Conseil communal du 18 décembre 2023

Jérôme Derochette et Jacques Gennen

Ce compte rendu a été publié dans le numéro 34 du mensuel Les Nouvelles de Salm (janvier 2024) et sa suite paraîtra dans le numéro 35 (février 2024).

C’est la dernière séance du conseil communal pour l’année 2023 et l’ordre du jour s’avère particulièrement copieux (nouvelle échevine, budget communal 2024, gestion des fabriques d'église, subside à la société coopérative Mangez Fermier, budget du CPAS, zone d’aménagement communal concerté de Cahay et Neuville (pour partie), etc.).

Lors de ce conseil, Anne Klein a prêté serment comme échevine, Anne-Catherine Masson ayant démissionné. Vous découvrirez cette partie du compte rendu en cliquant ici

Budget communal 2024

C’est le 6e et dernier budget de la législature communale qui est présenté par le premier échevin et échevin des Finances et du budget, Thibault Willem, lequel n’hésite pas à nous faire la lecture de son rapport déjà envoyé aux membres du conseil communal : treize pages bien fournies d’informations, de chiffres et même de graphiques, avec des informations bien intéressantes dont on va vous épargner les détails ou les chiffres quand c’est possible. 

Comme il le souligne, après les remerciements pour l’aide reçue de la part des responsables administratifs communaux, « le budget communal, c’est le “carburant” de l’Administration communale, sans lequel la mécanique ne peut se mettre en marche. Il est donc nécessaire d’avoir un “carburant” de qualité, un mélange de combustion bien équilibré et un réservoir étanche (ou une batterie bien chargée, c’est selon) pour avancer, mener à bien les projets d’investissements et gérer le quotidien en bon père de famille. »

Le premier échevin rappelle les faits saillants des cinq dernières années écoulées : la variation des recettes des ventes de bois, la crise Covid, les inondations, l’inflation galopante, la hausse des prix, l’augmentation des dépenses de transfert (vers le CPAS, les zones de police et de secours, la RCA sportive…), l’augmentation importante des dépenses de personnel (indexation, etc.) et de fonctionnement. 

Il souligne des points positifs aussi : la sortie du plan de gestion communale imposé par le CRAC, l’acquisition de l’ancien bâtiment des Finances, devenu l’Espace citoyen, l’envol des activités de la RCA sportive et le transfert de la piscine, du hall sportif et du camping de Grand-Halleux (et des dépenses et recettes associées) vers cette régie communale autonome. 2021 est aussi la première année complète de fonctionnement de la Régie des Quartiers de la Salm et le début des activités de la Maison des Jeunes de Vielsalm. 

Il évoque également les gros dossiers d’investissement (travaux routiers, liaisons douces, rénovation et isolation de bâtiments ([Bibliothèque, Salma Nova…)], les travaux dans les écoles) qui se sont concrétisés au cours des années écoulées. 

Le projet de budget 2024 (Recettes totales de 14.363.989 € et dépenses totales de 14.303.203 €. à l’exercice propre)

Un budget ordinaire en équilibre avec un léger boni !

Thibault Willem souligne que tous les événements et faits qu’il vient de rappeler ont influencé évidemment la confection du budget 2024 qui, malgré les difficultés, se clôture encore à l’exercice propre avec un boni de 60.786 €. (À noter que les montants de recettes et de dépenses seront quelque peu adaptés, de manière superficielle, en fin de séance).

Si l’on prend en considération des recettes et des dépenses non clôturées des années précédentes, il est alors question de recettes globales pour un montant de 14.679.192 € et de dépenses globales pour un montant de 14.644.144 € avec toujours un léger boni. 

Des recettes supplémentaires (Fonds des calamités et autres recettes) permettent encore d’alimenter de 300.000 € le fonds de réserve extraordinaire lequel permet de financer certains investissements sans devoir recourir à l’emprunt. 

Le budget 2024 est marqué, dans les grandes lignes par des recettes de prestations en baisse, en particulier celles des ventes de bois, une nouvelle augmentation des frais de personnel à la suite de l’indexation, une augmentation des dépenses de transfert de l’ordre de 300.000 € (vers le CPAS, la zone de police, la RCA sportive, la zone d’incendie, des dépenses dues notamment à l’indexation…), une augmentation des dépenses de dettes en raison de la hausse des taux d’intérêt. À relever spécialement : une diminution des frais de fonctionnement de 150.000 € grâce aux investissements énergétiques consentis dans les bâtiments communaux et à une stabilisation voire une diminution des prix énergétiques.

Après avoir commenté des graphiques illustrant l’augmentation des recettes et des dépenses depuis 2019, Thibault Willem insiste : « le boni à l’exercice propre se réduit d’année en année et la vigilance est donc de mise. »

Bonne évolution de la dette communale !

