Ambitieux projet pour des producteurs laitiers du nord de la Province de Luxembourg!

Le rêve de la plupart des producteurs laitiers est d’obtenir le juste prix pour un produit de qualité qui respecte le confort animal et ne dégrade pas la planète.

On est actuellement loin du compte puisque le prix obtenu ces dernières années est souvent inférieur au coût de production. En cause les prix mondiaux très volatiles sur lesquels les transformateurs (laiteries) n’ont aucune prise et sans doute aussi une certaine inertie de ces transformateurs dans la recherche de productions à valeur ajoutée plus élevée qui stabiliseraient davantage le prix payé à leurs fournisseurs.

Pour la qualité des produits, la frustration de nos producteurs locaux est également grande, ils produisent un lait produit à l’herbe, lait naturellement riche en oméga 3 avec un bilan carbone positif. Mais ce lait n’est pas plus blanc et pas mieux payé que celui produit par des vaches nourries principalement au mais et au soja (cultivé avec pesticide au Brésil).

Sachant également que l’AWE a publié en janvier 2017 une enquête Dedicated Research qui montrait une réelle empathie des consommateurs vis-à-vis des producteurs et qui accepteraient de payer un prix supérieur pour un lait labellisé (terroir, producteurs identifiés, respect de la vie animale et de la planète, circuit court).

(Jean-Claude Willem devant son distributeur de lait frais à Joubiéval) L’obtention de prix médiocres pour un produit de qualité, mais qui ne peut être différencié dans les rayons des grands magasins alors que le consommateur est demandeur d’un lait labellisé pour lequel il accepterait de payer un prix additionnel, il n’en fallait pas plus pour que Jean-Claude Willem traduise ces constats en un projet de création de laiterie qui produirait des produits laitiers sous marque propre. Il fut rapidement rejoint par Marc Grandjean de Courtil et Vincent Sépult de Malempré qui produisent également des volumes de laits intéressants. 

L’idée est donc de commercialiser, au départ, du lait entier non standardisé, le plus près possible du pis de la vache et donc avec le maximum de qualité nutritive ; il sera donc pasteurisé et/ou UHT, une extension vers la fabrication de beurre et de yoghourt est également prévue. La nouvelle laiterie à construire sera donc modulable avec un objectif de traitement de 10 à 12 millions de litres de lait, un démarrage à 3 millions de litres est également possible.

La construction et l’équipement (outils) de la laiterie ne posent guère problème, l’investissement pourrait se limiter à 2 millions d’euros dans un premier temps. Le bouclage financier n’est pas figé, mais sa structure serait proche d’exemples français à succès que Jean-Claude Willem a suivis :

-fonds propres des producteurs 7.5%,

-crowdfunding 11%,

-subventions 14%,

-fonds d’investissement 25%,

-emprunt bancaire 42.5%.

 (Elles sont appelées à produire le lait labellisé de la Haute Ardenne)

Le projet est mûr, la dernière étape à franchir est la signature d’un contrat commercial avec une enseigne de la grande distribution. Les contacts sont pris, nos producteurs laitiers sont confiants dans l’aboutissement de ce beau projet, ils ont repris à leur compte la citation de Antoine de Saint-Exupéry ; « fais de ta vie un rêve et d’un rêve, une réalité ». 

Francis Jacob, 17 avril 2017

(Article publié dans Vlan-Échos, édition Stavelot-Vielsalm)