Conseil communal du 12 novembre 2012 (1re partie) et l'avenir de la ligne SNCB Liège – Gouvy

C'est un ordre du jour très copieux que les conseillers ont avalé pour leur dernière séance de la législature 2006-2012. Vous trouverez ci-dessous la première partie du compte-rendu publiée dans l'Annonce de Vielsalm.

Motion concernant l'avenir de la ligne SNCB 42 Liège-Gouvy

Elie Deblire : « Je me dois d'aborder un point qui n'est pas inscrit à l'ordre du jour mais qui demande l'urgence. J'en ai parlé avec Jacques Gennen ce matin. Il s'agit de l'avenir de notre ligne 42.

Plusieurs personnes nous ont alertés en effet à la suite de la parution dans divers journaux d'articles évoquant les restrictions envisagées dans le plan d'investissement du groupe SNCB".

Elie Deblire évoque l'inquiétude des habitants mais aussi de parlementaires et syndicalistes.

Il poursuit: « Le groupe SNCB envisagerait de ne plus investir dans la maintenance de la ligne 42 ce qui équivaut à sa condamnation à terme.

Il nous faut être unanimes pour interpeller le ministre Paul Magnette et l'ensemble du gouvernement fédéral. Nous devons également interpeller le ministre-président Rudi Demotte ainsi que le ministre Patrick Henry. »

Le bourgmestre donne ensuite lecture d’un projet de motion.

François Rion : « Ce que l'on craint, c'est le démantèlement pur et simple de la ligne 42.

Mais veillons également à lutter contre la suppression du personnel car, sans même parler de l'éventuel abandon, à terme, de notre ligne 42, la simple suppression du personnel de notre gare serait déjà très dommageable pour les usagers ! »

Jacques Gennen : « Je n'ai pas de remarque particulière à propos du texte proposé par le bourgmestre.

Il faut bien sûr se battre contre des décisions qui mettraient en cause l'avenir de la ligne 42 mais c'est vrai aussi qu'il ne faut pas oublier nos revendications concernant le maintien d'une permanence au guichet.

Il y a également des navetteurs qui se plaignent du manque de confort et d'entretien des voitures.

Et puis, il y a toujours ce problème de tarification entre la Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg. Je suis donc d'accord avec le projet de motion mais je souhaite que sur les points que je viens d’évoquer, on soit encore plus incisifs. »

François Rion intervient encore pour rappeler que les employeurs luxembourgeois sont également demandeurs du maintien de la ligne 42.

Antoine Becker relève l'importance des investissements réalisés ces dernières années tout en rappelant que si la ligne n'est pas entretenue, c'est la sécurité des usagers qui en prendra un coup.

Pierre Bodson : « Malheureusement, ce n'est pas la première fois que la SNCB investit dans certaines infrastructures et que, par la suite, elle les abandonne… »

François Rion : « Et il faut que la Région wallonne se bouge ! Ce qui ne sera pas transporté par le rail le sera par la route avec les coûts d'investissement et d'entretien supplémentaires qui en résulteront ! »

Elie Deblire : « Je suis évidemment d'accord avec tout ce qui a été dit et je vous propose de me faire confiance pour adapter le projet de texte. »

Au vote, c'est bien entendu l’unanimité pour adopter la motion, moyennant les quelques modifications que le bourgmestre s'est engagé à y apporter, motion qui sera adressée au gouvernement fédéral, au gouvernement wallon ainsi qu'aux ministres plus particulièrement concernés.

Le texte de la motion figure ci-dessous.

Croix civique de 1re classe pour Jean Gilson

Le bourgmestre remet à Jean Gilson l'arrêté royal lui octroyant la Croix civique de première classe pour 35 années de mandat communal.

Il retrace sa carrière professionnelle et politique. Jean Gilson a été pendant de longues années enseignant et chef d’atelier à l’Institut technique de Rencheux (comme on l’appelait en ce temps-là).

Candidat aux élections communales en 1976, à la demande de Marcel Remacle, Jean Gilson est brillamment élu et devient d’emblée échevin. Il le sera à plusieurs reprises et pour la dernière fois de 1994 à 2000.

(C'est sous les applaudissements des conseillers que Jean Gilson reçoit du bourgmestre l'arrêté royal lui octroyant la croix civique de 1re classe)

Elie Deblire félicite le conseiller de Grand-Halleux non seulement pour son engagement dans la vie associative et sportive (il a été notamment président du club de foot de Grand-Halleux) mais aussi pour la manière dont il a défendu les intérêts de la Commune et de ses habitants dans l’Intercommunale Interlux de même qu’à la Terrienne du Luxembourg.

Jacques Gennen : « Je souhaite me joindre aux propos élogieux et reconnaissants du bourgmestre pour un mandataire public qui a consacré tant d'années à sa commune et à ses habitants. Je le fais en mon nom mais aussi au nom du groupe Mayeur.

