Conseil communal du 27 avril 2020 : une séance au coeur de la crise sanitaire: état de la situation et des mesures prises !

Jérôme Derochette et Jacques Gennen

(Attention: des informations et des données contenues dans ce compte rendu sont celles du jour de la séance et ont bien entendu évolué - dans le bon sens - depuis lors!

Ce compte rendu a été publié dans la semaine qui a suivi la séance dans notre hebdomadaire L'Annonce de Vielsalm.)

On a eu droit à une première : une séance du conseil communal en visioconférence sans prise de décision, présentée comme « informelle » par le bourgmestre mais avec un ordre du jour bien fourni envoyé par ce dernier !

(Anne Wanet, François Rion, le bourgmestre, Stéphanie Heyden et - c'est cela aussi le télétravail - Aline Lebrun et sa jolie petite curieuse)

Des membres du conseil souhaitaient cette rencontre et le bourgmestre lui-même estimait important de faire le point sur la crise sanitaire sans précédent à laquelle nous faisons face. 

Signalons déjà qu’une séance formelle du conseil communal aura lieu le 18 mai dans un lieu à déterminer et moyennant les mesures de précaution nécessaires.

Information importante : Le Réseau Solidarité Vielsalm a un nouveau numéro de téléphone : le 080 29 28 27 et l’adresse mail solidarite@vielsalm.be reste active pour toute demande ou proposition de services liées à la crise que nous traversons.

Nombreux cas de Covid-19 à Vielsalm : pourquoi ?

Chacun sait que la commune de Vielsalm paie un lourd tribut à la crise du Covid-19. L’heure est aux explications…

Le bourgmestre Élie Deblire : « L’explication me semble assez simple. Énormément de tests ont été réalisés dans notre commune car nous comptons trois homes.

81 des 96 cas que nous comptons actuellement sont liés à des résidents ou à des membres du personnel. Le fait que d’autres communes, comme Trois-Ponts, comptent très peu de cas s’explique sans doute par le peu de personnes testées. C’est en tout cas une explication qui est partagée par plusieurs médecins généralistes. »

Stéphanie Heyden intervient : « Nous en sommes à 7 semaines de crise et je regrette que cette réunion ait seulement lieu maintenant. J’ai d’ailleurs l’impression d’avoir un peu pressé les choses en envoyant à plusieurs reprises des courriels, comme d’autres mandataires très certainement. On aurait pu, en tant que conseillers, avoir des informations plus tôt. »

Le bourgmestre : « J’espère que tout le monde est capable de prendre de la hauteur et d’avoir de la dignité dans le contexte que nous vivons. La priorité, c’était de s’occuper vraiment des problèmes sur le terrain, en tout cas des situations difficiles dans nos homes et de communiquer correctement vers toute la population. »

Jacques Gennen : « J’ai eu des contacts réguliers avec la directrice de notre MRS et j’en ai également avec le directeur de l’ASBL Les Hautes Ardennes.

Les administrateurs des différentes ASBL créées dans le giron de l’ASBL Les Hautes Ardennes ont d’ailleurs reçu une note qui fait bien le point dans les différents services. On sent que la situation s’améliore partout malgré les difficultés.

Dans notre MRS, la situation a été gérée au mieux pour limiter les conséquences de la pandémie. Je veux souligner l’effort fait par la population, les bénévoles, la directrice Julie Cornil et le personnel. Et je salue l’investissement du bourgmestre dans ces institutions. »

Personnel administratif et ouvrier de la Commune : la sécurité avant tout ! 

Le bourgmestre développe ce point : « Les choses ont été le plus rapidement possible prises en main. Nous avons permis aux membres du personnel administratif de faire du télétravail et de faire un choix à ce niveau-là que nous avons respecté. Il n’y a pas eu de difficultés particulières.

Nous avons fonctionné sur rendez-vous et je n’ai pas enregistré de plaintes particulières de la population. Notre personnel a donc bien géré les besoins.

En ce qui concerne les ouvriers, nous les avons rencontrés trois fois pour percevoir leur ressenti et il y a aussi eu une visite avec le conseiller en prévention pour rappeler les règles. 

Nous avons pris la décision de mettre un seul homme par véhicule. Nous avons veillé au bien-être de tout notre personnel. Nous n’avons d’ailleurs pas eu de retours négatifs des syndicats. 

Pour la tournée des PMC, toutes les précautions ont également été prises. Les ouvriers étaient contents d’avoir assuré ce service car une partie de la population les a remerciés. Je peux dire qu’il y avait une certaine fierté de la part de nos hommes, une fierté partagée car nos ouvriers ont assumé leurs rôles respectifs à la grande satisfaction de la population salmienne. »

La Directrice générale, Anne-Catherine Paquay, complète : « Le ressenti et l’angoisse sont différents selon les uns et les autres et il faut les prendre en considération.

