Conseil communal budgétaire du 19 décembre 2019 (suite)

Jérôme Derochette et Jacques Gennen

Voici la suite de notre compte rendu concernant le budget 2020 et les débats qu'il a suscités, telle qu'elle a été publiée dans l'Annonce de Vielsalm du 3 janvier 2020.

En ce début d’année, nous vous présentons, comme toute l’équipe de l’Annonce, nos meilleurs vœux.

Que cette nouvelle année vous soit aussi douce et paisible que possible ! Qu’elle vous apporte petits et grands bonheurs et, surtout, parce que c’est, en fin de compte, le plus essentiel, une bonne santé !  

Une chance déjà en ce début d’année : Dédée nous a annoncé qu’elle allait continuer à éditer l’Annonce de Vielsalm cette année. Merci encore à Dédée et à Jean qui, dans des conditions difficiles, permettent à cet hebdomadaire quasiment unique en Wallonie de subsister et de nous apporter les informations de notre terroir.

J.D. et J.G.

(Une partie des dizaines de volontaires du réveillon solidaire organisé par l'ASBL Les Hautes Ardennes pour plus de 200 personnes, en collaboration avec la Province de Luxembourg, les CPAS de Vielsalm, Gouvy et Houffalize , les mutualités socialiste et chrétienne.)

Le budget communal 2020

Comme chaque année, on vous rappelle quelques distinctions utiles. Il y a un budget communal qui comprend un service ordinaire (les dépenses de personnel et de fonctionnement, les transferts et subsides, les charges de la dette et les recettes (taxes, Fonds des communes, aides et redevances diverses…) pour y faire face et un service extraordinaire qui est constitué des dépenses et recettes couvrant les investissements immobiliers et mobiliers.

Dans le langage courant, on évoque un budget ordinaire et un budget extraordinaire.

Sous réserve de petites modifications apportées en séance, au budget ordinaire (exercice 2020 et solde des années antérieures), les recettes s’élèvent à 11.776.021 euros et les dépenses à 11.700.004 euros, après un transfert de 150.000 euros vers le fonds de réserve extraordinaire. Il reste donc un boni de 76.016 euros.

Voici quelques données chiffrées tirées des documents budgétaires et du rapport du premier échevin et échevin des Finances, Thibault Willem.

Les dépenses du budget ordinaire (exercice propre 2020)

Elles comprennent :

-   les dépenses de personnel (4.022.553 euros) qui se maintiennent globalement par rapport à l’exercice 2019. À relever notamment : une indexation de 2 % au 01/01/2020 comme le prévoit la circulaire ministérielle ; la prise en compte de la nomination de 4 agents administratifs et la prime annuelle pour le second pilier de pension (comparativement à 2019, le montant pour le rattrapage n’est pas inscrit car il est réalisé. Ce poste (+/- 470.000 euros) allège donc les dépenses de personnel par rapport à 2019 ;

- les dépenses de fonctionnement (2.853.299 euros) qui évoluent d’un peu plus de 150.000 euros. Une indexation est réalisée sur les différents coûts, comme chaque année. La principale augmentation concerne le coût pour la collecte et le traitement des immondices qui passe de 815.500 à 857.500 euros (+ 42.000 euros) à la suite de la nouvelle évaluation des points de collecte par Idelux Environnement. Mais souligne le premier échevin, cette augmentation n’engendre pas pour le moment une augmentation de la taxe déchets car contrairement à d’autres communes, le coût vérité (98.7 %) reste dans la balise fixée par la Région wallonne ;

les charges de la dette qui se maintiennent à environ 1.230.000 euros, comme en 2019. Ce maintien s’explique par le haut taux de subvention pour de nombreux projets de l’extraordinaire, ainsi que par les taux d’emprunt relativement faibles que nous connaissons actuellement, précise le premier échevin ;

- des interventions pour les aînés, l’aide médicale urgente, le déficit de la MRS La Bouvière

-   les subsides, transferts, primes et dotations : 3.277.017 euros dont 1.050.000 euros pour le CPAS, 586.661 euros pour la zone de police et 545.019 euros de contribution au financement de la zone unique d’incendie, des dotations en augmentation continue… 

Thibault Willem : « Les dépenses de transfert pour l’exercice 2020 augmentent à nouveau de plus de 140.000 euros comparativement au budget 2019. L’évolution de ces dépenses de transfert est un élément à suivre avec précaution dans les années à venir, surtout lorsqu’on lit les prévisions pluriannuelles pour la zone de police et la zone de secours notamment.

