Conseil communal du 5 octobre 2020 (suite). L'éolien en discussion !

Jérôme Derochette et Jacques Gennen

Tempête sur l’éolien !

Récemment, un projet de création d’un parc éolien à proximité du village de Petit-Thier a fait beaucoup parler de lui. Une réunion d’information s’est tenue avec les citoyens et des mandataires du conseil communal ainsi que des représentants de la CCATM et de la CLDR ont eu l’occasion de visiter le parc de Waimes.

C'est à l'occasion des "Divers", à la fin de l'examen des points prévus à l'ordre du jour qu'André Boulangé relance le dossier: « Monsieur le bourgmestre, chers collègues, je voudrais vous dire quelques mots à propos des éoliennes. D’emblée, je souhaite souligner combien je suis évidemment partisan d’une transition climatique rapide et sérieuse.

En 2013, je représentais le comité de défense de Regné concernant un projet d’implantation de 8 éoliennes, entre Lierneux et Regné, au lieu-dit « Les longs sarts ». Pour le nouveau projet à Petit-Thier, j’étais présent à la réunion organisée avec les citoyens. J’aurais voulu poser quelques questions, mais vu ce débat orienté et organisé, il était préférable d’écouter les citoyens de Petit-Thier. 

À la dernière réunion de la CCATM, votre souhait, Monsieur le bourgmestre, était d’avancer dans ce dossier et d’emblée vous avez mis la pression. Je vous cite : « Si le parc ne s’installe pas à cet endroit, il pourrait y en avoir sur la commune voisine, avec les mêmes inconvénients, mais sans retour pour la Commune de Vielsalm ». Je rappelle que les membres de la CCATM ont demandé un débat contradictoire.

Première intervenante à la soirée citoyenne : Madame D’Hernoncourt, de l’Association pour la Promotion des Énergies Renouvelables (APER). Elle présente sa brochure, « Éolien : rumeurs et réalité », qui dit répondre scientifiquement aux questions les plus courantes et qui tord le cou à des rumeurs bien tenaces au sujet de l’éolien. Quinze points sont développés et il est bien évident que cette association ne va pas se tirer une balle dans le pied en mentionnant des critiques sur l’éolien. » 

(Photo Anne-Lyse Brédo)

Des effets néfastes pointés du doigt

André Boulangé reprend certains points de l’argumentaire en question et compte bien en prouver la fragilité : « Premier point : les éoliennes font-elles du bruit ? Bien sûr ! L’exemple de Bourcy est flagrant. Des habitants ont déménagé ! Pour écouter le bruit des éoliennes, il faut y aller entre 2 h et 4 h du matin ! 

Deuxième point : les infrasons émis par les éoliennes sont-ils nuisibles pour la santé ? En 2012, la Fédération Waubra, une ONG internationale basée en Australie, lance une alerte sur le « syndrome acoustique éolien ». Ces symptômes se traduisent par des troubles majeurs du sommeil, des maux de tête, des nausées, des pertes de concentration pouvant, dans les cas extrêmes, aller vers des maladies plus sérieuses, particulièrement du fait d’une exposition chronique à ces machines, même à des distances de plusieurs kilomètres. 

Troisième point : les éoliennes abîment-elles le paysage ? Je ne suis pas allé à Waimes, mais voici des photos du parc éolien de Lierneux, le premier en zone forestière qui a fait jurisprudence, une belle destruction écologique. (NDLR André Boulangé fait circuler quelques clichés du site en question) »  

André Boulangé poursuit sa longue intervention: « Il y a d’autres projets et si on prend le bois de Groûmont, entre Banneux et Fraiture, il faut déboiser l’équivalent de 7 terrains de football, soit ± 6 hectares. Ce n’est pas tout, il faut parfois exproprier des terrains pour élargir des routes et même faire des expropriations temporaires, tenir compte également de la distance économique entre la station de tête du parc et la station de réception qui doit idéalement se situer entre 12 et 15 kilomètres.