S’aidant également d’un graphique, il souligne en particulier la diminution constante, depuis plus de 15 ans, de la dette propre totale de la Commune à la suite des différents efforts consentis et à la bonne gestion des dernières années, sans pour autant avoir limité la politique d’investissements extraordinaires, ambitieux et réfléchis. Les dépenses de dettes sont restées sous les 10 % des dépenses ordinaires durant toute la législature.   

Importance de certaines recettes

Thibault Willem : « Quelques recettes à souligner : le Fonds des Communes évolue (+4.6 %) ce qui donne 3.886.622 €, évolution également (+6.33 %) des additionnels au précompte immobilier (2.906.014 €), mais diminution de 7.97 % des additionnels à l’IPP (2.292.773 €). Comme dit précédemment, ces 3 postes représentent à eux seuls 63 % des recettes communales et leurs évolutions sont susceptibles de faire la pluie ou le bon temps ! »

Autres recettes 

Une évolution de 5.25 % de la compensation pour les travailleurs luxembourgeois (366.566 €), + 1.25 % (seulement) pour les subventions APE relatives aux emplois contractuels du personnel (1.055.388 €) qui ne couvrent même pas une des deux indexations de salaire de 2 % prévues en 2024, ou encore +12.41 % pour les additionnels à la taxe automobile (148.587 €). 

À la suite des règlements taxes et redevances votés dernièrement, les taxes immondices augmentent de 5 % (pour rappel : augmentation de la taxe uniquement pour les seconds résidents et le secteur touristique). Comme annoncé également, les recettes de vente de bois diminuent de 23.5 % et sont projetées à 375.000 € (estimation de 355.000 € du DNF (Département de la Nature et des Forêts de la Région wallonne) sans oublier 20.000 € de vente de bois de chauffage et de chablis. Une recette de 135.000 € est également inscrite pour l’intervention qui devrait arriver du Fonds des Calamités à la suite des inondations de 2021 (des « dégâts » pour 197.000 € ont en effet été justifiés auprès de la Région Wallonne, mais il vaut mieux être prudent sur cette inscription tant que maintenant). À noter enfin que l’intervention régionale de 2023 (118.516 €) pour faire face à l’inflation et l’augmentation des prix énergétiques n’a pas été reconduite en 2024. Il faudra donc faire sans…

Les recettes de dettes, elles, sont en légère hausse à 136.440 € et sont essentiellement constituées des dividendes de l’Intercommunale Sofilux pour 113.000 €.

Des dépenses sous contrôle 

Les dépenses de fonctionnement atteignent 3.244.348 € [22.7 %], les dépenses de transfert s’établissent à 4.609.460 € [32.3 %], les dépenses de personnel (y compris le traitement des membres du Collège communal) représentent 4.995.418 € [34.9 %] tandis que les dépenses de dettes sont estimées à 1.453.976 € [10.1 %] et sont influencées par la hausse des taux d’intérêt.

Dans les dépenses de fonctionnement : diminution globale des charges d’électricité grâce à l’installation de panneaux photovoltaïques installés sur plusieurs bâtiments [Bibliothèque, ateliers communaux, Maison du Parc, Espace citoyen], à la poursuite du remplacement de l’éclairage public par du LED et à la diminution annoncée du prix de l’électricité dans le cadre du marché provincial. 

Diminution également des frais de chauffage (meilleur contrôle, travaux de rénovation et d’isolation, sensibilisation dans les écoles, etc., etc.).

Comme déjà souligné, les dépenses de fonctionnement diminuent donc de 152.000 €.

Au niveau des dépenses de personnel, les éléments suivants ont été pris en compte : indexation des salaires, remplacement intégral des départs à la pension, réinscription des engagements non réalisés en 2023 faute de candidats, inscription budgétaire pour l’engagement de deux employés pour l’urbanisme et le secrétariat général ; prise en compte des évolutions d’échelle, maintien de la prime de 3 % pour le second pilier de pension via le Fonds de pension d’Ethias.

Au niveau des dépenses de transfert et subsides, elles se répartissent comme suit : intervention communale pour le CPAS de 1.380.779 € [en légère diminution de 20.000 €], dotation pour la Zone de Police : 715.943 € [en augmentation de 5.91 %], dotation pour la Zone de Secours : 417.299 € [en augmentation de 2.62 %], intervention de 705.000 € dans le déficit de la RCA sportive sous forme de subsides liés aux prix [intervention en augmentation à la suite de la mise en route du hall sportif avec les amortissements et frais de fonctionnement y liés, augmentation également des effectifs et les indexations de salaires].

