Conseil communal du 19 décembre 2019 (1re partie): démission de Roland Englebert

Jacques Gennen et Jérôme Derochette

(Compte rendu déjà publié dans L'Annonce de Vielsalm)

Pour cette réunion de fin d’année, l’ordre du jour était chargé avec notamment les budgets de la Commune et du CPAS).

On va commencer ce compte rendu avec le dernier point de l’ordre du jour : la démission de Roland Englebert. 

De belles réflexions ont été émises à cette occasion. Elles ont mis à l’honneur la grandeur du mandat électif communal et celle de l’engagement politique, des activités trop souvent critiquées ces dernières années non sans raison, mais en oubliant parfois qu’elles restent le ciment de la gestion communale. 

Et puis, Roland nous a fait le plaisir de nous offrir la lecture d’une belle poésie qui nous engage à nous recentrer sur l’essentiel… La poésie est bien trop souvent absente des séances du conseil communal !

Les différentes interventions ont été ponctuées, faut-il le dire, de longs applaudissements.

Le bourgmestre Élie Deblire invite Roland Englebert à s’exprimer. 

                        

Roland rappelle ses six années passées au conseil de l’action sociale, un passage des plus intéressants dans son parcours communal, souligne-t-il, et ses 13 années au conseil communal, « le premier lieu « citoyen participatif » de notre commune », précise-t-il. 

Des années d’engagement, de quoi nourrir un homme curieux de tout, attaché à sa commune « où il fait encore bon vivre » et lui permettre, comme il le dit, de faire quelques belles rencontres et de voir quelques beaux projets sortir des cartons. !

Mais des soucis de santé, l’envie de remettre un peu d’ordre dans ses multiples activités et une mûre réflexion l’ont conduit à la démission, après avoir cédé à quelques sollicitations pour être encore candidat à 2018.

Et Roland de poursuivre : « Depuis le mois d’août ma décision était prise, une décision que mes électeurs comprendront je n’en doute pas et que je remercie pour cela. 

Le temps qui passe, celui qui s’égrène, celui qui file, celui qui fuit, c’est lui qui m’a décidé à prendre ma décision et rien d’autre.

Devenu grand-père, est apparu je dirai « sournoisement » en moi, une « ligne du temps », ma ligne du temps, celle qui vous pousse vers la sortie et qui vous montre les étapes de votre parcours. Certes, j’espère l’allonger encore un peu …pour voir pousser mes rameaux…

Cette prise de conscience soudaine, a redéfini mes priorités.

Au risque de paraître « un peu décalé » pour un dernier salut dans un conseil communal.

J’ai choisi de vous lire un texte d’Alexandra Julien qui illustre bien les raisons de mon choix. »

« J’ai mis du temps… » (Alexandra Julien)

 « j'ai mis du temps à être libre,

et à trouver un équilibre,

à comprendre que le présent suffit,

à se sentir bien dans sa vie,

 

j'ai mis du temps à accepter,

qu'il n'y avait rien à chercher,

qu'il suffisait d'ouvrir les yeux,

et de se rendre doucement heureux,

 

j'ai mis du temps à ne rien attendre,

à arrêter de me défendre,

contre mes erreurs et mes faux pas,

puisque le parfait n'existe pas,

 

j'ai mis du temps à ne pas demander,

ce qu'il me fallait aller chercher,

à trop attendre j'en oubliai,

qu'en moi se trouvaient les secrets,

 

j'ai tellement attendu de mains,

que j'attachai à mon destin,

les regards que je croyais aimer,

que je ne cherchais que pour me sauver,

 

sans doute la peur de la solitude,

faisait que je fuyais mon étude,

et par les autres j'ai appris,

qu'on ne tient en main que sa vie,

 

alors j'ai délaissé les chaînes,

et la poupée de porcelaine,

pour me maquiller de couleurs,

sans artifice pour le coeur,

 

et lentement la vie m'a appris,

qu'il n'y a rien qui soit acquis,

mais que c'est dans le plaisir de marcher,

que s'installe la sérénité. »

Et Roland Englebert de terminer en faisant l’éloge de sa remplaçante, Anne Klein, « une citoyenne active et participative passionnée par les questions environnementales » et en s’adressant une dernière fois à ses collègues : « A  vous toutes et à vous tous chers collègues, je tiens personnellement à vous remercier pour votre engagement dans la défense de notre commune, soyez tolérant et loyal envers nos concitoyens. 

