Caroline Senger, une enseignante passionnée au service de la santé mentale

Voici un engagement professionnel et une problématique (la santé mentale chez les jeunes) mis en évidence par Jérôme Derochette dans le mensuel Les Nouvelles de Salm (N°35, février 2024). Un article qui est toujours d'actualité, faut-il le dire !

Caroline Senger a connu un chemin professionnel riche et diversifié avant de se consacrer à l'enseignement. Son diplôme d'assistante sociale en poche, suivi d'un master en sciences du travail et d’un autre en sociologie à finalité didactique, elle a baroudé en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Indonésie et en Malaisie, avec celui qui est devenu son mari, dans un voyage « backpacker » (avec un bagage limité et en privilégiant l’hébergement, la nourriture et le logement à faible coût afin de rendre son voyage plus long et de découvrir plus de lieux inconnus).

De retour en Belgique, elle a enseigné un an à Herve, le temps d’un remplacement. Elle a par la suite travaillé comme secrétaire dans une entreprise de titres services, à Visé, puis a répondu à une offre d'emploi de la commune de Thimister-Clermont. Elle y a été engagée en tant que coordinatrice accueil temps libre, tout en lançant « l'Atelier de Caroline » qui proposait des stages et des ateliers créatifs pour les enfants de la commune.

Cependant, l’envie d’enseigner ne l’a jamais quittée et lorsque l’ARVM (Athénée Royal Viesalm-Manhay) lui a proposé une offre, elle n’a pas hésité ! Caroline a principalement dispensé des cours aux agents d'éducation, couvrant des sujets tels que les travaux pratiques, la déontologie ou encore la bureautique.

Depuis janvier, elle assume un nouveau poste à Welkenraedt, enseignant avec la même passion et le même dévouement envers ses élèves. Sa philosophie, qui consiste à accorder du temps aux jeunes et à les considérer comme une « équipe », façonne plus que jamais sa pédagogie.

Lorsqu'elle a découvert le livre « Les Dragons », de Jérôme Colin, Caroline a senti qu'elle devait aborder la question de la santé mentale avec ses élèves. Elle a intégré le livre dans son enseignement, soutenue par l'AMO (Aide en Milieu Ouvert) l’Etincelle bien connue dans notre commune.

Ce projet ambitieux a atteint son apogée lorsque Caroline a contacté Jérôme Colin lui-même pour qu’il participe à une conférence à l'école. Après des échanges sur Instagram et une rencontre physique à la librairie Pax, l’auteur, convaincu par sa motivation, a accepté une rencontre qui s’est tenue ce 23 février, en présence de Caroline, qui tenait à mener le projet jusqu’à son terme, et de son remplaçant, Maxime Périlleux.

 

Les élèves de 6TQ ont été les hôtes de la conférence, animant une session de questions-réponses. Un psychiatre, Monsieur Polis - qui a inspiré le rôle du psychiatre dans le livre – a également participé à l'événement, soulignant l'importance de la sensibilisation à la santé mentale chez les jeunes.

Caroline Senger, par son enthousiasme et son dévouement, incarne la conviction que l'éducation va au-delà des matières académiques : l’école touche également des aspects essentiels de la vie des jeunes, parmi laquelle la santé mentale.

Rappelons ce chiffre. En 2022, chez les 18-25 ans, 41% des jeunes se déclaraient souvent ou très souvent anxieux, angoissés, voire en dépression, selon une étude de l’Institut Solidaris en partenariat avec l’ASBL Latitude Jeunes. Plus effrayant encore : un enfant sur dix déclare avoir déjà pensé au suicide.

Jérôme Derochette