Autres subsides et interventions : 60.000 € pour l’ADL, 60.000 € pour la Régie des Quartiers ou encore 70.000 € pour la Maison des Jeunes. Maintien des subsides aux associations ou groupements locaux, culturels, sportifs, associatifs et folkloriques ainsi qu’aux partenaires tels que le Contrat de Rivière de l’Amblève, la Maison de l’urbanisme Famenne-Ardenne, l’Union des Villes et Communes de Wallonie, les P’tits Soleils, la ressourcerie Famenne-Ardenne-Gaume, les cotisations aux intercommunales, le Syndicat d’Initiative, la Maison du Tourisme, le CMH de Bra-sur-Lienne ou encore l’ASBL le Miroir Vagabond.

Intervention pour Vivalia : 160.000 € [contre 95.473 € en 2023] avec une intervention dans le déficit de la MRS La Bouvière estimée actuellement à 63.000 €. Intervention de 90.994 € dans les budgets ordinaires des fabriques d’église [contre 99.839 € en 2023]. Augmentation de l’intervention pour le déficit du Secteur Développement Touristique de l’Intercommunale Idelux (qui gère la Maison du Pays de Salm) [85.000 € au lieu de 65.000 €] et augmentation également du subside à l’ASBL Val du Glain, Terre de Salm (devenue Royale), en 2023 à la suite de la perte de subsides APE [36.500 € au lieu de 25.000 €].

Budget extraordinaire, celui des investissements

Avec l’exercice propre 2024 et celui des années précédentes, les recettes globales sont estimées à 14.646.253 € et les dépenses globales à 14.646.253 €.

Pour 2024, les recettes sont estimées à 9.034.702 € et les dépenses à 14.187.481 €. Au niveau de l’extraordinaire, les investissements totaux atteignent 14.187.482 €. Le montant des subsides escomptés atteint 5.068.798 €, les emprunts représentent quant à eux 4.988.702 €, alors que la part financée en fonds propres s’élève à 4.129.982 €, grâce aux prélèvements sur le Fonds de réserve extraordinaire et au dégagement de moyens financiers à l’ordinaire vu les bons résultats des dernières années.

Comme l’année passée, plusieurs recettes extraordinaires sont également budgétisées pour un montant de 169.000 € parmi lesquelles celles liées à la vente de terrains à bâtir ou de bâtiments [annexe de l’école communale de Salmchâteau, terrains à Petites-Tailles…].

Thibault Willem présente ensuite l’évolution du financement des investissements au cours des cinq dernières années. Les subsides versés par la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles ont augmenté grâce aux nombreuses recherches de financement menées par le collège et le personnel administratif. La part de financement sur fonds propres a augmenté au cours des années, au fur et à mesure que les possibilités d’emprunts se réduisaient, et ce grâce aux bonis successifs dégagés compte après compte durant les dernières années.

Projets d’investissements les plus marquants inscrits ou réinscrits au budget extraordinaire 2024 

Thibault Willem détaille les investissements qui sont soit destinés à compléter ceux de 2023, soit nouveaux dans les bâtiments communaux (maison communale, ancienne école communale de Grand-Halleux, salle communale de Fraiture (toiture et chaudière), musée du Coticule (toiture) pour lequel une demande de classement a été effectuée, Maison Lambert (toiture et isolation), Espace Citoyen (châssis, verrière, isolation, ventilation), gare (peinture et remplacement des cuves à mazout), etc., etc. Pour les bâtiments et écoles, voir également ci-après.

Investissements dans les voiries communales et les ateliers communaux

Au niveau des voiries communales : pose de filets d’eau et de canalisations, aménagement de sécurité sur diverses voiries communales, égouttage à Provedroux, Hermanmont, Salmchâteau (prise en charge de la part communale), réhabilitation des trottoirs de Cahay, poursuite des rénovations au quartier Jules Bary, sécurité routière (barrières, potelets, radars préventifs), etc., etc.

Achat de machines, véhicules (tracteur, débroussailleuse, jeep) et matériel technique pour les services communaux ainsi qu’un aménagement de l’extérieur des ateliers communaux avec notamment la création de logettes pour stocker les matériaux. 

Investissements dans les liaisons douces

Thibault Willem rappelle que pour les projets de liaisons douces, tous les tronçons vers Lierneux et Grand-Halleux ont été attribués et devraient se finaliser en 2024. Un crédit budgétaire est maintenu pour le tronçon entre Vielsalm et Grand-Halleux, et pour le projet Interreg « Slow Tourisme » dont la finalité est la liaison douce entre les communes de Vielsalm et Manhay via les entités de Fraiture et Malempré. 