Parmi les augmentations, les dotations à la zone de police (+22.000 euros) et à la zone unique de secours (+ 65.000 euros) sont importantes, mais bien légitimes pour permettre à ces institutions de fonctionner dignement. L’augmentation au niveau de la zone de secours fait d’ailleurs toujours débat au sein de certaines communes. 

Notre commune, et en particulier notre Bourgmestre, défend un fonctionnement efficace de la zone de police et de la zone de secours où il est nécessaire d’octroyer les moyens demandés par les responsables respectifs pour les aider dans leurs actions. Sans ce complément d’intervention (+15 % cette année), la zone de secours aurait présenté un budget en net déficit, et ce retard aurait de toute façon dû être rattrapé à un moment donné. Pour continuer à assurer de bons services à la population, il est primordial de maintenir le bateau à flot. »

Des subsides sont prévus pour les clubs sportifs, les associations culturelles et sociales, les organismes touristiques, la santé, les musées, la bibliothèque, l’ADL (60.000 euros), la Bibliothèque publique (51.000 euros), le Syndicat d’Initiative (30.000 euros), la Maison de Tourisme (6.000 euros), le musée du Coticule (16.000 euros), les cultes et la laïcité (112.000 euros) ou le CMH (12.500 euros). De même que des primes, notamment les primes de naissance, les primes pour les langes lavables et diverses primes « énergie ». 

Pour Vivalia, précise Thibault Willem, au moment de boucler ce budget, aucun chiffre officiel ne nous est parvenu. Une intervention estimée à 180.000 euros a été inscrite, sur base de l’intervention 2019, pour couvrir le déficit Vivalia (MRS, Aide Médicale Urgente – AMU, cotisation communale + fonds d’investissement pour Vivalia 2025).

(Vielsalm, 30 décembre 2019)

Les recettes du budget ordinaire pour l’exercice propre 2020

Elles sont constituées notamment :

-   des taxes communales : 1.423.794 euros dont 715.000 euros pour la gestion des déchets, 113.700 euros de taxe sur la force motrice, 152.000 euros de taxe sur les secondes résidences, etc. La taxe sur les nuitées (séjour) passe de 190.000  à 270.000 euros en raison de l’imposition de la taxe aux enfants à partir de trois ans et non plus de douze ans ;

-   d’autres taxes communales dites additionnelles comme les centimes additionnels au précompte immobilier (2.263.074 euros, sauf mauvaise surprise) et la taxe additionnelle à l’impôt des personnes physiques (1.852.528 euros), en augmentation par rapport au budget 2019, etc. ;

-   de la part communale dans le Fonds des communes de la Région wallonne : 2.978.317 euros (en augmentation constante) ; 

-   d’autres recettes provenant de redevances administratives, des campings et de la piscine couverte, des ventes de bois (dont la recette est estimée à 250.000 euros, largement inférieure aux années précédentes en raison du problème des bois scolytés), etc. ;

- de la recette de compensation pour les travailleurs frontaliers ( 283.199 euros), des dividendes de Sofilux (105.000 euros) et de subventions concernant le personnel APE (régime des aides à la promotion de l’emploi pour certains membres du personnel contractuel), etc., etc.

Les dépenses et les recettes du budget extraordinaire (le budget des investissements

Le budget extraordinaire (exercice propre et solde des exercices antérieurs) est équilibré en recettes et en dépenses à un montant de 15.314.281 euros (14.021.281 euros à l’exercice propre 2020), sous réserve des petites modifications apportées en séance.

Les recettes pour l’exercice propre 2020 sont constituées:

- de subventions (5.131.018 euros) ; 

- d’emprunts (5.541.000 euros) essentiellement consacrés à des projets immobiliers et durables (achats bâtiments, voiries, Ravel, turbine hydroélectrique, hall omnisports…) ;

- d’autres financements (1.418.250 euros) sont constitués du fonds régional PIC (pour les projets concernant les voiries), et des ventes de patrimoine (notamment la revente d’une partie du bâtiment des Finances).

