Karl-Heinz Lambertz, le ministre-président de la Communauté germanophone à Vielsalm !

(Karl-Heinz Lambertz répond aux questions de la presse après la réception à l’Hôtel de Ville, le mercredi 22 janvier 2014)

Karl-Heinz Lambertz a souhaité rencontrer les représentants de quelques communes voisines de la Communauté germanophone,  non pas pour exposer ses revendications institutionnelles (je vous en parle à la fin de mon éditorial), mais pour faire un inventaire - partagé par notre bourgmestre - des multiples domaines d’activité qui nous unissent à la Communauté germanophone et tracer les lignes d’une collaboration plus poussée.

On peut citer des intérêts communs par exemple dans les domaines des soins de santé (l’importance de l’hôpital de St-Vith et de son SMUR pour les habitants de Vielsalm, le soutien commun au CMH de Bra-sur-Lienne), de l’enseignement (l’apprentissage des langues, les échanges de professeurs, l’enseignement en immersion…), du tourisme (avec, notamment, le projet de liaison Ravel permettant de relier Vielsalm et sa gare à la Vennbahn), du développement économique (la gestion forestière, la filière bois et les zonings de Burtonville et de Kaiserbaracke), des infrastructures routières et autres, de la gestion des déchets, etc. 

Karl-Heinz Lambertz  et Élie Deblire ont insisté sur la nécessité d’une bonne collaboration en vue de mener à bien des projets relevant des programmes européens.

Comme l’a souligné le Ministre-Président, « notre diversité est une grande richesse et nous devons la valoriser pour le bien-être de la population. »

La Communauté germanophone, future 4e Région !

Comme on le sait, la Communauté germanophone est une des entités fédérées de la Belgique. Elle est composée de neuf communes dans lesquelles vivent près de 75.000 habitants. 

Dotée d’un parlement, d’un gouvernement et d’une administration, elle gère des matières communautaires comme les matières culturelles et sociales, l’enseignement et la famille, mais aussi des matières régionales comme l’emploi et la tutelle des pouvoirs locaux.

C'est une Communauté qui innove notamment en restructurant son enseignement et ses centres PMS, au-delà des réseaux…

Elle fait toujours partie de la Province de Liège, ce qui n’est pas sans provoquer des difficultés institutionnelles…

À l’occasion du 30e anniversaire de l’installation, le 30 janvier 1984, du premier gouvernement de la Communauté germanophone,  Elio Di Rupo a rappelé qu’avec la 6e réforme de l’État, la Communauté germanophone obtenait de nouvelles compétences, mais aussi l'autonomie constitutive.

Ce qui n’est pas suffisant pour Karl-Heinz Lambertz qui a réaffirmé sa volonté de voir la Communauté germanophone devenir une Région à part entière, ce qui implique notamment le transfert des compétences en matière d'aménagement du territoire et de logement ainsi que la suppression du lien institutionnel avec la Province de Liège.

Une revendication légitime souvent portée par le député Edmund Stoffels dont j’ai été le collègue au Parlement wallon de 2004 à 2009.

Ainsi,  en séance plénière du Parlement wallon du 9 janvier 2014, à l’occasion d’un débat portant sur une proposition de résolution du MR « visant le transfert de compétences à la Communauté germanophone », Edmund Stoffels a plaidé une nouvelle fois en faveur d’une accélération du transfert de certaines compétences à la Communauté germanophone. 

La résolution déposée par le MR et soutenue par Edmund Stoffels a été rejetée par la majorité PS-Ecolo-Cdh. Il est vrai qu’au sortir de la 6e réforme de l’État qui étend les compétences de la Communauté germanophone dans les domaines notamment de la santé, de l’emploi et de l’aide aux personnes) et à quelques mois des élections législatives, il ne faut pas trop charger la barque pas toujours très stable de la majorité wallonne.

Il reste que l’évolution est inéluctable et que cette question devra être tranchée rapidement après les élections.

Comme l’a souligné Edmund Stoffels, « l’évolution vers une Belgique à quatre est irréversible et les ambitions de la Communauté germanophone en matière d'autonomie ne s'inscrivent pas dans une stratégie séparatiste, mais dans une stratégie de coopération avec les autres entités et régions, en particulier avec la Région Wallonne. »

J. Gennen, 11 février 2014 

(Une rencontre qui n'était pas dénuée d'humour! Karl-Heinz Lambertz répondant à l'invitation d'Elie Deblire, s'est même engagé à assister au cortège des myrtilles à Vielsalm plutôt qu’au défilé du 21 juillet à Bruxelles !)