Je pense que l’ambiance est restée bonne. C’est vrai qu’on a eu quelques difficultés à mettre au point le télétravail, mais on a fait au mieux et je pense que le travail a été bien fait. Je ne crois pas que la population ait eu à souffrir de cette manière de fonctionner. » 

Stéphanie Heyden : « Peut-on imaginer que le télétravail se poursuivre dans les prochaines semaines voire au-delà de la crise pour certains agents ? »

Élie Deblire : « Depuis le début de cette crise, j’ai essayé d’être un bon soldat et de respecter les consignes du Conseil National de Sécurité. Pour le moment, le télétravail est préconisé donc il faut tout faire pour le maintenir.

Par la suite, on pourra le permettre sous certaines conditions, d’autant que dans certaines situations et matières, cela peut améliorer la productivité des personnes.

Impossible évidemment de l’imaginer pour certains services, comme le service population, par exemple. Ça ne deviendra pas la règle, mais la réflexion sera sur la table du collège dès la fin de cette crise sanitaire. »

François Rion : « C’est en tout cas une bonne chose que les ouvriers soient restés présents. C’est bien de montrer que les services publics ne sont pas totalement à l’arrêt comme si on était en état de siège. 

J’en profite pour vous demander de nous tenir au courant de la date de relance et de reprise des dossiers urbanistiques. On compte sur vous ! »

Le point sur la situation et l’action du CPAS !

Aline Lebrun, en sa qualité de présidente, prend la parole : « Le bureau permanent du CPAS a géré les demandes et les urgences, en vertu des dispositions de l’arrêté royal du  24 mars 2020.

Une tournante a été organisée chaque semaine au sein de nos services afin d’assurer la continuité du travail tout en respectant les mesures de distanciation sociale préconisées. Le reste du personnel était placé en télétravail.

Le service social gère principalement les demandes par mail et par téléphone. Les permanences sociales ont néanmoins été maintenues les lundis, mercredis et vendredis matins, au sein des bureaux de la Maison de l’Emploi, uniquement sur rendez-vous.

Les règles de confinement ont aussi été suivies au CPAS et les consignes de sécurité ont été bien affichées. Les informations sont régulièrement mises à jour. Il faut noter que nos permanences sont de plus en plus désertes. 

De son côté, la crèche est restée ouverte et fréquentée par trois ou quatre enfants en moyenne sur chaque étage. Il s’agissait d’enfants dont les parents devaient  être impérativement au travail.

Nous avons organisé une tournante en fonction du nombre d’enfants prévus. La structure était fermée l’après-midi quand il n’y avait pas d’enfants. On ne connaît pas encore le nombre d’enfants qui vont revenir la semaine prochaine, mais ça commence tout doucement à reprendre. 

En ce qui concerne les agents "articles 60", certains sont actuellement en chômage temporaire. D’autres personnes (qui travaillent dans les institutions d’accueil, notamment à Bêche ou à Fedasil) sont toujours au travail.

Bien sûr, aucun nouvel engagement en vertu de l’article 60 n’a pu avoir lieu durant ce confinement. Je précise également que l’école de devoirs, l’Espace Public Numérique et le service extrascolaire de la crèche sont fermés. De même, tous nos projets et nos réunions sont suspendus. »

Jacques Gennen intervient : « Je pense particulièrement au service social. Avez-vous constaté une augmentation des demandes et avez-vous pu y faire face ? »

Aline Lebrun précise qu’elle répondra à cette question plus tard dans son intervention et reprend la main : « La séance mensuelle du Conseil de l’Action Sociale mensuel a été remplacée par une séance du bureau permanent en date du 09/04 via visioconférence. Seuls les points urgents ont été débattus, en tenant compte des remarques de l’ensemble des conseillers, l’ordre du jour ayant été envoyé préalablement. 

Les décisions prises doivent être validées d’ici trois mois par l’ensemble de notre conseil. Un résumé des décisions  a été transmis par e-mail à tous nos conseillers. Ainsi, on ne perdra donc pas trop de temps quand on devra les valider. »

La présidente du CPAS détaille ensuite les différentes actions menées : « Dès le 16 mars, j’ai demandé qu’un contact soit gardé avec nos bénéficiaires. Je l’ai d’ailleurs rappelé dans un e-mail le 3 avril. Vous savez qu’on a une population qui peut être très fragilisée et donc, maintenir le contact est essentiel et il a fallu faire du social autrement. 

