Conseil communal du 25 août 2014 (suite)

Voici la suite de mon compte-rendu publié dans l'Annonce de Vielsalm et qui sera essentiellement consacré à l’exposé et au mini-débat concernant le rapport d’activité de l’ASBL Centre Médical Héliporté de Bra-sur-Lienne (le CMH).

Recrutement de sapeurs pompiers volontaires

Benjamin Andrianne, Frédéric Caby, François Fiévet, Thibaut Fudvoye et Jérémy Gilson sont engagés à titre définitif, après réussite de leur stage et des épreuves théoriques et pratiques, dans le GRI (le Groupement Régional d’Incendie) de Vielsalm

Toute l’équipe de l’Annonce de Vielsalm se joint aux membres du Conseil communal pour les féliciter de s’engager ainsi au service de la population !

(Nos cinq jeunes rejoignent un beau service public dont on voit des représentants, ici, lors des funérailles du regretté Thierry Caëls, Commandant du GRI de Vielsalm. Photo L. Rinck)

Rapport d’activités 2013 du CMH de Bra-sur-Lienne

Après avoir souligné l’importance de ce beau service tant pour les Salmiens que pour les touristes, le bourgmestre cède la parole à Olivier Pirotte, coordinateur opérationnel du CMH.

Olivier Pirotte indique que depuis plusieurs années déjà, l’équipe du CMH informe les collèges et conseils communaux sur sa situation financière et ses activités de secours.

Il rappelle que Bra-sur-Lienne n’a pas été choisi par hasard comme base de son service médical d’urgence par le regretté docteur Luc Maquoi. 

Bra se trouve au centre de la zone rouge démographiquement la plus importante de Belgique. Une zone rouge ? Autrement dit, une zone mal desservie par les services d’aide médicale urgente, SMUR ou PIT (le PIT, « Paramédical Intervention Team », est un service mobile d'urgence composé d'un infirmier spécialisé et d'un secouriste-ambulancier badgé, assisté à distance par un médecin spécialiste en soins d'urgence.)

L’idéal est que l’IML (l’Intervalle Médical Libre, temps d’intervention auprès du malade ou du blessé) soit inférieur à 15’. C’est loin d’être le cas partout. 

L’hélico médicalisé de Bra est évidemment d’une efficacité redoutable pour respecter autant que possible ce délai de 15’ et emmener rapidement et en toute sécurité le patient vers l’hôpital disposant du plateau technique le mieux adapté à son état.

(Ce jour-là, départ de l'hélico pour sa 4e mission. L'équipage était composé du pilote Jean-Louis Godeau, de l'infirmier spécialisé en médecine d'urgence Olivier Jérôme, du médecin spécialiste Bernard Jadoul et de l'infirmière stagiaire Céline Drion)

Les interventions du CMH en 2013

2013 pour le CMH, c’est 1089 interventions dont 908 héliportées et 181 par la route, dont 729 en réponse à un appel du 112 de Liège et 340 en réponse à un appel du 112 d’Arlon.

En outre, 150 missions ont dû être refusées (dont 79 % en raison de la météo) et 120 ont été annulées en cours de vol.

Ce sont des pathologies lourdes qui, sauf exception, justifient les interventions héliportées, des interventions qui sont pour 90 % d’entre elles, des interventions primaires (en direct sur les lieux de l’accident ou de l’infarctus par exemple…).

Un hélico médicalisé unique en son genre en Belgique mais sans statut définitif !

L’hélico de Bra est unique en son genre, en Belgique : il vole de jour comme de nuit (l’équipe des pilotes vient d’être renforcée), il se pose dans 85 % des cas à moins de cent mètres du patient, la prise en charge est 3 à 5 fois plus rapide que par la route.

L’équipe de l’hélico est composée du pilote, d’un infirmier spécialisé en médecine d’urgence et disposant d’une formation minimale pour assister le pilote lors de manœuvres difficiles et d’un médecin spécialiste. Ces hommes et ces femmes, médecins ou infirmiers, tous occupés dans des services hospitaliers, travaillent à Bra par garde de 24 heures.

Mais le CMH reste dans l’incertitude, comme le souligne avec force Olivier Pirotte : toujours pas de financement spécifique, de tarification spécifique et de remboursement spécifique !

Le financement du CMH

Pour ce qui est du budget du CMH, je vous renvoie aux chiffres figurant à la fin de mon compte-rendu. Notons déjà que les cartes d’affiliation représentent plus de la moitié des recettes du CMH ! Sans elles, le CMH n’existerait plus…

Olivier Pirotte : «  Le coût réel d’une mission est de 3.239 euros (pour une durée moyenne de 28,5 minutes) et elle est facturée au patient à raison d’un forfait de 1550 euros.