- 1.922.137 euros de financement sur fonds propres grâce à un fonds de réserve alimenté par des prélèvements sur les soldes positifs des budgets ordinaires des années antérieures et par le prélèvement de 150.000 euros prévus au budget 2020.

Pour rappel, c’est le coût total des projets d’investissement qui doit être inscrit dans les dépenses du budget extraordinaire (et couvert par des recettes équivalentes) même si leur mise en œuvre prendra plusieurs années. Cette façon de faire permet notamment de pouvoir répondre à temps et à heure à des appels à projets et d’entamer la mise en œuvre des dossiers d’investissements ou de la poursuivre.

Des projets d’investissements tant et plus…

Voici les principaux cités par Thibault Willem :

- des travaux dans les bâtiments communaux, les églises et les écoles, des installations de panneaux photovoltaïques, poursuite des travaux sur le site de l’ancienne caserne (dossier SAR « sites à réaménager », 1.071.000 euros dont 732.000 euros de subsides), la réhabilitation du bâtiment anciennement occupé par la SC Les Lavandières, l’acquisition du bâtiment des Finances (2.585.000 euros), d’importants travaux de voiries (réfection, trottoirs, sécurité routière et installation de radars répressifs, filets d’eau, égouttage, éclairage public), l’achat de matériel technique et administratif et d’une seconde camionnette électrique, la mise en œuvre de liaisons douces vers Grand-Halleux et Lierneux, l’entretien des cours d’eau, la création d’un réseau WIFI public et Smart City, le rafraîchissement des plaines de jeux, l’installation de bornes de recharge pour voitures électriques.

Il est également question de la réfection de la piscine en plein air de Grand-Halleux (« le dernier poste important à assumer pour redonner au camping communal une qualité de services correcte. Le budget actuel est estimé à 700.000 euros, étant entendu que des subsides Infrasports (75 %) seront sollicités pour ce projet. »)

Les travaux de rénovation du Hall des Doyards doivent le transformer en un hall omnisports moderne et fonctionnel. Les travaux sont désormais estimés à 2.400.000 euros compte tenu des aménagements indispensables à réaliser aux bardages extérieurs (côté cafétéria). Un subside de 1.510.000 euros sera sollicité chez Infrasports (Région wallonne). Les auteurs de projet désignés travaillent actuellement sur la constitution de ce dossier et la demande de permis d’urbanisme.

Thibault Willem relève également le maintien des inscriptions budgétaires pour la turbine hydroélectrique (1.150.000 euros), ainsi que pour les honoraires pour la traversée de Grand-Halleux (120.000 euros).

Le premier échevin et échevin des Finances après avoir débuté sa présentation en soulignant les incertitudes liées à différentes recettes, aux difficultés budgétaires des pouvoirs subsidiants et à l’augmentation prévisible de certaines dotations, termine son exposé par une note optimiste : « Sauf erreur ou omission, voilà donc les nombreux projets de l’extraordinaire, dont il est évident que tous ne se réaliseront pas en 2020, mais dont l’inscription au budget permet à chaque dossier d’avancer à son rythme et de donner une vision pour les investissements des prochaines années.

À noter aussi que la balise d’emprunt pour la législature, compte tenu des projets importants, commence déjà à atteindre certaines limites, mais que la marge de manoeuvre pour les années à venir reste somme toute intéressante. Quoi qu’il en soit, le travail réalisé les dernières années pour alléger la dette ne doit pas être oublié.

Je reste bien sûr à votre disposition pour toute question ou complément d’information. »

Le débat sur le budget

Intervention de Jacques Gennen à propos du financement de Vivalia, de la zone de police, de la zone de secours et de TV Lux

Jacques Gennen, non sans une pointe d’humour : « Je suis presque tenté de dire que c'est un beau budget comme je le disais quand je présentais moi-même le budget » ce qui ne manque de provoquer des sourires autour de la table du conseil.