Autres projets d’investissements

Voiries agricoles subsidiées, plan communal de mobilité, remplacement d’abribus et continuation du plan Lumières (remplacement de l’éclairage public par du LED), poursuite des travaux dans les cours d’eau (Salmchâteau, Grand-Halleux), projet de rénovation du pont au centre du village de Bêche, réalisation de toilettes publiques près du lac (50.000 €), aménagement dans les cimetières (nouvelle aile à Grand-Halleux notamment), extension des caillebotis de la Balade du Sacrawé à la Baraque de Fraiture (35.000 €) si cela s’avère nécessaire…

Et encore : placement de compteurs intelligents dans les écoles et d’autres bâtiments communaux, relance du projet de camping-car à proximité du plan d’eau, poursuite des travaux dans les écoles (extension de l’école d’Hebronval et de Goronne, travaux d’isolation et de toiture à Rencheux, création d’un espace polyvalent à l’école libre de Petit-Thier, placements de panneaux phovoltaïques sur les toitures de divers bâtiments), poursuite de la rénovation de plaines de jeux (pour 2024 : celles du parc communal et de l’école de Salmchâteau) et du skate park, etc., etc.

Sans oublier : le maintien de subsides exceptionnels en faveur de salles de village, clubs des jeunes, clubs sportifs ou encore de fabriques d’église, dans le cadre de travaux d’investissements.

La création du Trail Center VTT sur le site de la Baraque de Fraiture (dépense de 480.000 € et recette équivalente) et les projets de développement rural portés par la Commission locale de développement rural ne sont pas oubliés. Le projet de couverture partielle de la place de Bruyères-en-Vosges suit son cours (la demande de permis a été réintroduite et les travaux sont estimés à 900.000 € avec un subside inchangé de 500.000 €.).

Conclusion de Thibault Willem : « Voilà donc pour les nombreux projets repris à l’extraordinaire. Il est évident que tous ne se réaliseront pas en 2024. L’inscription au budget permet à chaque dossier d’avancer à son rythme et de donner une vision pour les investissements des prochaines années. La rédaction d’un budget reste un travail d’équilibriste qui nécessite précision et concentration. 

Comme je vous l’ai démontré, ce budget tient compte d’une série d’impératifs aussi variés que contraignants. Le projet de budget 2024 est rigoureux. Nous serons en mesure de poursuivre notre travail. Il est sérieux et réaliste, mais aussi ambitieux. Ce budget nous permet de voir l’avenir de façon sereine. »

Il termine son intervention en évoquant la balise d’emprunts (et ses exceptions) imposée aux communes par la Région wallonne. La Commune de Vielsalm reste heureusement dans les clous.

Place au débat ! 

Anne Wanet : « La diminution du coût énergétique, c’est grâce aux LEDS, mais aussi parce qu’on éteint la nuit, je suppose ? »

Thibault Willem : « Oui. Il y a aussi un troisième élément : la diminution du prix de l’électricité de manière globale. » 

Stéphanie Heyden : « A l’ordinaire, j’ai vu qu’on mettait les primes pour les nouveaux commerces à la baisse : pourquoi ? À l’extraordinaire, je note 50.000 € pour l’étude dynamique commerce/tourisme : est-ce en lien avec le plan qualité tourisme ? Où en est-il d’ailleurs ? Et combien a-t-on déjà investi ? On n’a plus trop de nouvelles ! »

Thibault Willem : « A l’ordinaire, pour les primes, on en avait ajouté en modifications budgétaires car il y avait des projets en plus ; on revient donc à une situation normale. Les 50.000 € sont bien en lien avec le plan qualité/tourisme. »

Élie Deblire ajoute : « On attend toujours la finalisation du plan : on a eu un souci avec l’auteur du projet, j’en ai encore reparlé au niveau d’Idelux Projets Publics qui doit tenir son rôle. »

Stéphanie Heyden poursuit : « Par rapport aux subsides aux associations, ce n’est pas une critique car on les approuve, il faut évidemment être à leurs côtés, mais je voulais juste encore faire remarquer l’écart des aides entre ces associations. Il serait opportun de reprendre le dossier en main, de réunir une commission et de rendre le montant de ces aides plus équitable. C’est quelque chose à revoir, non pas pour les diminuer, mais pour avoir une meilleure équité. Vous me direz que c’est en fonction des demandes, mais il pourrait y avoir une proactivité de la part du Collège. »

Élie Deblire : « Nous fonctionnons de façon équitable. Quand il y a des subsides supérieurs, c’est parce qu’il s’agit de projets plus particuliers. On tient compte de ces éléments et cela justifie des différences que vous pouvez constater. »

Thibault Willem précise : « Pour prendre un exemple, pour les subsides pour les groupes de musique ou de chant, une distinction était faite. Un groupement avait eu un subside en plus pour un déplacement supplémentaire, mais, cette fois, les subsides sont identiques pour tous. »

Stéphanie Heyden : « A-t-on chaque fois les comptes y compris pour les activités dans le parc ? Vous deviez nous les communiquer. »