En ce qui concerne nos logements, une éducatrice prend contact une fois par semaine pour gérer les éventuels soucis. De manière générale, les contacts sont bons et il n’y a rien de catastrophique à dire. 

Au niveau de nos ILA (initiative locale d’accueil pour les demandeurs d’asile), l’argent de poche est distribué une fois par semaine au sein des structures.. Les visites de notre assistant social sont maintenues  mais limitées. Des affiches en plusieurs langues ont été placées afin d’expliquer les mesures de confinement. Notre assistant social s’assure du respect des règles et du maintien d’une ambiance sereine. 

Notre service pour le troisième âge passe actuellement un appel à toutes les personnes de plus de 70 ans. Les retours sont très positifs, on distribue des colis alimentaires. Cela a permis de toucher des personnes qui n’ont jamais fait appel à nos services. Sa responsable, Dominique Gennen a également vu sa présence renforcée à la MRS. 

Enfin, au niveau du service social général, comme déjà mentionné, il a été demandé aux assistantes sociales de garder le contact principalement avec les personnes plus fragilisées. Des colis alimentaires sont souvent distribués. » 

Qu’en est-il du chômage temporaire et des demandes d’intégration sociale ? La présidente répond : « Les demandes par rapport au chômage temporaire commencent à arriver, mais nous n’en avons pas reçu autant que nous le pensions. 

Il y a par contre une explosion du nombre de demandes d’intégration sociale. Nous avons actuellement 88 dossiers en tout avec de nouvelles demandes en cours, cela n’était jamais arrivé. On n’avait jamais dépassé la barre des 80. 

Certaines personnes viennent de loin. Les assistantes sociales ont donc beaucoup de travail, il faut y être attentif.  On craint bien sûr l’arrivée du déconfinement. Il faudra peut-être renforcer notre service social et laisser de côté quelques projets "secondaires". »

Aline Lebrun conclut en rappelant que chaque membre du personnel possède déjà un ou deux masques et que de nouvelles commandes ont été passées. 

Jacques Gennen se dit satisfait des initiatives prises par le CPAS tout en souhaitant qu’une communication émanant directement du CPAS soit adressée à toute la population pour montrer la disponibilité des services.

Le bourgmestre réagit : « Il ne faut pas hésiter à provoquer des demandes d’intervention. Les services du CPAS ont quand même déjà été rappelés via les toutes-boîtes.  Il faut pouvoir dire aux personnes dans le besoin qu’elles ne doivent pas rester dans leur coin. »

Jacques Gennen : « Nous sommes parfaitement d’accord là-dessus tous les trois. »

Stéphanie Heyden: « Est-ce que vos contacts se sont encore davantage développés avec les familles que vous suivez ? »

Aline Lebrun le confirme : « L’assistante sociale en charge de la plateforme de prévention et de lutte contre la pauvreté infantile est en contact avec les familles suivies. Nous pouvons compter également sur la disponibilité de l’AMO. » 

François Rion : « Je rejoins les propos de Jacques Gennen prolongés par l’intervention du bourgmestre quant au fait de provoquer la demande. 

Chez les personnes très âgées, il me semble qu’il y a des actions à mener. D’autant que le vieillissement à la maison redore un peu son blason puisque ça leur sauve la vie, pratiquement. 

On se rend compte que certaines de ces personnes n’osent pas forcément faire la démarche. Des coups de téléphone, c’est bien, mais un courrier avant, ce serait encore mieux. Il ne faut pas tarder, ce sont des situations difficiles. »

Aline Lebrun est bien d’accord avec cette remarque et va voir comment envisager les choses.

Réouverture du parc à conteneurs, le Recypark : les Salmiens raisonnables !

Le bourgmestre: « Nous avons sollicité une présence policière lors de la réouverture pour assurer la sécurité routière. Nos inspecteurs de Police avaient organisé une déviation par l’arrière des immeubles « Choffray » pour assurer davantage de sécurité. Une excellente idée qui a été renforcée par nos services communaux qui ont placé les panneaux nécessaires.  Il y a eu 60 voitures le premier jour, 70 le deuxième. 

Les Salmiens ont bien suivi le mot d’ordre qui consistait à ne pas se précipiter. Dans l’ensemble, tout s’est bien passé, comme ailleurs en Province de Luxembourg. » 

Faible affluence dans les garderies des écoles communales

Marc Jeusette, échevin de l’Enseignement, rappelle qu’une garderie a été mise en place et précise : « Les deux premiers jours, toutes les écoles étaient ouvertes avec tout le personnel en place. 

