Visite de la ministre Eliane Tillieux à l'ASBL Les Hautes Ardennes

(La ministre attentive au travail d'un des artistes du CEC, Marcel Schmitz...)

La visite ministérielle a eu lieu le mardi 2 juillet. J'avais invité Eliane Tillieux (nous avons été collègues au Parlement wallon et j'ai été ces trois dernières années, membre de son Cabinet), à découvrir "sur le terrain" les belles activités de l'ASBL Les Hautes Ardennes.

La ministre wallonne de l’Action sociale, de la Santé et de l’Égalité des chances était accompagnée de son chef de Cabinet adjoint Serge Clossen et de sa collaboratrice Edwine Bodart. Elle a été accueillie par Élie Deblire, bourgmestre et président de l’ASBL ainsi que par les autres membres du comité de direction (Philippe Périlleux, Marielle Chapelle, Yves Gabriel et moi-même comme vice-président). Des représentants communaux et du CPAS de même que des membres du personnel et du conseil d’administration étaient également présents.

La visite a débuté par une présentation de l’ASBL par Élie Deblire et Philippe Périlleux. Élie Deblire n’a pas manqué de remercier la ministre pour son soutien important au projet de MR-MRS La Bouvière dont les travaux commenceront au printemps 2014.

L’ASBL est en réalité constituée de plusieurs entités : l’entreprise de travail adapté (l’ETA) et les services d’accueil et d’hébergement d’une part, l’ASBL La S Grand Atelier et la société coopérative à finalité sociale La Table des Hautes Ardennes d’autre part.

L’ensemble de ces activités exige des moyens financiers considérables qui se traduisent par un budget global de plus de 9 millions d’euros ! Si l'on prend en compte les travailleurs et les bénéficiaires, ce sont près de 350 familles qui sont directement concernées par les activités des services gérés par l’ASBL Les Hautes Ardennes ou créés par elle.

L’entreprise de Travail Adapté (l’ETA)

L’ETA compte 109 travailleurs (dont 97 porteurs d’un handicap) affectés à diverses activités comme le conditionnement, le travail du bois (abris de jardin, chalets de Noël, panneaux, bancs et tables d’extérieur, bacs à compost, etc.), la boissellerie (caissettes, planches à découper, présentoirs, articles divers, pyrogravure sur bois…), le recyclage (tri de déchets pour la société Recupel, confection de blocs de pneus pour le circuit de Spa-Francorchamps…).

(Edwine Bodart, Eliane Tillieux, Elie Deblire et Yves Gabriel, le directeur de l'ETA, parcourent le nouveau hall industriel...)

Des travailleurs de l’ETA prestent également pour diverses sociétés (Spanolux, IBV, Herbalgem…), soit chez elles, soit dans les halls industriels de l’ASBL à Rencheux.

Le budget de l’ETA est équilibré en recettes et en dépenses à près de 3 millions d’euros. Son chiffre d’affaires s’élevait à 1.560.000 euros en 2012. Des investissements ont été réalisés entre 2006 et 2012 pour 2.150.000 euros.

Les services d’hébergement et d’accueil

Les services d’hébergement et d’accueil ont une centaine de travailleurs et les deux autres entités une bonne douzaine.

110 bénéficiaires sont actuellement pris en charge par les services d’accueil et d’hébergement (au Foyer La Hesse et au Clos des Aubépines).

Les moyens financiers mobilisés par les services d’hébergement et d’accueil s’élevaient à 5.600.000 euros en 2012. Ces services ont bénéficié d’investissements entre 2008 et 2012 pour un montant de 3.300.000 euros.

La Table des Hautes Ardennes et l’ASBL La « S » Grand Atelier

La société coopérative à finalité sociale La Table des Hautes Ardennes a été créée pour produire les repas des travailleurs et résidents de l’ETA et des services d’accueil et d’hébergement.

Elle gère également un restaurant social accessible au public tous les midis du lundi au vendredi et intervient dans l’organisation de certains événements.

Elle a aussi une vocation de réinsertion professionnelle. Un projet est à l’étude avec le CPAS : la production et la distribution de repas chauds pour les personnes âgées.

Les activités de jour des services d’hébergement et d’accueil (suivies par 80 personnes porteuses d’un handicap) ont lieu notamment à l’extérieur ou dans les ateliers du Centre d’Expression et de Créativité dont les activités sont gérées à présent par l’ASBL La « S » Grand Atelier.

L’ASBL organise notamment des ateliers journaliers pour artistes déficients mentalement, des résidences avec des artistes contemporains de tous horizons, des expositions, des concerts…

Des enjeux et des projets...