Et de poursuivre, plus sérieusement : « Hors les points spécifiquement communaux sur lesquels je n’ai pas de commentaires particuliers à faire, il y a des enjeux qui nous concernent : la zone de police, la zone de secours, Vivalia, avec notamment La Bouvière, ou encore TV Lux. 

Je suis heureux de voir que le bourgmestre a tenu le cap, avec le CDH et le PS, sur le financement de ces différents services publics dont les besoins sont importants malgré la qualité et la rigueur de leur gestion. Ce n’était pas évident. Je souligne en particulier l’accord politique de principe pour une intervention supplémentaire de la Province et de Sofilux afin de financer TV Lux. C’est important car, chacun le sait, TV Lux n’a guère de recettes et dépend donc fortement des subsides.

En ce qui concerne la zone de secours, je salue les 125 ans de nos pompiers auxquels je n’ai pas pu participer pour des raisons familiales. Il y a dans le dernier numéro de l’excellente revue Glain & Salm – Haute Ardenne » un bel article consacré aux origines de notre service d’incendie.

Nous avons assisté, Stéphanie Heyden et moi-même, à un exposé du commandant de la zone de secours unique pour la Province de Luxembourg.

Notre zone de secours connaît des problèmes de financement et de fonctionnement malgré la qualité de sa direction. De plus, l’État fédéral intervient trop peu et un arrêté royal impose en outre un quota de pompiers pour les sorties difficile à respecter. Qui plus est, on assiste à une diminution du nombre de pompiers volontaires, certains étant découragés par des problèmes de formation, de défraiement, de professionnalisation, de gardes inutiles, etc. 

Il y a, dans ce dossier, une responsabilité collective écrasante.

J’ai personnellement reçu des témoignages de sorties de nos pompiers qui étaient très limites. Si rien ne change, cela portera à conséquence. Il n’est pas question de semer la panique : on n’en est pas là. Mais cela pourrait arriver, si on n’y prend pas garde. 

La responsabilité en cas de retard sur un sinistre ou un accident survenant dans certains coins de la Province ou leur mauvaise prise en charge peut être lourde sur le plan politique et sur le plan juridique. Je suis heureux que notre bourgmestre ait été parmi les bourgmestres qui ont adopté une augmentation significative de la contribution des communes.

Nous allons sur le plan budgétaire, au-devant de difficultés fédérales, wallonnes et provinciales. Nous ne voulons pas que le mot d'ordre soit la réduction du personnel qui devient alors une simple variable d'ajustement. Il n’est pas possible d'en arriver là en particulier au sein des services publics de santé comme les hôpitaux et les maisons de repos et de soins, sauf pour des services qui ne sont pas vitaux ou qui ne sont pas en contact direct avec le citoyen. Soyons vigilants et fermes sur les positions à défendre s'agissant de services publics précieux pour la population. »

Le bourgmestre Élie Deblire : « Merci pour ces propos, Monsieur Gennen. En ce qui concerne la zone de police, les choses sont globalement satisfaisantes. La zone de secours n’implique pas de demandes démesurées, mais elles sont, il est vrai, plus importantes. Il était question d’une augmentation de 20 % qui, après les débats, a été réduite à 15 %. 

Il faut relever que demain, les communes paieront grosso modo ce qu'elles payaient avant la réforme des zones de secours. Avant, certaines communes investissaient beaucoup plus. Maintenant, la répartition se fait différemment. Évidemment, nous entendons le fait que de petites communes sans centre d’incendie se disent que pour elles, rien n’a changé, si ce n’est l’augmentation de la dotation. 

Vous évoquez ensuite les soucis : on est en effet pénalisé par l’arrêté royal que vous avez mentionné. Pour un appel au feu, il faut six hommes. Chez nous, les quatre plus rapides partent au plus vite. Dans un deuxième temps, il faut attendre et envoyer à nouveau quatre hommes pour atteindre les six hommes requis par l’arrêté. Il y a donc souvent huit hommes, au final, sur une même intervention. 

