on ne peut pas tous les intégrer dans des classes ordinaires, des classes spécifiques seront créées pour eux. »

Pierre Bodson s’associe à sa collègue pour exprimer l’inquiétude de certains et souligner l’importance d’une bonne formation de ces jeunes et d’une bonne information de la population.

Après une dernière intervention d’Aline Lebrun qui rappelle l’importance de l’encadrement dont vont bénéficier les jeunes accueillis à la Baraque de Fraiture, on en reste là.

À lire ou relire : http://www.salmiens.be/a-propos-des-refugies-demandeurs-d-asile-et-de-la-crise-humanitaire-crise-de-l-asile.

Jacques Gennen, 7 février 2016