Conseil communal du 25 janvier 2016

Voici mon compte-rendu tel qu'il a été publié dans l'Annonce de Vielsalm. Deux points à mettre en évidence: la mise à disposition de locaux pour l'Institut d'Enseignement Spécialisé de la Fédération Wallonie-Bruxelles et, surtout, l'accueil de jeunes réfugiés à la Baraque de Fraiture.

La première séance de l'année a été de courte durée:45 minutes ! Il n’en sera pas de même pour les prochaines !

Mise à disposition de locaux scolaires pour l’Institut d’Enseignement spécialisé de Rencheux

Le bourgmestre Élie Deblire : « L’Institut d’enseignement spécialisé de la Fédération Wallonie-Bruxelles doit procéder à la construction d’un nouveau bâtiment et à l’aménagement de certains locaux existants. La direction de l’établissement souhaite pouvoir occuper des locaux communaux.

La Commune dispose de locaux disponibles dans l’ancienne école communale de Grand-Halleux. La mise à disposition devrait durer deux à trois ans et sera gratuite moyennant le paiement des charges. »

François Rion demande que l’on veille à ce que les cloisons qui seront posées puissent être enlevées facilement pour le cas où la Commune leur donnerait une nouvelle destination.

Jean Briol est administrateur délégué de la Société publique d’administration des bâtiments scolaires situés dans la Province de Luxembourg et souligne l’importance de l’investissement : « L’Institut doit notamment se doter d’un nouvel internat. Je me réjouis de l’aboutissement de ce beau dossier sous l’égide de la Société publique d’administration des bâtiments scolaires.  

C’est un investissement de 4 millions d’euros qui sera réalisé à Rencheux. C’est le Fonds des bâtiments scolaires qui pilotera les aménagements à réaliser à Grand-Halleux. Je remercie évidemment la Commune pour la mise à disposition des locaux. »

Sur question d’Aline Lebrun, le bourgmestre précise que cette installation préservera l’indépendance des locaux du coaccueil géré par l’ASBL Les P’tits Soleils. 

Au vote, c’est évidemment l’unanimité pour décider la mise à disposition des locaux.

L’accueil des réfugiés à la Baraque de Fraiture

C’est Myriam Van Esbeen qui lance le débat : « Je suis interpellée par des habitants de Regné à la suite des événements qui se sont déroulés à Cologne. Qu’est-ce qui est mis en place pour la surveillance des réfugiés à la Baraque de Fraiture ? »

Elie Deblire : « Je vais régulièrement visiter le centre. Je n’ai jamais recueilli de préoccupations de ce genre. Il n’y a pas de problème avec les personnes de l’extérieur. 

Je vais lancer un appel à la constitution d’un comité de bénévoles. Seuls, 65 jeunes sont accueillis par la Croix-Rouge à la Baraque de Fraiture. Il s’agit essentiellement d’adolescents que l’on appelle les MENA, les mineurs étrangers non accompagnés. 

La plupart sont des Afghans, mais il y a aussi des Irakiens et des Syriens. La police est régulièrement présente. La Croix-Rouge est toujours à la recherche de centres scolaires. Une vingtaine de ces jeunes pourrait être scolarisée par l’Athénée royal, à Manhay. »

Jacques Gennen s’adresse à Myriam Van Esbeen : « Il n’y a évidemment pas lieu de s’inquiéter. Nous avons dans la région une longue tradition d’accueil. 

Depuis de nombreuses années, des centaines d’adultes sont accueillis au centre FEDASIL de Bovigny et, que je sache, à part quelques incidents, il n’y a jamais eu de problème à Gouvy ou chez nous. »

François Rion s’adresse également à la conseillère de Regné : « J’aurais mieux aimé que tu remplaces le mot surveillance par le mot accueil. 

Personne n’oserait jamais affirmer qu’il n’y aura pas le moindre problème. Quelle que soit la nationalité, il peut toujours y avoir des difficultés. On a le cas avec des Belges en Belgique aussi. »

Le conseiller écolo poursuit son intervention en soulignant l’intérêt de la décision prise par le ministre de l’Intérieur d’organiser une bonne information des demandeurs d’asile sur ce qu’est la Belgique et sur les principes démocratiques à respecter chez nous. 