Dans notre région, une bonne cinquantaine d’éoliennes sont actuellement en projet par différents promoteurs ! 

S’il y a plus d’éoliennes, les promoteurs recevront plus de certificats verts et chaque citoyen devra payer. Il faut prendre son résumé de facture pour s’en rendre compte. Pour ma part, pour la période du 21/07/19 au 20/07/2020, le coût de l’énergie verte, soit des certificats verts imposés par les autorités, s’élève à 258,01euros. »

(Panneaux photovoltaïques à Ville-du-Bois)

Le recyclage et l’efficacité énergétique mis en doute

André Boulangé axe la suite de son intervention sur le recyclage des éoliennes : « Quatrième point : les éoliennes sont-elles recyclables ? Un socle en béton, c’est 2000 à 2500 m3 de béton, cela correspond à 270 camions à béton de 9 m3. Aux États-Unis, il y a bien un procédé de broyage des pales, mais il n’est pas rare qu’on les enterre. Ils sont conscients que ce n’est pas la solution idéale car l’éolienne est créée afin de lutter contre le réchauffement climatique et doit être propre pour l’environnement. »

Le conseiller de Comm’Vous égraine quelques autres points qui le questionnent : « Est-il vrai que les éoliennes ne tournent que 25 % du temps ? Puisque la production éolienne est intermittente, risque-t-on des coupures d’électricité ? Faut-il compenser les moments d’arrêt des éoliennes par des énergies polluantes ? 

Le calcul est simple ! La puissance installée de chaque éolienne x le nombre d’éoliennes x 365 jours = la production d’électricité verte correspondant à X milliers de foyers. Cependant, sur base des statistiques annuelles des éoliennes terrestres, le taux de charge ou facteur de charge est de ± 20 %. Mais si on analyse la production éolienne totale belge en ce début du mois d’août 2020, les résultats sont édifiants ! »

Il donne quelques exemples chiffrés quant à la production pour appuyer ses dires : le 04 août, le maximum était de 2,33 MW, soit 0,06 % ; le 6 août, de 8,16 MW soit 0,20 % ; le 12 août, de 11,22 MW soit 0,29 % ; le 14 août, de 53,79 MW soit 1,37 % ; etc. 

« C’est aux limites que l’on vérifie si un concept ou un choix technique est fiable et généralisable, affirme André Boulangé. Or, les météorologues nous prédisent des canicules plus fréquentes pour le futur. 

La canicule de ce début août montre à l’évidence que l’éolien, car aléatoire et avec des productions négatives, n’est absolument pas généralisable à la Belgique et encore moins à la Wallonie. L’éolien, tout comme le photovoltaïque, doit être secondé en permanence par des backups fiables capables de garantir à tous moments la livraison de l’électricité nécessaire au bon fonctionnement de notre société. »

 

(Le Vol au Vent de la société Yan De Nul, un bateau qui dispose de 4 mâts coulissants, lui permettant de se soulever de la surface de l'eau, afin de travailler sans la contrainte des vagues, pour ériger des éoliennes en mer du Nord. Ici, au départ d’Ostende…)

Anne Klein et Élie Deblire pris à partie

Sans crier gare, André Boulangé s’adresse personnellement à Anne Klein : « Madame Klein, suite à ce débat, vous avez dit clairement oui à ce projet. Rassurez-vous, je respecte votre choix, mais voici quelques faits intéressants. 

Laurent Minguet, ingénieur physicien, déclare que, je le cite: "le nucléaire n’a pas d’avenir, il faut en sortir, mais il faudrait 15 à 20 ans pour que notre pays soit 100 % renouvelable. Si la Belgique se passe bien de ses centrales en 2025, faute de renouvelable suffisant, elle devrait produire son énergie essentiellement à partir du gaz".