Très vite, on s’est aperçu qu’il y avait très peu d’élèves puisque nous en comptions 3 pour l’ensemble des implantations. On a donc organisé une garderie sur un seul site, à Rencheux, car les parents qui en avaient besoin s’y trouvaient. 

Par la suite, on a contacté les parents de trois manières différentes (via le site, la page Facebook et le téléphone) et on a fonctionné sous forme d’inscriptions. »

L’échevin confirme donc que globalement, la fréquentation de la garderie a été relativement faible malgré qu’elle ait été ouverte aux autres réseaux d’enseignement.

Les décisions d’aide et de soutien prises dans le cadre de la crise sanitaire

Le premier échevin Thibault Willem expose les mesures : « Les premières commandes passées concernaient, dans un premier temps, le gel, l’essuie-tout et le matériel nécessaire dans le cadre de cette crise. 

Dans un second temps, on a commandé des masques FFP2. Nous avons eu quelques offres avec des prix et des délais relativement importants. Nous avons choisi de faire l’acquisition de 1000 masques pour avoir un stock tampon et pouvoir répondre aux demandes du personnel médical et paramédical. Il y a également eu l’achat de plexiglas pour protéger le personnel en contact avec les citoyens. »

Pour aider les personnes et ménages en situation financière délicate, les autorités communales ont aussi pris plusieurs décisions que détaille Thibault Willem : « Les redevables des taxes immondices et égouts disposeront d’un délai supplémentaire, jusqu’en octobre et de la possibilité de faire une demande d’étalement de paiement. Cela concerne tous les citoyens. 

Toujours au sujet des taxes immondices et égouts, mais cette fois uniquement à destination des indépendants, des commerçants, des gîtes et de l’Horeca, nous proposons une réduction de 3/12 (25 %). Une demande doit être introduite et doit être motivée. Nous allons très prochainement communiquer à son sujet. Enfin, la taxe sur les panneaux publicitaires est annulée purement et simplement pour cette année. »

François Rion : « Vous n’avez pas encore de chiffres sur le manque de recettes communales liées aux taxes, je suppose ? »

Thibault Willem : « En ce qui concerne la taxe sur les panneaux publicitaires, cela représente environ 4.800 euros. Nous n’avons pas encore d’estimations pour le reste. La plus grosse perte sera liée à la taxe sur les séjours qui ne sera pas perçue puisque les établissements n’ont pas reçu de vacanciers. » 

Un résumé de la communication du collège salmien 

L’échevine Anne-Catherine Masson rappelle qu’une communication régulière a été opérée via la page officielle de la commune sur la Facebook.

Elle met également en exergue la publication de trois toutes-boîtes, espacés de 15 jours, qui servaient à rappeler les informations importantes et à relayer les appels aux dons ou aux bénévoles. 

Stéphanie Heyden rappelle que, si dans prochains jours un autre communiqué doit être distribué sans passer par la Poste ou une entreprise privée, on peut faire preuve de solidarité au sein du conseil communal comme on vient de le faire avec le dernier toutes-boîtes.

Elle poursuit : « Concernant les masques, on a bien vu l’appel aux dons. Où en est-on au niveau des demandes ? »

Le bourgmestre : « Nous avons énormément de demandes et environ 3000 masques à fournir (Ndlr : plus de 4000 à l’heure actuelle). On veut concentrer toutes les demandes au même endroit pour éviter les doublons. On aimerait donc que la distribution passe par notre réseau. 

Dites-le aux bénévoles que vous connaissez, nous nous chargerons d’aller les chercher. C’est le mot d’ordre : que les bénévoles qui fabriquent des masques le disent au réseau solidarité, nous allons les chercher, nous les centralisons à la commune et nous les redistribuons.

J’ajoute encore que Philippe Marc a souhaité être déchargé de sa mission de coordination du Réseau Solidarité Vielsalm pour souffler un peu car, depuis des semaines, il n’avait plus une minute à lui. C’est donc au 080 29 28 27 (numéro général de la Commune) qu’il faut s’adresser pour proposer ses services ou pour demander des masques par exemple. » 

Stéphanie Heyden : « Je voulais juste préciser que tout le monde n’a pas attendu le réseau solidarité pour confectionner des masques. Il y a eu de nombreuses initiatives dans tous les sens venant de groupes solidaires, de particuliers, des Clinicoeurs. Il est bien entendu que nous avons contacté le réseau solidarité dès sa mise en place. » 

Le bourgmestre : « Je ne peux que me réjouir de ces initiatives. Elles contribueront toutes à réduire les effets négatifs de ce virus ! »

La situation difficile dans les homes

Élie Deblire : « Dans les homes, la situation est difficile. À Bêche, au Clos des Aubépines, le virus est rentré très tôt et le nombre de cas a été tout de suite élevé : 20 résidents positifs sur 27.