Nous avons partagé Jean et moi de nombreuses années d'engagement politique et nous avons même été ensemble au Collège lorsque j'étais bourgmestre.

Je ne serai pas long car Elie Deblire a dit l'essentiel. Je veux simplement souligner que la vie politique n'est pas un long fleuve tranquille.

On passe vite du succès à l'échec mais au-delà des hauts et des bas des résultats électoraux, il y a eu et il reste l'engagement quotidien au service de tous les habitants de la Commune.

Je te remercie Jean pour ton engagement en faveur de tes concitoyens ! »

Jean Gilson prend également la parole : « Je remercie celles et ceux qui m'ont supporté pendant 36 ans au conseil communal.

Je remercie en particulier les agents communaux, employés et ouvriers ainsi que les secrétaires communaux Anne Catherine Paquay et, avant elle, sa maman et Michel Cornet. Ils m’ont fait confiance et je ne l’oublie pas. »

Jean Gilson n’en reste pas là et, avec le sourire, il rappelle aux conseillers ce qu’était la maison communale en 1976 lorsqu'il est devenu conseiller et échevin.

L'ancien bâtiment était divisé en trois parties : les bureaux communaux se situaient au rez-de-chaussée et à mi-chemin entre le rez-de-chaussée et le premier étage, il y avait l'appartement du garde champêtre qui faisait aussi fonction de concierge.

Au premier étage, la salle qui accueille actuellement le conseil communal et les locaux voisins étaient affectés à la salle d’audience de la Justice de Paix et aux bureaux du juge et du greffier.

Le conseil communal siégeait dans le bureau actuel du bourgmestre et les spectateurs étaient installés dans le hall d'entrée !

Quelle évolution depuis lors !

C'est sous les applaudissements que Jean Gilson regagne sa place.

Motion de soutien à la ligne 42

Cette motion a été envoyée le mardi 13 novembre 2012 par le bourgmestre.

A l’attention du premier ministre, des vice-premiers ministres et du ministre des Entreprises publiques du Gouvernement fédéral

A l’attention du ministre-président, des vice-présidents et du ministre de la Mobilité du Gouvernement wallon

A l’attention du premier ministre luxembourgeois

Les discussions sur les budgets 2013 au sein du Groupe SNCB-Holding (Infrabel et SNCB) qui ont eu lieu durant les conseils d’administration du début du mois de novembre pourraient conduire à une réduction importante des moyens financiers consacrés à la maintenance de plusieurs lignes régionales, dont la ligne 42 (Gouvy-Vielsalm-Rivage-Liège).

Le gestionnaire des infrastructures envisagerait de ne plus investir dans la maintenance de cette ligne (voies, caténaires, éclairage, …).

De telles décisions risquent de condamner à terme notre ligne à une mort certaine !

Notre ligne a pourtant bénéficié ces dernières années d’investissements importants tant aux niveaux des voies, de la signalisation, des constructions et de la modernisation d’ouvrages, qu’au niveau de la gare de Vielsalm.

Notre gare a été complètement rénovée en incluant par ailleurs des accès aux quais et au bâtiment pour les personnes à mobilité réduite.

Après tous ces efforts, il nous apparaît nécessaire, plutôt que de cesser d’investir dans la poursuite du transport par rail et de tout remettre en question, d’assurer des permanences et un service de qualité pour les voyageurs.  Notre gare reste très fréquentée par les étudiants, les navetteurs et les touristes.

De plus, comment imaginer que le démantèlement progressif d’une partie du réseau wallon soit à l’ordre du jour quand nous connaissons les défis futurs à relever.

A l’heure où ce type de mobilité doit davantage encore être choisi et qu’il constitue une économie financière appréciable pour les utilisateurs par rapport à la voiture, il faut donc au contraire poursuivre les investissements pour augmenter les performances de ce type de transport en améliorant la disponibilité du train et la rapidité des correspondances, en garantissant une meilleure sécurité et en assurant aux voyageurs un meilleur accueil dans les gares et un confort accru durant le voyage.

Cet accueil passe certainement par le maintien des « permanences guichets » actuellement organisées.  La mise en place de guichets automatisés n’est pas la solution pour augmenter le nombre de voyageurs et l’attractivité du transport par rail.  Le confort des usagers doit redevenir une priorité.  Trop souvent à certaines heures, les trains sont bondés et ne permettent pas d’offrir une place assise à tous.

Vous comprendrez donc que si nous voulons construire l’avenir, ce n’est certainement pas en désinvestissant dans le rail et ce, surtout en région rurale.

C’est à l’unanimité des membres du Conseil communal de ce lundi 12 novembre que cette motion a été votée.