Aide à la jeunesse: 10e anniversaire de l’AMO L’Etincelle !

(La fine équipe de l'AMO L'Etincelle au moment du 10e anniversaire, de gauche à droite: Jean-Claude Noël, Elisabeth Maquoi, Aurélie Méniger, Marie Jacquet, Sarah Noël et, à l'avant-plan, Nicolas Duprez)

L’AMO L’Etincelle (AMO, pour Aide en Milieu Ouvert) est un service qui apporte une aide aux jeunes dans leur milieu habituel de vie (famille, école, quartier...), des jeunes qui peuvent s’adresser librement à ce service, sans aucune contrainte ni obligation.

J’ai déjà eu l’occasion de vous présenter ce beau service d’aide à la jeunesse dans une chronique dont vous trouverez le lien à la fin de mon édito.

L’AMO L’Etincelle a fêté cette année son dixième anniversaire. A cette occasion, j’ai parcouru son rapport d’activité 2013 riche d’informations sur ses interventions sur le terrain et sur l’aide apportée à de nombreux jeunes.

L’aide individuelle…

En 2013, 177 jeunes ont bénéficié des services de l’AMO salmienne dans le cadre de l’aide individuelle. Les demandes d’aide augmentent d’année en année…

Parmi ces jeunes, 50 % se situent dans la tranche d’âge de zéro à 12 ans. Un pourcentage interpellant, souligne l’AMO dans son rapport d’activité, surtout s’il se confirme en 2014 !

Tous ces jeunes proviennent essentiellement des communes de Vielsalm (61 %), Gouvy, Houffalize et Manhay et bon nombre d’entre eux rencontrent des difficultés liées notamment à la séparation des parents. Rien d’étonnant quand on pense aux bouleversements que connaît la structure familiale depuis de nombreuses années, qui plus est, dans un contexte économique et social pour le moins dégradé…

Un constat confirmé dans le numéro du 27 août 2014 du magazine de la Ligue des Familles, le Ligueur, qui publie un intéressant interview du docteur Jean Piter, médecin de campagne (comme il se définit lui-même) à Vielsalm. En voici un extrait: "Le mal-être, la solitude, l'anxiété se vivent aussi à la campagne. Les gens sont inquiets à la fois sur le plan professionnel et familial. Chez les jeunes couples, les divorces et la recomposition des familles et tout ce qui en découle constituent les plus grandes souffrances. C'est la première pathologie qui frappe ma clientèle."

L’aide individuelle débute déjà par la simple rencontre entre le travailleur social et le jeune dans un climat d’accueil bienveillant, de reconnaissance de l’autre et de sa parole, sans faire l’impasse sur la part de responsabilité du jeune dans ses actes, une manière – comme le souligne volontiers Jean-Claude Noël, le directeur de l’AMO - de le reconnaître aussi acteur de sa propre vie. 

Outre les conseils et le soutien dans les difficultés rencontrées, l’aide individuelle se traduit aussi dans la gestion de groupes d’enfants ou de jeunes notamment pour y favoriser le développement de l’estime de soi et de la confiance en soi dans un cadre relationnel à l’écoute de l’autre.

Sensibilisation, prévention et partenariats…

Au-delà des aides individuelles proprement dites, l’AMO s’investit dans des actions de sensibilisation et d’information et multiplie les partenariats avec les services publics locaux, les établissements scolaires et l’ONE, le Conseil communal des enfants et certains comités de jeunes.

L’AMO organise par exemple avec différents partenaires des journées de sensibilisation au handicap et anime également un groupe de parents d’enfants porteurs d’un handicap.

Elle est également partenaire avec l’ONE, la Commune et le CPAS de Vielsalm, de l’école de devoirs « Options jeunes ». L’exiguïté du local d’accueil actuel limite les prises en charge. L’aménagement de la partie du Bâtiment de Belgacom acquise par la Commune permettra l’accueil, dans de bonnes conditions, d’une vingtaine de jeunes et de leurs encadrants (dont huit bénévoles).

Elle est présente sur le terrain à l’occasion d’événements festifs comme la fête de fin des examens, la «Havana Garden » ou la « G’Ardenne Party ».

L’AMO participe aussi à la journée « Job Étudiant » et à l’opération « Été solidaire » (qui permet à des jeunes suivis par l’AMO d’occuper des jobs d’étudiants pendant les vacances) .

Un projet de prévention générale…

Chaque année, l’AMO réalise un projet de prévention générale. Celui de 2012 s’intitulait « la famille dans tous ses états », tout un programme !

Le projet s’est concrétisé par de multiples activités s’adressant tantôt aux familles, tantôt aux professionnels, tantôt aux unes et aux autres.

Pour les années 2013 et 2014, l’AMO a présenté le projet de prévention « Recto-Verso » axé sur « la communication au sein des familles au sujet des consommations, afin d’en réduire les risques ».

J’aurai encore l’occasion de revenir sur les activités de l’AMO.

La famille n’est pas seule en cause…

Chacun sait que la famille ne fournit pas toujours aux jeunes les ressources et le capital social qui lui sont nécessaires. C’est pourquoi l’intervention d’un service tel que l’AMO - parfois dès le plus jeune âge - est primordiale. 

Mais il n’y a pas que les AMO. Il y a aussi les autres services d’aide à la jeunesse et les CPAS qui soutiennent les jeunes et leurs familles.

Sans oublier d’autres associations actives sur le terrain comme Le Miroir Vagabond qui créent au recréent, dans un contexte différent du contexte institutionnel classique (où s'impose parfois une sorte de contrôle social), du lien social et des solidarités locales respectueuses des familles en difficulté.

De quoi bien préparer l’avenir même si tout n’est pas gagné pour autant. 

Car si des jeunes connaissent malgré tout un parcours chaotique et même délinquant, la famille n’est pas toujours seule en cause.

Les propos d’Éric Janssens, président de l’Association des magistrats de la jeunesse cités par Hugues Le Paige dans le numéro d’avril 2010 de la revue Politique, gardent aujourd’hui toute leur actualité :

« En tant que procureur, j’ai en charge de dire stop à la délinquance et d’assurer la protection de la société. J’aimerais dire, ajoutait-il, qu’une violence énorme est faite aux enfants et aux adolescents par une société dont un septième vit dans la pauvreté, ce chiffre étant même de 20 % dans les grandes agglomérations. Les mineurs délinquants ne sont jamais que le miroir de cette société et la précocité de leur délinquance un des effets d’une pression sociale et économique terrible. En a-t-on conscience ? »

C’est évidemment aussi en amont dans les politiques d’emploi, d’enseignement et de logement notamment que les clefs du changement se trouvent.

ET enfin, quels moyens, le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles va-t-il réserver à l’Aide à la jeunesse, quelles réponses va-t-il apporter aux revendications portées par la grève des agents du service public de l’Aide à la jeunesse, fin 2013, début 2014 ?

 C’est une question sur laquelle je reviendrai…

Jacques Gennen, 1er septembre 2014

 http://www.dgde.cfwb.be/

http://www.planning-familial.be/

http://ecoledroitsenfant.be/

http://www.yapaka.be/

http://www.salmiens.be/A-Vielsalm-l-AMO-L-Etincelle-et-la-campagne-du-ru...

http://politique.eu.org/spip.php?article1070 (Hugues Le Paige, « La pensée unique sécuritaire »)