Thibault Willem : « Cela devait figurer dans la farde de la séance précédente du conseil communal. »

Stéphanie Heyden continue sur sa lancée : « On parle beaucoup de mobilité douce, c’est très bien, mais les logements pour nos jeunes, ça me tient à cœur aussi. Je trouve qu’on pourrait dresser un inventaire des terrains à bâtir. La Commune pourrait les acquérir comme la Commune de Neufchâteau l’a fait récemment) et faire en sorte qu’on puisse donner la priorité à des jeunes pour s’installer et pour rester dans notre région. » 

Thibault Willem est sensible à l’idée et précise qu’il faudrait « trouver un mécanisme adéquat. Si on revend, c’est le Comité d’acquisition d’Immeubles qui fixera les prix. » 

Stéphanie Heyden : « Le fait d’acheter diminuera peut-être la pression immobilière. Ça se fait dans d’autres communes, donc on pourrait effectivement y réfléchir. »

Stéphanie Heyden interroge encore le bourgmestre à propos des travaux au presbytère de Salmchâteau, lequel lui répond qu’il y a encore des déménagements faire et qu’il faudra ensuite faire des choix.

François Rion intervient : « Si tu savais, Thibault, la concentration qu’il faut pour lire tes treize pages ! Je ne vais pas encore m’arrêter sur chaque post-it que j’ai mis. Il y a quand même deux points sur lesquels je vais m’arrêter, même si ce sont des détails. Les primes au compostage ne sont guère utilisées, ce qui nous inquiète puisque nous sommes favorables à une agriculture extensive. Que se passe-t-il, Philippe ? »

Philippe Gérardy : « On sait qu’elles existent car on communique dans ce sens-là. Maintenant, on ne peut pas obliger à composter. Mais on composte quand même, il y a des demandes. 100 € par aide, à raison de 3.000 € dans le budget, ça fait quand même 30 agriculteurs qui sont aidés. »

François Rion : « Le problème n’est pas là : un budget est prévu, mais il n’est pas utilisé. Donc, soit on ne les distribue pas, soit on a surestimé le nombre de demandes. » 

Philippe Gérardy : « Le budget est fixé pour pouvoir répondre aux demandes, c’est tout. » 

François Rion : « Tu ne comprends pas ce que je dis. Il reste que, en tant qu’écologiste, je suis déçu qu’il n’y ait pas plus de preuves de compostage dans la commune. »

Élie Deblire : « On maintient le budget dans le but d’inciter les agriculteurs à composter davantage. »

François Rion enchaîne : « Au niveau de la Régie Communale, on sait qu’il y a une intervention financière importante de la Commune. Tout le monde a bien compris qu’il y a la mise en route du hall ; c’est aussi compliqué de faire un budget à ce niveau-là. On a engagé une deuxième personne aux côtés du directeur, qui, je suppose, était nécessaire. 

Un truc me reste en travers de la gorge : l’étude de bruit pour de futurs terrains de padel. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est quand même plus de 4.000 € qui se trouvent là pour une étude qui n’a servi à rien, alors que nous étions plusieurs à ne pas en vouloir car on considérait que ce n’était pas à nous de la faire mais au privé qui voulait implanter ces terrains derrière la piscine.

Pourquoi je dis ça ? Parce que j’assiste à ces réunions et donc, je suis désolé, mais je ne peux pas m’empêcher de deviner que si des erreurs ainsi sont commises et non reconnues, d’autres doivent l’être également. »

Thibault Willem : « les dépenses de personnel pour la RCA sont justifiées. Il y a la cafétéria du hall omnisports et celle du camping de Grand-Halleux qu’il faut gérer. Il faut également encadrer les étudiants. Il y a aussi un gros travail administratif. 

C’est vrai que pour l’étude sur les terrains de padel, il y a eu une décision qui n’a pas suscité l’unanimité à l’époque. La réflexion était de dire qu’on aurait dû faire cette étude avant de faire l’appel à projets ; on a sans doute été un peu vite. La réflexion, c’était aussi de se dire qu’on n’allait pas donner un blanc-seing aux opérateurs en leur disant “faites un terrain de padel là, vous n’aurez jamais de soucis”. 

La conclusion de l’étude de bruit a quand même servi à démontrer qu’il y avait potentiellement un souci et surtout qu’il n’y avait pas de cadre clair en Région wallonne pour implanter des terrains de ce type. Pour moi, il n’y a pas d’erreur à reconnaître puisqu’au final, nous avons décidé, unanimement pour le coup, de ne pas remettre ce dossier sur la table tant qu’il n’y aura pas un cadre clair. » 

François Rion évoque encore les dépenses concernant la route des épicéas (zoning de Burtonville). Thibault Willem lui répond que l’on attend la décision finale et que l’estimation de la dépense avait été faite avant la crise Covid.

