À Vielsalm, 100e anniversaire de la Guerre 14-18 et jeu scénique avec « Les Acteurs d’un soir »

14 – 18, c’est bien sûr la guerre des tranchées, des batailles comme celles d'Ypres ou encore les boucheries guerrières comme celle de la bataille de la Somme, des boucheries provoquées parfois par les ordres débiles de certains officiers.

Sur le site de Notre-Dame de Lorette (Arras) comme sur d’autres champs de bataille français, des combats souvent au corps à corps ont provoqué la mort de centaines de milliers de soldats pendant la Grande Guerre.

Le plus grand cimetière militaire français y accueille près de 40.000 morts. Une Garde d’honneur, constituée de bénévoles, assure, depuis 1920, l’accueil des visiteurs et ranime, chaque dimanche, la flamme du souvenir.

(Récemment, sur la colline de Notre-Dame de Lorette, un nouveau mémorial a été construit, l’anneau de la mémoire qui rappelle les noms de 579.606 soldats de toutes nationalités. C’est que, nous rappelle l’écrivain Roland Dorgelès, « Dire seulement leur nom, c’est les défendre, c’est les sauver. »)

Mais la grande guerre, ce sont aussi en août 1914, en quelques jours, les tueries de civils et des villages détruits dans de nombreux coins de Belgique et notamment dans le sud de notre province comme cela a été le cas à Herbeumont, Tintigny, Baranzy, Ethe, Rossignol, Virton , Latour et ailleurs. Autant de noms évocateurs de massacres militaires et civils et de la cruauté des envahisseurs allemands qui ont marqué des générations d’habitants de notre province.

 (Le coquelicot est devenu un symbole de mémoire à la suite de la publication du beau poème du lieutenant-colonel médecin John Mc Crae « In Flanders Fields » composé sur le champ de bataille près d’Ypres en mai 2015.)

Le dessinateur gaumais Palix a remarquablement illustré le drame de Rossignol (« Rossignol s’est arrêté de chanter » aux éditions Weyrich).

Voici ce que rappelle l’éditeur dans sa présentation du livre : « Le 22 août 1914 fut la journée la plus meurtrière de toute l’histoire de l’armée française. Les combats de Rossignol ont été les plus importants, les plus dramatiques et les plus meurtriers de ce premier affrontement général, de la Première Guerre mondiale. En cette seule journée, près de 15.400 soldats des deux camps sont blessés ou morts dans ce village.

Quatre jours plus tard, en représailles contre de supposés «francs-tireurs», 124 civils innocents sont emmenés à Arlon par les troupes allemandes, et fusillés. »

(Le dessinateur PALIX avec Jean-Pierre Pirson, l'animateur de la belle émission "Livre-toi" sur TV-Lux)

Le jeu scénique de Vielsalm avec notre troupe locale, Les Acteurs d’un soir

Vielsalm et ses environs ont heureusement échappé à de tels massacres. La peur et les menaces, les exactions de tous ordres étaient cependant bien présentes.

Le beau jeu scénique présenté par la troupe Les Acteurs d'un soir, des acteurs plus vrais que nature, dans le cadre des Journées du Patrimoine, les 13 et 14 septembre 2014, illustrait les événements suivants : en août 1914, des coups de fusil éclatent dans la nuit. Une sentinelle allemande est retrouvée morte. En représailles, les officiers allemands prennent une quinzaine de Salmiens en otages et exigent une rançon de 20.000 francs belges.

À la suite du doyen Hallet, des mandataires publics et des citoyens se mobilisent pour trouver cette somme d’argent et la remettre aux officiers allemands, ce qui permettra la libération des otages…

Dans la galerie ci-dessous, quelques photos rappellent cet événement.

Jacques Gennen

À lire aussi l’ouvrage « 14-18, l’Armée belge, une petite armée dans la Grande Guerre » édité par Koen Hillewaert et réalisé par des collaborateurs de talent comme Patrick Brion (concept et recherches) avec le soutien de la Défense nationale.