Monsieur Minguet propose de prolonger deux des sept réacteurs nucléaires belges pendant 15 ans. "Si on remplace ces 2 réacteurs par des centrales au gaz en 2025, on produira 7 millions de tonnes de CO2 par an. Ce sera alors compliqué de respecter nos engagements de réduction d’émission de gaz à effet de serre", dit-il.  

En ce qui me concerne, je suis comme Greta Thunberg : le nucléaire n’est pas mon premier choix, mais entre deux maux, je choisis le moindre. Il vaut mieux garder quelques centrales et lutter contre le changement climatique plutôt que de dire "nucléaire, non merci !" »

André Boulangé interpelle ensuite Élie Deblire : « Monsieur le bourgmestre, vous qui avez refusé par deux fois le projet de parc éolien entre Lierneux et Regné, refusé celui de Goronne, vous accepteriez un parc éolien à Petit-Thier dont la population est déjà traumatisée par le zoning industriel de Burtonville qui ne cesse de s’agrandir ? 

Votre intention est-elle de céder notre patrimoine forestier uniquement pour du pognon ? Quel montant la société Vortex Energy vous a-t-elle proposé ? Personnellement, et j’inviterai mes colistiers à me suivre, il n’y a pas de consensus possible, c’est non à tout parc éolien, surtout en forêt !

Ne dit-on pas "pays plat, moulin à vent, pays vallonné, moulin à eau"? Vielsalm a un projet de turbine, mais sans doute va-t-il tomber à l’eau… Il faut protéger la haute qualité paysagère de notre territoire et la forêt ardennaise ne doit pas devenir un porc-épic ! »

Les réactions

L’intervention d’André Boulangé ne manque pas de provoquer des réactions. 

Anne Klein prend la parole : « Monsieur Boulangé, vous évoquez une vague étude sur les nuisances liées aux infrasons des éoliennes, mais avez-vous étudié les impacts d’une catastrophe nucléaire comme Tchernobyl ou Fukushima ?

Par ailleurs, l’impact des éoliennes sur nos forêts est-il si terrible quand on prend en compte la superficie totale mobilisée ? 6 hectares seront déboisés pour installer les éoliennes sur le site de Mont le Soie, alors que nos forêts font plus de 1500 hectares ! 

Concernant le recyclage, le mât d’une éolienne est en acier et le moteur contient 500 kg de cuivre, ces matériaux sont entièrement recyclables et servent d’ailleurs à financer le coût du démantèlement. A Waimes, la coopérative Courant d’Air a d’ores et déjà mis en réserve la somme nécessaire au démantèlement des 5 éoliennes qu’elle y a installées.

Savez-vous en outre que 95 % des composants des éoliennes sont recyclables ? Vous posez-vous la question de la proportion recyclable de vos vêtements ou de votre voiture ? 

Vous soulignez que l’éolien est une énergie intermittente. C’est vrai, l’éolien seul ne suffira pas à produire toute l’électricité dont nous avons besoin. La solution, on le sait, c’est un mix énergétique de toutes les formes d’énergies renouvelables, qu'il s'agisse de l'éolien, du solaire, de la biomasse, de l'énergie hydroélectrique...) et surtout la réduction de notre consommation d’énergie.

Avez-vous fait autant de recherches sur les nuisances de l’énergie nucléaire ?  Les nuisances de l’éolien sont dérisoires en rapport !

En ce qui me concerne, je suis de Petit-Thier, j’y ai même un gîte.  Autant on y souffre des nuisances du zoning de Burtonville, autant je suis persuadée que ces éoliennes n’impacteront pas la qualité de vie du village. »

(La chute d'eau en aval du plan d'eau, enfin du lac des Doyards, qui devrait accueillir une centrale hydroélectrique. Un dossier qui se fait attendre.)