Le conseiller écolo critique la gestion du collège concernant certaines dépenses : « Je remarque quand même que tu insistes beaucoup, Thibault, sur l’attention du Collège sur les subventions disponibles que la Commune pourrait recevoir.

On a quand même cette vision où le Collège fait ses projets selon les disponibilités de subventions. C’est normal, mais on est parfois attentistes, comme avec les panneaux solaires. On en parle depuis 20 ans, nous, ici, à cette place. Alors oui, c’est au budget, mais on n’est pas rassuré pour la cause car ça peut rester au budget pendant 40 ans avant d’être mis en œuvre. 

Je reviens encore sur les coûts astronomiques des dépenses publiques. Une partie de la population s’étonne des montants démesurés que les pouvoirs publics peuvent engager. Je pense encore aux plaines de jeux, par exemple, notamment à celle de Petit-Thier pour près de 100.000 €, mais aussi à la coopérative “Mangez fermier” sur laquelle je reviendrai le moment venu. Avez-vous conscience de ça car vous me répondrez que ce sont les prix du marché. Je vous laisse répondre, mais je connais déjà un peu les réponses. »

Thibault Willem : « Pour la plaine de jeux de Petit-Thier, il y a eu de grosses dépenses de génie civil avec la mise en place de dalles de béton absorbantes et on a été attentif à la sécurité des jeux. Les choix ont été faits en concertation avec la population. »

Élie Deblire : « On ne fait pas que des projets sur base des subsides et des appels à projets. Il suffit de voir la note de l’échevin pour s’en rendre compte. Et ces appels à projets mobilisent l’administration et bien d’autres services extérieurs !

Que la Région wallonne augmente le Fonds des communes et qu’elle nous laisse choisir nos projets. Mais, bien entendu, la Région wallonne doit continuer à impulser des investissements dans le domaine de la transition énergétique. »

François Rion : « Il n’empêche que pour la couverture partielle de la place de Bruyères-en-Vosges, les membres de la CCATM et de la CLDR ont opté pour le petit projet, le moins coûteux : je suis très content de voir que les citoyens sont très raisonnables. »

À propos de Vivalia et de la polyclinique 

Jacques Gennen : « Dans le budget, rappelez-moi ce qui est prévu pour l’intervention dans le déficit de la MRS ? »

Un peu moins de 63.000 €, lui répond Thibault Willem

Jacques Gennen : « Je voudrais vraiment souligner que notre commune est solidaire au sein de Vivalia. J’ai été surpris par ce que j’ai lu dans la presse par rapport à la dernière séance du conseil provincial. Des mandataires MR se sont déchaînés contre notre future polyclinique. Vous êtes d’ailleurs intervenu à bon escient, Monsieur le bourgmestre, notamment en rappelant que des spécialistes de Vivalia consultent à Vielsalm. 

Mais imaginons qu’il n’y en ait pas eu ou qu’il n’y en ait plus et que les spécialistes viennent de la province de Liège, cela ne devrait rien changer en ce qui nous concerne. Nous avons toujours assumé une solidarité au sein des intercommunales lors des difficultés rencontrées par d’anciennes intercommunales dans le passé, que ce soit au sein de l’AIOMS, l’Intercommunale qui gérait notamment l’hôpital de Bastogne et la MRS Saint-Gengoux ou de l’Intercommunale IFAC Bastogne-Marche. 

Et donc, je ne peux pas tolérer qu’il y ait des remises en cause de la solidarité au sein de l’Intercommunale Vivalia ou que certains veuillent conditionner le maintien d’une polyclinique à Vielsalm à des accords avec des médecins ou des institutions liégeoises. 

Je suis content que vous soyez intervenu, mais je vous demande de le faire au nom de notre conseil demain, à l’assemblée générale de Vivalia. Je souhaite que vous soyez notre interprète pour dire qu’il ne peut pas y avoir de contestation sur la solidarité qui doit animer les différents partenaires de Vivalia. C’est impératif ! Cette solidarité ne peut pas être remise en cause. 

Nous l’avons toujours assumée, cette solidarité et d’autres doivent l’assumer également. Nous ne pouvons pas accepter des critiques ou des remises en cause comme celles que j’ai évoquées. Quand on parle d’une médecine de proximité, on parle de centres de santé de proximité et de polycliniques et c’est valable partout dans la Province où il doit y en avoir. »

Élie Deblire : « Je suis toujours intervenu en disant qu’il y avait une unanimité à Vielsalm sur notre position. Lors de la séance au cours de laquelle certains administrateurs ont émis les remarques que vous dénoncez, je ne disposais pas de tous les éléments d’information pour répondre aux critiques de certains administrateurs. Je me suis inquiété car je savais qu’un certain nombre de spécialistes de Vivalia et de Liège consultaient chez nous.

