Le wagon-musée Espace Henri Kichka à Bihain et la mémoire des victimes de l'holocauste

Chaque année, le 27 janvier, l’UNESCO rend hommage à la mémoire des victimes de l’Holocauste et réaffirme son engagement indéfectible à lutter contre l’antisémitisme, le racisme et les autres formes d’intolérance qui peuvent conduire à la violence ciblée sur un groupe.

La date marque l’anniversaire de la libération du camp de concentration et d’extermination nazi d’Auschwitz-Birkenau par les troupes soviétiques le 27 janvier 1945. Elle a été officiellement proclamée, en novembre 2005, Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste par l’Assemblée générale des Nations Unies.

C'est l'occasion de publier un article paru dans le mensuel salmien Les Nouvelles de Salm n°26 (mai 2023).

Nouvelle inauguration du wagon-musée Henri Kichka à Bihain

Le 22 avril 2023, il y avait beaucoup de monde à Bihain pour inaugurer la rénovation du wagon-musée Espace Henri Kichka, un de ces wagons utilisés par les nazis pour emmener d’innombrables juifs et d’autres aussi vers les camps de concentration et de la mort. Un wagon qui rend aussi hommage à toutes les victimes de la Grande Guerre et qui se trouve à côté du musée consacré à l’Offensive des Ardennes et à la 83e Division d’infanterie libératrice de Bihain notamment.

En 2005-2006, nous avions fait cause commune, Robert Van de Wiele et moi, pour faire venir ce wagon à Bihain, non sans difficultés ! 

(Henri Kichka à mes côtés lors de la première inauguration du wagon en 2006)

Henri Kichka, rescapé d’Auschwitz et Buchenwald, seul survivant de sa famille, grand témoin de l’holocauste (la Shoah) et de l’horreur des camps est un citoyen d’honneur de la Commune de Vielsalm. Il s’est reconstruit en passant sa vie à témoigner de l’horreur nazie par l’écriture et la parole… 

Son fils Michel est l’auteur d’une bande dessinée (" Deuxième génération ") consacrée à son père et à sa difficulté « de revenir à la vie après les camps, de vivre avec les fantômes des disparus, tout en essayant de nous donner de la joie de vivre quand c’était possible » rappelle-t-il dans le Focus Vif du 29 septembre 2022. Tant d’autres familles ont connu la même situation ! La réalisatrice Véra Belmont en a tiré un beau film d’animation (Les Secrets de mon père). 

Lorsque Henri Kichka est décédé en 2020, notre ancien gouverneur Bernard Caprasse lui a rendu hommage : « Cher Henry Kichka, nous vous devons une part de notre humanité. Le génocide hallucinant commis par les nazis nous a montré que le mal absolu est possible.

Vous nous avez prouvé aux côtés de tant de vos camarades, hommes et femmes, que ce mal pouvait être vaincu. Vous avez, au-delà de la souffrance, dit la force et la beauté de la vie. Aux générations de l'après-guerre vous avez rappelé l'impérieux devoir de mémoire afin que nul ne cède aux démons qui ne sont jamais loin. Merci Monsieur. »

Ce sont des propos de la même veine qu’a tenus le bourgmestre Élie Deblire le 22 avril tout en remerciant Robert Vande Wiele et ses proches ainsi que l’ASBL 83rd Thunderbolt Division pour leur travail de mémoire.

J. Gennen, 27 janvier 2024

(Irène Kichka, fille de Henri Kichka et à ses côtés André Liégois, vétéran de la Brigade Piron)