Anne Wanet intervient : « Je suis une scientifique, j’ai eu des cours de physique et je suis très concernée par le climat, mais je suis à 100 % d'accord avec André Boulangé. »

François Rion enchaîne : « Sur les chiffres du déboisement et de la quantité de béton, oui, c’est sans doute vrai. Ça va avoir un impact. En attendant, choisir entre nucléaire et éolien, c’est tout de même vite fait. Il faut réfléchir à la solution qui a le moins d'impact. 

En ce qui concerne le démantèlement du nucléaire, il est clair qu'on avance à l'aveugle. Il est urgent de changer de direction. Peut-être qu'on se trompe, mais en attendant, la seule solution nocive serait de ne pas bouger. 

Il y a 2 mois, on signait une motion qui visait à refuser le dépôt de déchets nucléaires chez nous. Alors que faire ? Refuser aussi les éoliennes ?  Elles ont déjà été refusées partout ailleurs. Il est regrettable que le premier cadre qui essayait d’organiser tout cela en 2012, via la carte éolienne, ait été jeté à la poubelle. Il faut absolument que le Gouvernement wallon se penche à nouveau sur la question car, pour l’instant, c’est l’anarchie. »

Jérôme Derochette rebondit : « C’est d’ailleurs ce que souligne un récent article de Natagora, intitulé " Eolien, tous les coups sont permis ". On y insiste sur la nécessité de concilier les objectifs énergétiques et la préservation de la biodiversité. Or, actuellement, en l’absence de cadre, on constate effectivement l’anarchie que tu soulignes, François, et les inquiétudes qui en découlent, comme à Gouvy pour le moment. »

Anne Wanet : « Nous parlons en effet de deux sujets différents : les éoliennes et le fait que ce sont à nouveau les forêts qui vont être impactées. »

Anne Klein : « Ce n’est pas mettre la pression que de dire que le projet de Vielsalm sera en concurrence avec d’autres projets sur les communes voisines, c’est la réalité ! 

Et s’il ne se réalise pas chez nous, il se réalisera de l’autre côté des frontières de Vielsalm, sur Trois-Ponts ou Saint-Vith, avec les mêmes « nuisances » pour les habitants, mais aucune retombée par contre !  

Le projet sur Mont le Soie prévoit une implantation d’éoliennes sur des terrains communaux, c’est la possibilité que ce projet bénéficie à l’ensemble de la population salmienne plutôt qu’à quelques privés.  On connaît tous la situation budgétaire des communes, c’est une opportunité que Vielsalm ne doit pas laisser passer. » 

Le bourgmestre commente à son tour l’intervention d’André Boulangé : « Je n’ai pas envie de tirer des conclusions. Ce point n’est pas à l'ordre du jour et la réflexion doit être plus large.

Venir dire que je mets la pression, c’est tout de même fort. Vous aviez l'occasion de vous exprimer et d'avoir des réponses de la part d'experts lors de la réunion avec les citoyens. Mais ce n'est pas la voie que vous avez choisie, comme toujours. 

J'essaie de présenter les choses de façon honnête et transparente : essayez au moins de le reconnaître. Vous parlez des projets refusés, mais, effectivement, ils étaient terriblement impactants. La Baraque de Fraiture doit rester un paysage relativement préservé. 

Ce que l’on sait, c’est que votre parti a décidé de sortir du nucléaire. Mais avec quelles solutions ? Anne a parlé d’un mix-énergétique. J’y crois, mais dans quelles proportions ? 

Sur la question du désastre écologique, on a souvent deux sons de cloche. Ici, nous parlons de Mont-le-Soie, en forêt communale ; elle a de la valeur bien sûr, mais ce n'est pas le Grand Bois où on a lancé une belle forêt qu'on veille à préserver.

Si on devait choisir une forêt pour l’implantation d’un parc éolien, je me dis qu’une localisation près de Petit-Thier pourrait en effet convenir. Comme l’a dit Anne, nous avons une belle superficie forestière. On peut consacrer une partie de cette forêt sans dire qu'on tombe dans la destruction.