Quand on rentre dans le détail, j’ai constaté qu’il y avait 14 médecins qui consultaient dont 9 de Vivalia. Ça veut dire qu’on ne parlait que de 5 spécialistes liégeois. Quand on nous demande d’ailleurs d’avoir des accords avec les Liégeois, encore faut-il savoir avec qui… J’ai pu aussi constater qu’il y a un seul médecin de Saint-Vith, deux de Malmedy, un du CHU, un du Bois de l’Abbaye et un médecin privé. 

Et quelque part, pour revendiquer quoi auprès des Liégeois ? Surtout, qu’ils viennent chez nous pour qu’on ne diminue pas l’offre ! L’idée, c’est de poursuivre les réunions avec Saint-Vith pour voir si des médecins pourraient s’ajouter pour augmenter notre offre. Du côté du Vivalia, grâce au docteur Deleuse qui a toujours porté notre polyclinique, on pourrait avoir des consultations dans le domaine de l’urologie. 

Évidemment, la solidarité, ils la jouent en partie puisque notre déficit de la maison de repos est pris en charge pour moitié par la Province. Mais, vous l’avez dit, nous sommes également solidaires, notamment en ce qui concerne l’aide médicale urgente que nous finançons alors que, chez nous, elle n’est pourtant pas beaucoup organisée par Vivalia.

Nous avons surtout sur notre territoire communal des interventions des services de Saint-Vith et Malmedy ou du CMH de Bra-sur-Lienne. Quoi qu’il en soit, le meilleur allié dans un dossier comme celui-là, c’est certainement le directeur général de Vivalia qui est en phase avec nos revendications. J’entends ce que vous dites, Monsieur Gennen. Vous avez 100 % raison et je redirai tout cela. »

Au vote, on enregistre un vote négatif pour les mandataires écologistes. Au sein du groupe Comm’Vous, on compte trois abstentions et un vote négatif. Les élus de la majorité votent positivement.  

La gestion des fabriques d’église

La gestion problématique de l’une ou l’autre fabrique d’église revient sur la table du conseil à l’occasion de l’approbation à l’unanimité des comptes 2021 et 2022 et du budget 2023 (avec une intervention communale à l’ordinaire de 25.357 €) de la fabrique d’église de Grand-Halleux. 

Stéphanie Heyden : « Et le budget 2024 ? » 

Élie Deblire : « On s’y attelle, mais le conseil de fabrique est en plein remaniement. »

Stéphanie Heyden : « C’est quelque chose qui revient souvent autour de la table, on sait les difficultés de certaines fabriques, dans d’autres communes aussi, mais les choses ont-elles évolué ? Le collège n’écrirait-il pas à l’évêché ? Il faut faire quelque chose pour ces fabriques qui n’ont plus de bénévoles en suffisance. » 

Philippe Gérardy : « On essaie d’aider les fabriques, mais amener des membres dans les conseils de fabrique, c’est plus difficile. Grâce à la directrice générale, on a pu présenter les comptes et le budget 2023. »

Stéphanie Heyden : « Mais concrètement, comment procéder pour le budget 2024 s’il ne reste plus qu’un fabricien ? » 

Philippe Gérardy : « On va retourner vers le membre qui reste et vers l’abbé qui va essayer de motiver les troupes. » 

Élie Deblire : « On progresse dans l’établissement des comptes et des budgets. Je préfère reconstituer un nouveau conseil de fabrique. On va reprendre les contacts. Alerter l’évêché, on peut le faire, mais il ne va pas régler le problème. À nous de prendre des contacts pour étoffer ce conseil. Et apporter une aide permanente de notre administration, c’est à revoir dans le cadre d’une évolution de l’administration. »

François Rion : « C’est ce qu’on avait demandé il y a quelques séances, des fusions, l’intervention d’un membre de l’administration communale. On va voter le point, même s’il est encore question de 25.000 €., même si ce n’est pas tous les ans. On ne voudrait pas que les fabriciens de bonne volonté soient cloués au pilori. Mais c’est aussi votre responsabilité, c’est à vous de bouger. 

On n’en veut pas aux fabriciens, mais certains se rendent-ils toujours compte de l’importance d’une bonne comptabilité. Qu’ils appellent au secours et qu’ils visent tant l’évêché que l’administration communale. Je suis en tout cas déçu de toujours avoir les mêmes réponses c’est-à-dire « c’est quelque chose à réfléchir ». Oui, c’est quelque chose à réfléchir, mais rapidement. Le problème est structurel. Il faut peut-être aussi réunir tous les fabriciens. » 

Élie Deblire : « Je ne partage pas du tout votre analyse. Il n’y a pas de problèmes dans la majorité des conseils de fabrique comme ceux de Salmchâteau, Vielsalm et Regné. À Bihain, on a épinglé un problème qui est résolu et c’est tout. Pas de problème à Fraiture. Pour celle d’Ottré-Hebronval, on a pris contact avec un comptable. Nous avons également pris des contacts avec un conseil de fabrique voisin pour envisager une solution.