Restez proche d’eux  et de leurs préoccupations. Soyez solidaire à l’approche des profondes mutations qui s’annoncent… Qu’elles soient politiques,  environnementales ou financières... 

Je vous quitte seulement des yeux, car je resterai un Rinchinchin attentif à la vie salmienne.

Je tiens à remercier également, mon épouse et mes enfants pour m’avoir laissé courir sur cette belle commune de long en large pendant 19 ans.

À vous tous ici présents, je  vous souhaite le meilleur dans vos vies respectives et déjà une excellente année 2020. »

Le bourgmestre Élie Deblire, non sans émotion : « Tu as toujours été, Roland, un homme engagé tout en gardant ta famille au centre de tes préoccupations et je comprends ton souci d’assumer ton rôle de grand-père.

Je te remercie pour la franchise et la volonté de toujours aller au fond des choses lors de nos réunions de groupe.

Les amis socialistes présents autour de la table pourront le confirmer : Rencheux n’était pas un village facile pour te présenter la première fois. Par la suite, tu as été un président et un trésorier attentif pour le Cdh salmien.

Pour être mandataire politique, il faut d’abord aimer les gens et être tolérant, ce que les électeurs ont découvert chez toi au fur et à mesure des élections. Tu as eu 391 voix en 2000 et tu as presque doublé ton score aux dernières élections !

Merci pour ce que tu as apporté à notre groupe et la population dans le cadre de tes différents mandats ! »

Stéphanie Heyden prend à son tour la parole au nom des conseillers du groupe Comm’Vous : « Merci pour ton investissement au travers de tes mandats, dans différentes associations ou encore chez les pompiers.

Mais surtout, je tenais à t’adresser ces quelques mots à titre personnel et au nom du groupe « Comm’Vous » parce que tu es quelqu’un de bien. 

J’ai envie de dire qu’on est presque une famille autour de cette table. Certes, on n’est pas toujours d’accord sur tout, mais on sait s’apprécier et faire fi de la politique en dehors du conseil communal. En tous les cas avec une personne comme toi, ça coule de source. 

Tu as énormément de qualités. L’humour fait partie de ta vie, de la mienne aussi, c’est sans doute pour ça qu’on s’apprécie. Tu apprécies également le théâtre et on sait à quel point la troupe de Rencheux te doit beaucoup !

Et puis nul n’ignore que nos familles sont fort proches. Ça aide à s’apprécier !

J’ai pas mal de souvenirs qui me reviennent à l’esprit lorsque j’écris ces quelques mots. Je ne vais pas tous les rappeler. Nous avons eu notamment quelques échanges de regards à plusieurs reprises, à la limite du fou rire. 

Mais tu pouvais aussi parfois pousser quelques coups de gueule. Ouh là, pas content Roland !

Et puis récemment il y a eu la remise du cadeau à Jean Briol après les élections d’octobre 2018 lorsqu’on s’est retrouvé dans un resto bien sympa de la Commune en même temps que votre souper des pompiers.

On ne se quitte pas vraiment car tu resteras, je l’espère, impliqué dans l’ASBL Les Hautes Ardennes et dans la vie associative salmienne sans aucun doute. »

François Rion, au nom du groupe Écolo fait d’abord fait référence, avec le sourire aux mots de Stéphanie Heyden : « Presque une famille autour de cette table, oui, si on veut… C’est vrai que même après toute une série de désaccords, on est tous et toutes suffisamment malins et humains pour passer au-dessus. »

Le conseiller écolo poursuit avec humour : « Quand j’ai appris que c’était toi, j’ai été très déçu ! Je croyais que c’était le bourgmestre… »

Et de conclure : « Le poids de l’action et de la motivation nous tombera dessus un jour ou l’autre. On te remercie pour ce que tu as apporté à la Commune et on te souhaite le meilleur avec ta famille et tes amis ! »

La suite, ce sera pour la semaine prochaine si on ne sort pas du réveillon et du marché de Noël avec la tête dans le cul, si vous voulez bien nous pardonner cette expression…