Des conventions ont été négociées avec les mutuelles pour qu’elles interviennent pour un montant entre 1000 et 1200 euros. Le solde est pris en charge par le patient - sauf s’il est couvert par une carte d’affiliation au CMH - ou par une compagnie d’assurances par exemple en cas de tiers responsable ou d’accident du travail….

Je rappelle l’importance essentielle du soutien des communes et des provinces de Liège et de Luxembourg et du soutien de la population via l’affiliation au CMH et les manifestations organisées pour soutenir financièrement le CMH. »

Il termine son exposé en rappelant les travaux de réhabilitation de l’héliport de Bra, l’aménagement en cours des locaux d’accueil et la mise à niveau de la gestion informatisée des cartes d’affiliation et des contacts avec les affiliés. 

Il insiste également sur la nécessité d’améliorer encore la régulation médicale au départ des centres 112 et rappelle que le CMH a envoyé un mémorandum à tous les partis politiques, à la veille des élections, pour leur rappeler ses revendications.

L’importance de la communication externe du CMH

Olivier Lambert, chargé de la communication du CMH prend le relais pour décrire les mesures prises pour faire connaître le CMH et promouvoir la carte d’affiliation qui couvre près de 70 % de Salmiens.

S’affilier, c’est permettre à l’ASBL de vivre, c’est bénéficier de la gratuité de l’intervention du CMH en cas de besoin et c’est poser un acte solidaire en permettant au CMH de poursuivre sa mission de santé publique.

Le CMH tient notamment à la disposition de ceux qui le souhaitent des folders et de belles affiches. 

Le débat

Elie Deblire, après avoir souligné l’investissement de Jacques Gennen dans le CMH : « Je me félicite du nombre important de Salmiens couverts par la carte d’affiliation et de l’absence de critique à l’égard de ce service. 

J’invite les responsables du CMH à prendre contact avec les responsables d’ASBL salmiennes pour les inviter à informer leurs membres de l’importance de la carte d’affiliation. »

Sur questions de François Rion, Olivier Pirotte indique qu’il n’y a pas encore d’accord transfrontalier général pour des interventions en cas d’urgence individuelle, sauf conventions particulières. Il en va autrement en cas de catastrophe. Il rappelle l’existence de services médicaux héliportés comme l’ADAC (en Allemagne) et le LAR (Luxembourg Air Rescue) au Grand-Duché de Luxembourg.

Jacques Gennen : « Je remercie les deux représentants de l’ASBL pour leur exposé. Je connais le CMH de l’intérieur et j’apprécie le travail qu’ils réalisent à Bra. 

J’insiste sur l’importance d’une bonne régulation médicale au départ des centres 112. Je rappelle que plus de 30 % des interventions du CMH se font dans la Province de Luxembourg principalement dans le nord et dans le centre. 

C’est une donnée importante que les responsables politiques et les administrateurs de Vivalia doivent avoir à l’esprit pour ne pas se précipiter dans des formules hasardeuses et coûteuses en matière d’aide médicale urgente… 

Je veux également souligner que les points de pose de l’Hélico près de nos quatre hôpitaux aigus luxembourgeois ne sont pas vraiment au point ! »

Les dernières interventions portent sur l’équipement des terrains de foot pour accueillir l’hélico de nuit. Jean Briol confirme que tous les terrains situés sur le territoire communal sont bien équipés !

Le budget 2014 du CMH

Les recettes sont estimées à 3.292.000 euros et les dépenses à 3.205.780 euros.

Dans les dépenses, deux postes sont particulièrement lourds :  

- les charges de l’hélico et des pilotes (y compris le coût du 5e pilote) : 1.700.000 euros ;

- Les honoraires et charges des médecins et infirmiers : 655.000 euros ;

Les autres dépenses concernent les frais de communication et de fonctionnement administratif et technique, le coût du personnel administratif, les charges d’amortissement et d’impayés, des provisions diverses.

Les recettes les plus importantes sont constituées par les remboursements liés aux interventions de l’hélico (1.200.000 euros), les cartes de soutien (1.550.000 euros), la convention avec le SPF Santé publique (62.000 euros), les dons (100.000 euros), les aides des communes (115.000 euros) et des provinces de Liège et de Luxembourg (77.000 euros).

Un budget qui tient la route mais il n’y a pas de quoi pavoiser… surtout quand on ne dispose pas encore des reconnaissances et agréments qui permettraient de pérenniser l’outil et qu’on ne peut pas compter sur des recettes stables.

Jacques Gennen