Il y a un certain retard pour la fabrique d’église de Petit-Thier, des difficultés qui ne sont pas insurmontables. Concernant l’intervention importante dans le budget 2023 de Grand-Halleux, elle est liée au fait que pendant des années nous ne sommes pas intervenus car il n’y a pas eu de budget présenté. Il y a quelques difficultés, mais elles ne sont pas insurmontables de mon point de vue. » 

Joseph Remacle : « Je suis content que vous relativisiez, il y a des problèmes, mais ça reste limité. De telles difficultés ne sont pas propres à notre commune. À noter qu’on est en dessous des dépenses pour les fabriques cette année-ci par rapport aux années précédentes. »

Au vote, c’est l’unanimité pour approuver les comptes 2021 et 2022 ainsi que le budget 2023 de la Fabrique d’église de Grand-Halleux. 

Subside extraordinaire à la société coopérative « Mangez fermier »

Le conseil communal est invité à prendre une décision concernant l’octroi à la société coopérative d’un subside extraordinaire d’un montant maximum de 100.000 € pour la réalisation des travaux d’aménagements de ses locaux rue Général Jacques et d’une avance de trésorerie récupérable de 100.000 € pour lui permettre de payer les premières factures des travaux.

François Rion : « Ce sont des producteurs qui me disent qu’on en est à 300.000 € d’investissement, sans compter les suppléments et le personnel, et que ça ne peut pas être rentable un jour.

Je conçois bien que tout ne doit pas être sans cesse rentable, mais des coopérateurs sont certains que ça ne le sera pas. C’est embêtant parce que ce sont des producteurs locaux et que ça va se savoir que chaque année, il faudra une intervention communale. C’est une très mauvaise image pour les producteurs locaux et les produits bios. Dans l’opinion publique, cela veut dire que les produits locaux ne sont pas rentables. » 

Élie Deblire : « Il y a un plan financier, il donne des marges bénéficiaires au fil des années. Ici, le subside extraordinaire n’est pas une aide remboursable. Il y aura une part de financement sur fonds propres qu’il va falloir amortir. La part contributive de la coopérative sera relativement faible. 

Il y a des aides économiques à des entreprises petites et moyennes qui sont non remboursables. Cela ne rentre pas dans le calcul de rentabilité. 

C’est vrai qu’il y a l’un ou l’autre coopérateur qui ont quitté la coopérative, mais il y a les autres qui ont un avis positif. » 

François Rion : « Je suis coopérateur et je sais qu’il faut aider la coopérative, mais si les gens font le même calcul que moi, certains sont convaincus que la rentabilité ne sera pas atteinte. Je l’ai déjà dit, ce projet manque d’ambition. On s’est installé dans cette place-là parce que l’ASBL les Hautes Ardennes, qui en était la propriétaire, voulait valoriser ce bâtiment-là qui offre très peu d’opportunités de développement. » 

Élie Deblire : « Et donc, votre projet gigantesque, vous le voyez où et comment, avec quels coopérateurs ? »

André Boulangé : « Depuis le début, nous vous avons dit que l’endroit était très mal choisi. J’avais proposé le bâtiment de l’ancien UNIC, rue du Vieux Marché, à l’époque. Et se garer rue Général Jacques, c’est impossible ! »  

Philippe Gérardy : « Le principe d’une coopérative, quand ça va mal, c’est qu’il ne faut pas tout abandonner. Ce n’est pas gagné, mais il ne faut pas se monter le bourrichon en se disant que c’est impossible. C’est embêtant si on fait passer le message que c’est foutu d’avance. Le marché est en berne pour le moment. Il y a une crise du circuit court. Il ne faut pas dire pour la cause que c’est mort. » 

François Rion : « Ce n’est pas ça l’idée, mais je suis fautif aussi : j’aurais dû être plus clair. J’aurais dû dire beaucoup plus tôt que c’était ridicule de s’encaquer dans cette petite boutique. Donc, oui, Philippe, on va continuer, et on essaiera de se garer où on peut, mais enfin voilà. » 

Anne Klein : « C’est pour ça qu’il ne faut pas partir sur une surface gigantesque. » 

Au vote, c’est l’unanimité pour octroyer un subside extraordinaire de 100.000 euros et une avance de trésorerie remboursable de 100.000 euros à la coopérative Mangez fermier.