Bien sûr, plus on professionnalise, plus les volontaires s'interrogent. Ils peuvent se sentir comme des réservistes, comme des pompiers de seconde zone. Le chef de corps a bien compris le message, je pense. »

Le bourgmestre poursuit son intervention : « Notez, Monsieur Gennen, que certains bourgmestres socialistes ne sont pas partisans de voir leur commune contribuer davantage au financement de la zone de secours. J’ai été déçu de leur réaction. Il est vrai qu’il y a eu quelques réticences du côté Cdh également !

Pour ce qui est de la zone de police, le chef de corps est satisfait avec le nombre de policiers à sa disposition.

En ce qui concerne TV Lux, je crois que vous allez un peu vite ! On espère un accord au niveau de Sofilux pour une intervention d’un euro supplémentaire par habitant. Sur ce point, le PS, le Cdh et Ecolo ont déjà marqué leur accord pour autant que les dividendes versés aux communes restent identiques ! Il y a également un accord pour que l’intervention provinciale passe de 75.000 à 125.000 euros.

Enfin, au sujet de Vivalia, je tiens à vous remercier publiquement pour votre implication dans le comité d'accompagnement de notre MRS. Les débats ne sont pas toujours évidents car le directeur général adjoint de Vivalia qui gère les structures extrahospitalières a des objectifs souvent chiffrés à atteindre, mais nous parvenons souvent à le convaincre de ne pas sacrifier le personnel. Comme je le dis toujours, un projet politique, c’est faire en sorte que les gens se sentent bien et aient droit à une fin de vie décente, ce n’est pas une politique d’austérité. »

Roland Englebert prend la parole : « J'ai entendu dire que les pharmaciens du coin viennent de perdre le marché des médicaments lié à notre MRS. Est-ce vrai ? Est-ce que cela va au moins profiter aux résidents ? »

Jacques Gennen confirme: « Nous avons reçu les deux pharmaciens concernés. Il y a effectivement un souci et je laisse au bourgmestre qui siège au conseil d’administration de Vivalia, le soin de répondre à cette question. »

Élie Deblire : « Vivalia est obligée de faire un marché pour les médicaments. C’est vrai que c’est une pharmacie assez lointaine qui l’a remporté. Cela a suscité l’émoi auprès des deux pharmacies salmiennes dont l’organisation, je tiens à le dire, était impeccable. 

En ce qui concerne la nouvelle pharmacie, nous avons demandé une vérification car le cahier des charges prévoit une livraison journalière, mais on a l'impression que ça ne va pas se faire, compte tenu de la distance. Si le service est le même, il y a bien entendu un intérêt financier pour le patient. Mais le service actuel est parfait et nous avons quelques craintes vis-à-vis d'un nouveau service. » 

André Boulangé : « Il faut aussi penser aux cas d'urgence. C’est difficile de demander aux pharmaciens locaux de jouer la cinquième route du carrosse. » 

Élie Deblire : « Oui, mais je ne vais pas les encourager à ne pas faire les livraisons en urgence. » 

André Boulangé : « En tout cas, c’est inévitable qu'une livraison hebdomadaire va créer un surplus de travail pour les infirmières. »

Élie Deblire : « Il n'est pas question d'une livraison hebdomadaire. Nous tenons à ce que l’engagement d’une livraison journalière soit respecté ! »

Joseph Remacle intervient également pour quelques erreurs dans les données chiffrées relatives à cette problématique. 

Intervention d’Anne Wanet

Le débat change de sujet. D’autres points du budget sont abordés par Anne Wanet : « Comment justifiez-vous le coût des boîtes à radar ? Elles sont pourtant livrées sans les radars. »

Thibault Willem : « C'est la connexion, les raccordements, les fondations et le matériel assez solide qui justifient de tels prix. »

Anne Wanet poursuit ses questions : « Je vois aussi la mention d’un Wi-Fi public. Ce sera sur une zone précise ? »

Thibault Willem : « Oui, nous allons installer une borne près de la gare ou dans le parc. L’idée est évidemment de se limiter à une zone précise. »

Anne Wanet pose une dernière question : « Au niveau de la piscine communale, dans le hall d’entrée, serait-il possible de diminuer les radiateurs ? Les portes sont souvent ouvertes. »

Thibault Willem : « C’est un problème de ventilation : l’air chaud vient de la piscine. Cela sera corrigé durant les travaux. »