On peut évidemment se demander s’il faut développer l’éolien dans la forêt. Il faut être attentif aux rapports d'incidence. En tout cas, je peux vous assurer que nous n'avons jamais parlé d'argent avec Vortex. J'ai signalé qu'il y a des projets qui avancent avec d'autres opérateurs à la périphérie de notre territoire. Il faut en être conscient. Concernant le bruit, vous citez Bourcy. C'est toujours le même exemple. Le seul qu’on cite, d’ailleurs ! L'opérateur a reconnu le problème et cela a été corrigé, me semble-t-il. »

Élie Deblire complète son intervention en faisant le point sur l’avancée du dossier : « Où en est-on ? Il y a une réflexion à avoir sur la mise à disposition ou non de nos terrains. Si nous les mettons à disposition, les redevances iront dans nos caisses. On peut y voir le fait de vendre des terrains pour du fric.

Moi je préfère penser à ce qu'on pourrait faire avec cet argent. Mais ce ne sera pas possible si on laisse faire les autres. Nous allons de toute façon être entourés.

Vous dites que je mets la pression, mais non, ce n’est pas vrai : je dis ce qu'il y a sur la table. Je pense qu'on doit essayer d'avancer ensemble. Essayons de le faire calmement et sereinement en voyant les avantages et les inconvénients et en essayant de voir si on va vers la disposition de nos terrains. » 

François Rion : « On a parlé d'anarchie et constaté que le premier arrivé est le premier servi. Chez nous, est-ce qu'on va se laisser griller ? Ne rentrons pas nous-mêmes d'une façon aussi démonstrative dans cette démarche. C'est important aussi de temporiser. »

Élie Deblire : « Nous devons communiquer notre avis à Vortex et, nous devons aussi décider s’il est question de créer une coopérative avec un retour financier pour les citoyens ou si le projet, s’implantant sur des terrains communaux, rapportera une redevance à la Commune et alors, nous devrons ensemble choisir dans quel projet on injecte cet argent. 

Je redis que nous pouvons aussi laisser faire les autres communes voisines, nos habitants subiront quand même les inconvénients de ces projets, mais nous n’en retirerons rien. »

François Rion : « Mais vous avez quand même beaucoup parlé de vitesse et de pognon. Prenons du recul, il faut surtout réfléchir à une transition efficace et aux économies d'énergie. » 

Anne Klein : « François, quand tu parles de précipitation, la vérité, c’est que l'ordre d'arrivée des projets sur la table des fonctionnaires est important. On parle de projets éoliens depuis suffisamment longtemps. Saisissons la balle au bond. » 

On en reste là (pour le moment) sur un dossier qui suscite la controverse et des débats bien animés ! 

Autres points approuvés

- Les comptes 2019 des fabriques d’église de Commanster et Goronne.

- Les budgets 2021 des fabriques d’église de Fraiture, Regné, Ville-du-Bois, Vielsalm et Salmchâteau.

- Le cahier spécial des charges pour la vente de bois d’automne 2020. À ce sujet, François Rion se questionne sur l’intérêt de passer par un notaire : « Gouvy s’est retiré. Cette année, la vente sera faible et les commissions notariales peu élevées. Ce sont toutefois des sommes qu’on pourrait économiser ? Quel est le pourcentage de la commission ? » Il est de 3 %, selon le bourgmestre, qui précise que cela apporte « du crédit à la vente ». 

- Le renouvellement du contrat de collecte des cartons. Six passages annuels sont toujours prévus. 

- L’octroi de diverses subventions.  

- L’octroi d’un subside exceptionnel à l’ASBL « Royale jeunesse du Val d’Hébron » et à l’ASBL « Les Massotais », en application du règlement communal.

- L’engagement d’une institutrice pour 6 périodes à Goronne en raison d’une classe unique trop nombreuse (24 élèves).