Au Foyer La Hesse, on a dénombré 5 cas positifs. Le virus est problablement et notamment rentré, dans un cas comme dans l’autre, via des membres du personnel et peut-être aussi par des membres de la famille. A leur insu évidemment !

À la MRS La Bouvière, des mesures de confinement très strictes ont été adoptées, mais il a fallu jouer des coudes, notamment au niveau de la Province et de l’AVIQ, pour obtenir des tests rapidement. Il y a eu une désorganisation au niveau du gouvernement wallon. Nos kits ont même été livrés dans un home liégeois.

Tous les membres du personnel et les résidents ont été testés. À ce jour, il y a 32 cas confirmés positifs parmi les résidents et 24 cas dans le personnel.

Par ailleurs, depuis le 17 mars, on compte 28 décès à la maison de repos dont on ne peut dire s’ils sont tous décédés à cause duCovid-19 plus 1 décès d’une personne qui l’a quittée quelques jours avant. Il faut aussi noter que deux familles ont retiré leur parent. 

Le virus est entré avant le confinement. Certains membres du personnel ont été testés positifs par des généralistes. Mais ce sont évidemment des personnes qui ne le savaient pas ! 

Heureusement que le réseau solidarité a bien fonctionné : ça nous a permis d’avoir un stock tampon de masques, de blouses, de charlottes, de gel, etc. J’ai essentiellement dirigé ces dons vers l’ABL Les Hautes Ardennes en rappelant aux autorités de Vivalia de prendre leurs responsabilités. 

À un moment donné, on s’est rendu compte que beaucoup de membres du personnel tombaient malades, d’où notre appel aux volontaires. 12 personnes qualifiées se sont présentées ; des infirmières et des aides-soignantes.7 ont été affectées à la MRS et 5 à Bêche, au Clos des Aubépines. Elles ont reçu un contrat et elles ont été payées alors qu’elles s’étaient présentées comme volontaires. C’était correct de le faire. » 

Aujourd’hui, 27 avril, la situation est stable

C’est ce que précise le bourgmestre qui ajoute : « Je pense qu’elle va le rester. Se pose maintenant la question des visites. Dans les prochains jours, elles vont être organisées.

Évidemment, on n’autorise pas les visites pour les résidents qui sont positifs. Bien entendu, certaines familles ne souhaitent pas venir voir leur parent, même quand il est négatif, pour éviter tout risque.

On a aussi mis en route une page Facebook avec la collaboration de l’EPN, l’Espace Public Numérique et son animateur Michel Blanchy. On a également  aux parents d’amener des albums, etc. » 

Et l'action de Vivalia?

Anne Klein : « Vivalia est-elle satisfaite de son approche et, en cas de seconde vague, que compte-t-elle faire ? Il y a sans doute encore moyen de faire mieux. » 

Élie Deblire : « Le facteur « pas de chance » doit quand même être mis en avant, ici comme ailleurs.

Dès qu’on a procédé au confinement, toutes les mesures ont été prises et tout le matériel est arrivé en quantité et en suffisance, mais bon, voilà, le virus était à l’intérieur de la maison. On a maintenant l’expertise de cette crise-ci et si seconde vague il y a, nous sommes prêts. 

Je peux en tout cas vous dire que la directrice de la MRS, Julie Cornil, a été confrontée à des situations et des décisions extrêmement difficiles notamment quand une famille voulait rendre visite à une personne en fin de vie.

Elle a dû faire preuve de beaucoup d’humanité à certains moments. Le docteur Parada, médecin coordinateur de la MRS a été d’un grand secours ! Je me permets aussi d’ajouter le rôle joué au quotidien par tous les membres du personnel de nos homes. Abnégation est le maître mot. » 

Jacques Gennen rappelle les contacts qu’il a eus avec les institutions et ajoute : « Je ne me suis pas autant impliqué que vous, Monsieur le bourgmestre, dans la gestion de ces institutions car vous étiez en première ligne en tant que bourgmestre et administrateur de Vivalia.

 Je pense que tant à l’ASBL Les Hautes Ardennes qu’à la MRS, le personnel a fait  un boulot extraordinaire, quand on voit ce qui a été fait, dans des conditions éprouvantes et avec des instructions parfois contradictoires selon le niveau de pouvoir dont elles provenaient. 