Marc Jeusette précise : « Oui, et les radiateurs dans le hall ne fonctionnent pas. » 

Élie Deblire : « Cela dit, il est vrai que la porte d’entrée est souvent grande ouverte. Nous y serons attentifs ! »

Remplacement d’une bibliothécaire

Stéphanie Heyden intervient à son tour : « Concernant la bibliothèque, je vois qu’il est question de remplacer une bibliothécaire par un ¾ temps. C’est mieux que rien ! A-t-on au moins la garantie qu'on engage bien un(e) bibliothécaire ? »

Élie Deblire : « Cela ne doit pas être forcément une bibliothécaire. À mon sens, ça pourrait être un professeur de français, par exemple. »

Intervention de François Rion

François Rion apporte ses commentaires à la discussion : « On ne va pas se jeter pas sur le budget comme des chiens enragés, mais de là à dire, comme l’a fait Jacques, que c'est un beau budget, n'exagérons pas. On a bien relevé la citerne à eau de pluie, les bornes de recharge électrique ou encore les panneaux solaires. Dans le budget, c'est bien, mais dans la réalité, c'est encore mieux. Les avoir inscrits il y a quelques années dans le budget ne suffit pas. »

Thibault Willem et Élie Deblire contestent leur inscription au budget depuis plusieurs années.

« Concernant le système de taxation des panneaux publicitaires, poursuit le conseiller écolo, on avait dit que comme la ministre n’avait pas accepté notre première proposition, on trouverait un système qui ne pénalise pas certains commerçants locaux.

C’était le but : trouver un moyen de restituer cette recette aux commerçants. Pourquoi ne pas mener une action en faveur des commerçants locaux avec les 5 000 euros de recettes liées à cette taxe cette année pour montrer notre volonté de défendre commerce local ? « 

Élie Deblire : « On fera l’inventaire des aides et vous nous direz comment faire. L’Agence de Développement Local ne fait que cela, aider le commerce local ! »

François Rion trouve les activités de Noël un peu faiblardes.

Philippe Herman souligne le fait que certains commerçants ne participent pas aux actions.

François Rion répond à Philippe Herman : « Mais il y a ceux qui n’ont pas les moyens de participer. C’est pour cela qu’il faut les aider ! »

Élie Deblire : « Passons au point suivant ! »

François Rion s’insurge : « Mais il n’y a pas si souvent que cela des membres de votre groupe qui prennent la parole. Laissez-les parler ! »

Il poursuit : « Je constate par ailleurs que le budget consacré aux primes aux particuliers en matière d’économie d’énergie a été réduit due 10.000 à 4000 euros, ce qui évidemment regrettable. »

Transition, économies d'énergie et primes communales

Thibault Willem : « On ne l’a pas diminuée, on l’a ajustée. Le montant n’a jamais été pleinement utilisé. »

Élie Deblire rappelle que si les particuliers bénéficient déjà de la prime régionale à raison de 70 % de leur budget, on ne pourra pas donner une prime supplémentaire en fonction des règles en vigueur. 

François Rion : « Ce n’est pas concevable d’avoir une prime communale qui ne fonctionne pas. On peut donner des primes sans passer par le SPW. La consommation d’énergie doit diminuer de 20 % en 2020. La Commune s’est inscrite dans le plan POLLEC d’économie d’énergie et de lutte contre le réchauffement climatique, mais rien n’a été fait. »

Élie Deblire : « Vous ne lisez donc pas le SalmInfo ! Beaucoup d’actions ont été réalisées par la Commune, le CPAS et diverses associations ! »

Jacques Gennen : « Le problème n’est pas de bénéficier de la prime. Le problème, pour beaucoup de citoyens, c’est d’investir. La prime ne suffit pas. Il faut aussi les liquidités. »

François Rion : « C’est vrai qu’il y a ce problème-là, mais si on se contente de dire ça et qu'on baisse les primes, on ne va pas avancer. On peut diversifier, trouver des solutions. La volonté n'y est pas suffisamment. 

On comprend de plus en plus que les démarches de transition commencent par le bas, dans la rue avec les ados, les communes ensuite et puis les autres niveaux de pouvoir. La Commune pourrait aussi mettre sur pied un système de tiers investisseur. »

Élie Deblire conteste le manque de volonté communale souligné par le conseiller écolo.