Il ajoute qu’il y a des différences fondamentales entre les demandeurs d’asile selon leur pays d’origine et précise : « Dans certains pays d’Afrique, on ne se dit pas bonjour en se regardant dans les yeux alors que chez nous, c’est plutôt l’inverse. Cela peut paraître un détail mais si les uns et les autres ne connaissent pas cette différence par exemple, cela peut très vite être source de malentendus. Il est difficile de faire comprendre ce genre de choses aux uns et aux autres. »

Myriam Van Esbeen : « La misère est partout et on ne peut pas accueillir tout le monde. C’est à eux de s’adapter. J’ai peur que nos valeurs disparaissent. Il faut leur faire comprendre quelles sont nos valeurs. »

François Rion remet les montres à l’heure : « Nos valeurs ne courent aucun risque. S’adapter ? Encore faut-il leur donner les moyens de s’adapter et ce n’est pas en leur envoyant des flics à tous les coins de rue qu’on va les encourager à s’adapter ! »

 (Nos valeurs, ce sont aussi l'accueil, la solidarité, la tolérance, la fraternité... Crédit photo @Reuters)

Élie Deblire : « Je souhaite que vous preniez le temps de discuter avec ces personnes, quand la barrière de la langue le permet. Les éducateurs sont bien conscients de la formation à donner à ces jeunes sur notre façon de vivre, notre culture et de l’importance des cours de langue. 

J’insiste encore sur l’importance du comité d’accompagnement à mettre en place et qui permettra d’associer des représentants de la population à la mission et aux activités du centre. Ces jeunes devraient rester chez nous pendant deux ou trois ans au moins. Si on ne peut pas tous les intégrer dans des classes ordinaires, des classes spécifiques seront créées pour eux. »

Pierre Bodson s’associe à sa collègue pour exprimer l’inquiétude de certains et souligner l’importance d’une bonne formation de ces jeunes et d’une bonne information de la population.

Après une dernière intervention d’Aline Lebrun qui rappelle l’importance de l’encadrement dont vont bénéficier les jeunes accueillis à la Baraque de Fraiture, on en reste là.

(L’appel aux volontaires vient d’être lancé par la Croix-Rouge en collaboration avec la Commune. Voici le texte de l’appel : « Toute personne qui désire s’investir dans ce beau projet d’aide à l’intégration sociale de ces jeunes demandeurs d’asile est invitée à prendre contact avec l’Administration communale, auprès du service de Cohésion sociale (Sandra Verrecas – 080 29 28 02 – sandra.verrecas@vielsalm.be). 

Vous serez alors invités à une prochaine réunion où nous vous présenterons les différentes actions prévues ainsi que les aides nécessaires (animation, cours de langues,  accompagnement, conduite,…) pour la bonne organisation du centre d’accueil. »)

À lire ou relire : http://www.salmiens.be/a-propos-des-refugies-demandeurs-d-asile-et-de-la-crise-humanitaire-crise-de-l-asile.

Une ASBL pour pérenniser la MESA

Élie Deblire : « L’Armée rabote le budget de la MESA et cherche des sous pour assurer sa viabilité. Elle souhaite créer une ASBL pour récolter des fonds venant de divers pouvoirs publics et sponsors. 

Des communes, comme celle de Vielsalm, se sont déjà proposées comme partenaires. Je vous rappelle que l’arrivée de la MESA se fera Vielsalm, cette année, à l’occasion du 50e anniversaire. Par la suite, la Commune aura la garantie d’avoir une arrivée de la MESA tous les trois ans. »

Cette information ne suscite aucune intervention. 

Divers

- Marché public de services de coordination, dans le cadre des chantiers communaux temporaires ou mobiles,  en matière de sécurité et de santé (François Rion suggère qu’un membre du personnel se spécialise dans cette fonction. À envisager dans le cadre d’un recrutement futur, indique le bourgmestre).

- Décision de recruter un(e) ouvrier (ère) qualifié(e) de niveau D spécialisé en maçonnerie (François Rion suggère qu’il soit aussi sélectionné sur la base de ses qualités de pédagogue et de meneur d’hommes en vue de son rôle dans la régie des quartiers lorsque cette dernière fonctionnera. On y veillera si possible, lui répond le bourgmestre).

- Marché public de travaux pour l’installation d'un système d’alarme dans un bâtiment communal et marché public de fournitures pour l’accueil extrascolaire (matériel et jeux) et pour l’école communale maternelle de Regné (lave-vaisselle).

Jacques Gennen