Anne Klein a raison : il convient de rester prudent vis-à-vis de la seconde vague. 

Par ailleurs, je voudrais quand même vous dire ma déception quand j’ai lu, dans la presse, que Vivalia elle-même lançait un appel aux dons en vue de financer de nouveaux respirateurs et des masques pour ses différents sites hospitaliers. Cela m’interpelle.

C’est une intercommunale publique qui dispose de moyens considérables et voilà qu’elle fait appel à des dons.

Elle prend en réalité la place d’institutions privées qui ne sont pas suffisamment subsidiées comme Les Hautes Ardennes, les Elfes, le Point d’eau ou l’institution La Petite Plante, où se trouve ma fille Sabine.

Des institutions privées qui auront sans doute des difficultés à boucler leur budget et qui devront faire encore plus d’appels aux dons. Vivalia ne pouvait pas se permettre un tel appel car des appels aux dons doivent être réservés prioritairement à de telles institutions ! »

Élie Deblire : « Je veux simplement dire, puisque vous avez rappelé que j’étais administrateur de Vivalia, que je n’y suis pour rien : cette décision n’a pas été prise par le conseil d’administration et je n’ai reçu aucun rapport à ce sujet. 

J’ai découvert cet appel comme tout un chacun, comme un citoyen. Je vous invite donc à écrire à la présidente. » 

Jacques Gennen : « Ma critique n’était pas formulée à votre égard, je ne voulais évidemment pas vous incriminer. Je ne voulais pas non plus prendre d’initiative personnelle auprès de Vivalia sans connaître votre opinion, mais maintenant que cela est fait, je ne manquerai pas de lui écrire. » 

Élie Deblire : « Je veux évidemment rappeler que les maisons de repos ont été les grandes oubliées de cette crise, mais j’ai vraiment le sentiment que les choses rentrent dans l’ordre. Il faut toutefois rappeler le lourd tribut que nous avons payé ! »

Jacques Gennen : « Bien d’accord avec vous et je sais toutes les initiatives que vous avez prises avec raison au niveau local. 

Ce que je veux aussi souligner aussi, c’est que, globalement, Vivalia a été à la hauteur, au niveau de ses maisons de repos et de ses hôpitaux. Le fait d’avoir eu une intercommunale unique dans notre province a été quelque chose de très positif : c’est important de le souligner aussi. »

François Rion : « On a quand même eu l’impression que la MRS La Bouvière n’existait pas pour Vivalia. Il manquait un sens de la présence. 

Jacques Gennen a fait une remarque très intéressante et utile et s’il se charge d’écrire à la présidente, nous le rejoignons totalement. Moi, ce qui me dérangeait, c’est que Vivalia demandait des interventions privées pour un service public. C’est à l’État de subvenir aux besoins de la santé. 

Si c’étaient les citoyens qui donnaient quelques euros, à la limite, je n’y verrais pas de problème, mais on risquerait tout aussi bien d’avoir le président de groupes comme Alibaba qui investit. On ne peut pas demander des dons financiers à des privés car ça risque de devenir toxique. »

Quelques chiffres au sujet des interventions policières

Le bourgmestre détaille le nombre de procès-verbaux dressés au niveau de la zone de police pour des infractions aux mesures de confinement.

Pour notre commune, 76 PV pour déplacements non essentiels et 21 pour rassemblements de personnes. Aucun PV n’a été dressé pour la non-fermeture d’établissements et pour des distanciations sociales non respectées.

Il s’agit d’une moyenne considérée comme normale par le bourgmestre qui en profite pour comparer nos chiffres avec ceux de communes proches.

Le retour sur les bancs de l’école !

Marc Jeusette expose le plan de déconfinement dans les écoles : « On a étudié précisément la circulaire ministérielle.

Dans un premier temps, il y aura une ouverture aux élèves de 6e primaire deux jours par semaine à partir du 18 mai et, par la suite, si tout se passe bien, le 25 mai, aux élèves des premières et deuxièmes à raison d’un jour par semaine et aussi aux élèves en difficultés scolaires.  

La directrice de nos écoles communales a déjà travaillé sur ce sujet qui reste délicat. Des conditions sanitaires devront être respectées notamment le port du masque en 6e, au maximum 10 élèves par classe, l’annulation des repas chauds, des repas pris en classe, un espace délimité pour chaque élève, etc. »

L’échevin de l’Enseignement poursuit : « Nous allons tout faire pour mettre en place ces mesures même si ça sera compliqué. Il est évident qu’il n’y a aucune certitude quant à cette reprise. Il est possible qu’elle soit postposée ou annulée. Nous devons rester attentifs aux communications du Conseil National de Sécurité et aux circulaires de la Fédération Wallonie-Bruxelles. 