Joseph Remacle : « Il y a aussi un gros souci avec la Région wallonne. C’est là qu’est le nœud du problème. Les procédures prennent par exemple beaucoup de temps, ce qui dissuade de nombreuses personnes. On essaie de diffuser au mieux les informations, mais le problème, c'est le système. Il doit être simplifié et les délais doivent être plus courts. »

François Rion n’est pas tout à fait de cet avis. Il évoque son cas personnel pour témoigner du fait que les procédures ne sont pas si compliquées et si longues qu’on le dit. 

À propos du litige avec Idelux

François Rion : « Concernant le litige avec Idelux, qui pourrait nous coûter fort cher, je remarque qu’il est toujours reporté. Il n’y a pas d'inscription budgétaire ? On pourrait prévoir une provision, au cas où… » 

Françoise Caprasse : « Ce serait en effet prudent. » 

Élie Deblire : « De toute façon, si on doit payer, on demandera un échelonnement. »

À propos des travaux aux bâtiments publics et des économies d’énergie

François Rion continue sur sa lancée : « Il y a aussi une série de travaux, comme la salle de Fraiture, la toiture de Grand-Halleux ou encore l’isolation de la bibliothèque : tout ça est inscrit au budget depuis des années. 

Ce n’est toujours pas fait alors que ça permettrait des économies d'énergie. Avec les taux d'intérêt actuels, ne ferait-on pas faire ces travaux-là une fois pour toutes, histoire de se débarrasser de ces problèmes ? Notre bibliothèque consomme autant que la maison communale, par exemple. » 

Élie Deblire : « La charge de travail est importante : on avance dossier par dossier. »

Thibault Willem : « Le monde ne s’est pas fait en un jour ! Et pour ce qui est de la bibliothèque, des panneaux photovoltaïques sont également prévus sur son toit, en même temps que d’autres travaux. »

François Rion : « On avance surtout dans les dossiers qui plaisent à l'époque. Bref ! Vous avez compris notre point de vue. L’urgence est de moins dépenser de l’énergie et de s’inscrire dans la transition.»

Intervention de Françoise Caprasse

Françoise Caprasse relève d’autres points essentiels à ses yeux : « Je salue Thibault Willem pour les documents qui, cette année, sont enfin complets et envoyés dans les délais. Ma petite sortie de l’année dernière a porté ses fruits. 

Je salue également la concrétisation du second pilier : enfin ! Je note aussi la nomination de quatre agents même si elle intervient trop tard pour qu’ils puissent bénéficier d’une pension complète du service public.

Mais je garde coincée dans ma gorge la cotisation de responsabilité que notre commune doit payer et qui s’élève cette année à 161.000 euros, des euros jetés à la poubelle compte tenu de votre persistance à négliger ce problème au lieu de prendre le taureau par les cornes depuis quelques années, plutôt qu’en privilégiant une compression maximale de la masse salariale. Le mal est fait, vous vous en rendez bien compte. » 

Joseph Remacle lui répond : « À travers nos interventions par exemple pour l’ADL, le CPAS ou encore la zone de police ou la zone de secours, il y a toujours du personnel. Je ne souscris donc pas à l'idée de la compression de la masse salariale. »

Intervention de Stéphanie Heyden 

Stéphanie Heyden évoque une série d’aspects techniques concernant la station d’épuration de Regné, intervention à laquelle répond Thibault Willem.

Elle conclut : « Nous serons attentifs à l’évolution de certains dossiers. Dans la presse, on pointe du doigt une recrudescence de vols dans notre région. Je reviens donc à nouveau sur ma demande d'inviter le commandant de la zone à venir nous rencontrer. »

Le bourgmestre indique qu’une telle rencontre est prévue.

Au vote sur le budget communal, les trois conseillers écolos votent contre le budget ; Jérôme Derochette, Françoise Caprasse et André Boulangé s’abstiennent ; Stéphanie Heyden, Jacques Gennen ainsi que les mandataires de la majorité votent favorablement. 

Jérôme Derochette et Jacques Gennen