La visite de la ministre a permis aux responsables de l'ASBL d’attirer spécialement son attention sur quelques enjeux et projets :

- l’attente d’un subside d’investissement de l’AWIPH pour le nouveau hall industriel ;
- le vieillissement des personnes hébergées, l’apparition parfois précoce de maladies neurodégénératives et l’inadaptation de certains services (le bâtiment abritant le Foyer la Hesse compte par exemple près de 17 niveaux différents) ;
- le nombre important de demandes d’admission en attente : près de 131 demandes effectives émanant pour 85 % d’entre elles de personnes âgées de moins de 50 ans ;
- la collaboration avec Vivalia et l’AWIPH (un accord de principe existe) pour la réservation de 7 lits dans un des deux cantous qui seront créés dans la nouvelle maison de repos La Bouvière, pour la prise en charge de personnes handicapées âgées et souffrant de maladies neurodégénératives ;
- l’affectation de la maison de repos de Provedroux gérée par le CPAS (lorsque la nouvelle maison de repos sera en service) à l’hébergement de personnes âgées porteuses d’un handicap pour permettre au Foyer La Hesse d’accueillir des personnes plus jeunes.

L’intervention de la ministre

Manifestement, la ministre a apprécié le dynamisme de l’ASBL et les différentes activités organisées en faveur des personnes porteuses d’un handicap.

Elle n’a pas manqué de le dire et de remercier les gestionnaires et membres du personnel en charge des différentes activités. Elle s’est également montrée attentive aux enjeux et projets qui lui ont été présentés.

Éliane Tillieux a souligné que dans un contexte de crise économique et financière et de restrictions budgétaires, elle avait pu arracher, au cours de négociations difficiles, des marges budgétaires significatives notamment pour l’aide et les soins à domicile et pour les maisons de repos et autres services d’hébergement pour personnes âgées (plus de 220 millions d’euros dégagés pour des investissements depuis son entrée en fonction).

Le secteur du handicap n’a pas été oublié. Parmi les mesures prises: des centaines de places supplémentaires ont été libérées pour l’accueil en institution, de nouveaux crédits budgétaires ont été réservés pour le budget d’assistance personnelle en cas de maintien à domicile de la personne handicapée, une enveloppe annuelle d'investissements a été mobilisée en faveur des ETA.

Lors des dernières négociations budgétaires, la ministre a obtenu qu’une enveloppe de 30 millions d’euros soit réservée pour des investissements dans les infrastructures d’hébergement pour les personnes handicapées (à raison de 5 millions d’euros par an), une enveloppe qui s’ajoute à l’enveloppe annuelle (1.500.000 euros) réservée aux investissements dans les ETA.

Des budgets wallons importants mais insuffisants!

Les politiques en matière d’action sociale, de santé et d’égalité des chances en Wallonie bénéficient à l’heure actuelle d’enveloppes budgétaires de plus d’un milliard d’euros sur un budget wallon de 7,6 milliards d’euros.

Sur le milliard d’euros consacré aux politiques gérées par la ministre, près de 581 millions d’euros sont versés à l’AWIPH (l’Agence Wallonne pour l’Intégration de la Personne Handicapée) dont le budget s’élève à 660 millions d’euros. La dotation wallonne à l'AWIPH a pu être augmentée chaque année malgré les restrictions budgétaires.

Bien entendu, la ministre ne le cache pas: de tels budgets sont insuffisants! Il faudrait des dizaines de millions d'euros en plus pour faire face à certains besoins. Mais la crise est là et pèse sur les recettes des pouvoirs publics.

Il faut faire preuve d’imagination, a indiqué Éliane Tillieux : éviter l’institutionnel quand c’est possible (développer les services d’accompagnement et d’aide précoce, favoriser le maintien à domicile et la création de services répit…) et réserver une attention particulière aux jeunes handicapés qui sortent de l’école, sans abandonner pour autant le soutien à la solidarité interpersonnelle et familiale.

Et tout cela, dans un contexte institutionnel qui va doter la Wallonie de nouvelles et importantes compétences en matière de santé et d’action sociale notamment, un défi à relever avec des moyens budgétaires limités et l’obligation de réfléchir à une forme de décloisonnement des politiques sociales et de santé, au développement du travail en réseau et à l’adaptation des outils publics de gestion de ces compétences.

Des enjeux exaltants que la ministre veut relever avec l’indispensable collaboration de l’AWIPH et de tous les acteurs de terrain...

Sur la question essentielle de la nouvelle réforme institutionnelle et de ses conséquences sur la politique wallonne en matière de santé, je vous renvoie à l’intervention d’Eliane Tillieux au Parlement wallon, le  18 décembre 2012. Pour l’essentiel, sa vision des choses a été confirmée par les récents accords politiques.

Pour découvrir plus amplement l’objet social et les activités des diverses entités dépendant de l’ASBL Les Hautes Ardennes, je vous invite à visiter le site Internet de l’ASBL http://www.leshautesardennes.be/.

Sur la problématique des soins et services à domicile, je vous invite à prendre connaissance d'une récente communication de la ministre à ce sujet.

Avant de quitter Vielsalm, Eliane Tillieux a également honoré la mémoire du docteur Luc Maquoi, fondateur du Centre Médical Héliporté (CMH) de Bra-sur-Lienne. Cliquez ici pour en savoir davantage!

Et enfin, pour découvrir quelques photos de la visite de la ministre et notamment de ses rencontres avec quelques artistes du Centre d'Expression et de Créativité, je vous invite à parcourir la galerie photos!

Jacques Gennen, 7 juillet 2013