Nous avons également listé les élèves en difficulté et nous avons déjà reçu quelques appels de parents qui ne veulent pas remettre leur enfant à l’école. 

Nous allons communiquer au mieux, expliquer ce que nous mettons en œuvre et rassurer. Les parents resteront souverains dans leurs décisions et elles seront respectées. Dans notre organisation, nous ne devons pas oublier notre obligation d’accueil de tous les enfants. Cette donnée devra être intégrée dans notre capacité à pouvoir ouvrir nos écoles aux classes citées. Il se pourrait que nous nous retrouvions devant une impossibilité de pouvoir respecter les règles de distanciation. Dans ce cas de figure, nous n’aurons pas le choix !  »

Stéphanie Heyden se préoccupe des cas de pauvreté infantile et de la nécessité d’avoir des contacts avec les familles : « Mais je sais que la direction a eu beaucoup de communication vers les parents. J’imagine qu’ils seront rassurés quant aux dispositions prises dans nos écoles. À un moment donné, il faudra bien rentrer à l’école, d’autant que le virus touche très peu les jeunes d’après certaines informations… Mais la prudence est de mise, effectivement ! » 

François Rion : « Si des distanciations devaient être prises par rapport aux recommandations, essayons de le faire en harmonie avec les autres réseaux. »

Marc Jeusette confirme qu’on y veillera. 

Un chèque-cadeau pour soutenir le commerce local !

Thibault Willem : « Une réflexion a eu lieu au niveau de l’ADL, l’Agence de Développement Local. On sait que de nombreux commerces et le secteur Horeca sont durement impactés et ont besoin du soutien de la population salmienne.

On remarque aussi un changement de comportement chez certaines personnes, notamment du fait du contact coupé avec le Luxembourg, et on aimerait évidemment que ce retour vers le commerce local dure. 

Nous réfléchissons à la possibilité d’un chèque-cadeau à dépenser dans les commerces et l’Horeca de notre commune, pourquoi pas aussi dans le secteur du divertissement. 

On proposerait dans un premier temps un chèque de 20 euros par ménage, ce qui représenterait une dépense de 68.000 euros. On pense aussi utiliser, l’an prochain, la compensation octroyée pour la fréquentation au parc à conteneurs en la convertissant en chèque-commerce. 

45.000 euros seraient ainsi injectés de façon annuelle. L’ADL a pris contact avec d’autres communes où cela existe déjà. Bien sûr, chaque commerçant sera libre d’adhérer ou non et dans un premier temps et c’est l’ADL qui gérera la comptabilité. » 

Anne Klein : « Au-delà de cette initiative, il serait intéressant de réfléchir à un grand plan de soutien de nos commerces car c’est une initiative, mais il peut y en avoir bien d’autres. 

Ne ferait-on pas jouer l’intelligence collective en créant une commission, à laquelle l’ADL serait intégrée ? Ce serait peut-être aussi l’occasion de réactiver notre monnaie locale, le sous-rire, même si je sais que tous nos commerçants n’y adhèrent pas. Ce serait bien d’y réfléchir. »

Le bourgmestre : « Aucun problème avec cette idée d’une sorte de task force sur la question.

 Sur le principe du sous-rire, par contre, je cale tout de suite car, depuis deux ans, ça ne prend pas. On a beau en parler, le relancer ; ça ne fonctionne pas, il n’y a pas d’adhésion salmienne. 

Le chèque-cadeau que nous proposons ne devrait pas être utilisable dans les grandes surfaces qui elles, pour l’instant, ne semblent pas être impactées par cette crise.  On espère qu’il y aura un effet multiplicateur, que les personnes prendront le pli de retourner dans les commerces en question et d’y dépenser plus que la valeur du chèque reçu.

N’allons pas trop vite, mais pensons effectivement à une campagne de soutien de notre commerce local. Une proposition devrait être faite au conseil d’administration de l’ADL, l’Agence de Développement Local dès que les conditions le permettront. L’idée est que l’ADL porte ce projet en partenariat avec la Commune, c’est évident. »  

François Rion : « Sur le principe du chèque-cadeau, évidemment, nous ne pouvons qu’être d’accord. Mais je ne suis pas d’accord sur votre analyse au sujet du sous-rire. Nous n’en avons pas fait assez.

Certaines communes donnent les primes de fin d’année en sous-rire. Nous n’avons jamais rien fait de tel. Je ne suis pas du tout d’accord quand vous essayez de faire croire que notre commune fait tout pour défendre notre monnaie locale. » 

Élie Deblire : « Moi, je vous dis que tous les commerçants ont été vus, qu’on a souvent insisté et que ça n’a pas fonctionné. Ce n’est pas la priorité. » 

François Rion poursuit : « Au sujet du commerce local, ne soyons pas nombrilistes. Quand on parle de commerce local, j’aime autant qu’un Salmien aille acheter quelque chose à Lierneux ou Malmedy qu’au Luxembourg. » 

Stéphanie Heyden (qui rebondit sur l’intervention d’Anne Klein) : « N’inventons pas des commissions alors qu’il y a un conseil d’administration au niveau de l’ADL.

Au niveau de ces chèques, je suis tout à fait d’accord, mais certains foyers sont tout de même peu impactés par rapport à leurs revenus donc j’imagine qu’un ménage pourra offrir ce chèque à un autre ménage puisque nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne. »

Jacques Gennen : « C’est une bonne idée de vouloir aider les commerces locaux et je comprends la remarque de Stéphanie à propos du rôle du conseil d’administration de l’ADL. 

Mais l’idée d’avoir un groupe de réflexion, qui intégrerait le conseil d’administration de l’ADL et des membres du conseil communal qui le souhaitent, pour réfléchir sur la problématique du commerce local et des différentes aides qui pourraient lui être apportées, je trouve que ça vaut la peine d’y réfléchir. »

Le bourgmestre : « Je soutiens cette idée. C’est Madame Heyden qui a demandé de ne pas multiplier les commissions. »

Stéphanie Heyden : « Je voulais simplement signaler qu’il y a un conseil d’administration avec des membres qui attendent d’être réunis. Consultez aussi ces membres. J’en fais partie et je n’ai pas encore eu d’informations à ce sujet. » 

Élie Deblire : « Eh bien voilà, vous en avez la primeur ! »

François Rion : « Exhumez aussi l’enquête réalisée il y a quelques années sur le commerce salmien dont on n’a rien fait à l’époque. C’est une excellente base pour redémarrer une commission si vous trouvez ça indispensable. » 

Achat de l’ancienne cité administrative des Finances

Le bourgmestre confirme le feu vert donné par le Gouvernement wallon à l’expropriation et précise : «  Encore faut-il que la Régie des Bâtiments et le Comité d’Acquisition d’Immeubles fassent le nécessaire pour la signature des actes. J’ai eu des contacts avec leurs responsables.

Les choses devraient bien avancer et, pour la suite, on verra bien. »

Un non clair au déploiement de la 5G !

Élie Deblire : « J’ai eu quelques difficultés à répondre à tous les e-mails et je vous ai finalement envoyé le courrier adressé par notre collège à Proximus où l’on rappelle nos besoins ruraux, notre souhait de s’entendre entre partenaires pour développer le réseau et où on rappelle le principe de précaution. 

On leur demande donc de retirer le système 5G de notre commune en entendant des arguments plus scientifiques.

Pour avoir un avis neutre, objectif et non lié à Proximus, je crois qu’il faudrait un débat au niveau de la Province et que l’on puisse entendre des experts de renom nous parler des risques et dresser la colonne des avantages et des inconvénients. » 

François Rion : « On peut entendre encore des experts, mais à notre avis on en sait assez. Il faut tenir la route, continuer à refuser, surtout face aux Flamands qui sont plutôt demandeurs. La position du collège est la bonne et il faut tenir bon. »

Anne Klein : « Je soutiens l’idée d’un débat à l’échelle de la Province car je ne suis pas sûre que les gens se soient fait une idée de la chose uniquement à travers les informations qui passent sur les réseaux sociaux. 

Si on pouvait organiser un vrai débat, au niveau de notre province, avec des pros, des antis et des neutres qui puissent alimenter la discussion, ce serait vraiment une bonne idée. »

Le bourgmestre : « D’autres communes de la Province sont sans doute intéressées, mais pour l’instant tout le monde est dans l’urgence sanitaire. »

Anne Klein réplique: « Mais c’est aussi sanitaire ! » 

Le bourgmestre conclut : « Vous commencez déjà à remplir une des colonnes dont je parlais avant. Laissons des experts neutres et indépendants de la firme intéressée, nous guider et nous déciderons. » 

Voilà qui clôture cette séance très particulière du conseil communal. Comme nous l’avons déjà annoncé, il se réunira à nouveau le 18 mai prochain, à 20 heures, sous une forme à déterminer prochainement selon les directives reçues de la Région wallonne.

Jérôme Derochette et Jacques Gennen